A Paris, 8 congolais sur 10 s’étonnent de voir le chanteur Carlyto Lassa sillonné la Gare du Nord ou encore faire le métier de surveillant dans les métros parisiens. Mais, peu de gens ont déjà eu le courage de l’approcher pour savoir les causes du choix de son travail, lui qui a connu un succès fou dans la musique congolaise grâce à sa belle voix.

Cependant, notre correspondant en France, Francis Mondombo, a rencontré le chanteur congolais dans la Capitale française où ils ont échangé ensemble durant des heures sur tous les sujets possibles.

Très bonne mine. Rien que l’apparence renseigne que Carlyto Lassa se porte à merveille. Donc, tout va mieux. Sa santé est au beau fixe.

A la question de savoir ce qu’il fait comme job parce qu’il n’est plus actif dans la musique, la légende interprète de la célèbre chanson « Diarrhée Verbale» a confirmé qu’il est superviseur dans une société de gardiennage à Paris. Son travail consiste à superviser le trafic tout entier, jour et nuit, au niveau de la Gare du Nord qui est la plus grande ligne d’Europe.

Qu’à cela ne tienne, Lassa Carlyto qui est devenu Pasteur, a toujours réservé une part belle de son temps au service de l’évangile de Jésus-Christ. Il anime les différents séminaires, des campagnes en France.

De son vrai nom Charles NDOMBASI LASSA, Carlyto est né en 1961. Il est l’une des plus belles voix de la musique zaïroise –congolaise moderne. Par son timbre vocal exceptionnel, ce chansonnier a charmé tout le pays, au milieu des années 80 jusqu’au début des années 2000.

Son histoire renseigne qu’il était avant tout tailleur (couturier) à Matadi (Chef-lieu de la province du Kongo Central), à 360 km de Kinshasa.

Sa passion dans l’art d’Orphée se déclencha en 1978. Alors qu’il n’a que 17 ans, le jeune Charles qui deviendra plus tard Carlyto, nom de scène, sera découvert par le baryton Gérard Madiata. Quelques mois après, le fils de Lutumba Simaro va le conduire auprès de son père qui cherchait une voix admirable et mélancolique pour chanter dans son disque solo autorisé par Grand Maître Franco. C’est ainsi que son nom commençait à s’enraciner petit à petit sur la scène musicale.

De manière professionnelle, Carlyto a été lancé dans le bain du succès par deux virtuoses de la guitare au sein de l’orchestre Tout Puissant OK Jazz. Il s’agit de Simaro Lutumba Simaro et Papa Noël Nedulé, qui ont été les premiers à être séduits par le charme de sa voix de miel.
Chanteur hors pair, il a interprété deux albums anthologiques : “Maya” du poète Lutumba et “Le bon samaritain” de Papa Noël Nedulé…

D’aucuns n’ignorent combien ces deux opus ont fait tabac au moment où Grand Franco et Madilu faisaient fureur avec des titres comme « Non », « Mario », «Mamu», «Makambu ezali bourreau »…

Et…Carlyto imposa sa voix !

Contrairement à ce que certaine opinion pense, Carlyto n’a pas été membre effectif de l’Ok Jazz. Pour preuve, il ne se limitait qu’au service du guitariste Simaro à chaque fois qu’il avait besoin de sa voix limpide qui donnait une autre couleur à ses compositions.

Par ailleurs, le chanteur a fait la pluie et le beau temps dans sa carrière lorsqu’il rejoint Choc Star qui était considéré comme un groupe des jeunes de l’époque, qui faisaient fureurs, entre autre Deb’s Debaba, Defao Matumona, Djuna Djanana… ensemble avec ces montres de la chanson, ils ont fait l’apothéose avec des morceaux comme « Riana », « Jardin de mon cœur » et «Zikondo» du président de Choc Stars Ben Nyamabo.

De l’orchestre Ok Jazz à Choc-stars, Carlyto Lassa a laissé ses empreintes indélébiles au travers sa subliminale voix qui reste immortelle dans les annales de la musique populaire en RDC.

Vers les années 90, le chanteur décide de s’installer en Europe, précisément à Paris où sa carrière connaîtra un temps mort.
Il enregistrera un album en solo qui portera le titre “Africa na moto”. Cette œuvre fera son bonhomme de succès jusqu’à tel point de remonter son auteur sur la scène musicale grâce au titre tel que “Makolo ya masiya”.



En lieu et place de promouvoir son disque en faisant des concerts, l’artiste préfère se tuer lui-même, en se donnant au travail des autres musiciens. Ainsi, il deviendra « requin» c’est-à-dire, un chanteur qui n’a pas une base solide en Europe, préférant prêter sa voix à d’autres musiciens en studio.

En France, Lassa Carlyto prêtera sa voix à des chansons qui sont devenus des véritables classiques comme “Ousman” de feu Mayaula Mayoni. Ce sont là les deux derniers titres interprétés avec ardeur avant d’abandonner la musique «populaire» pour se convertir en chantre de Dieu.

Très humble, Carlyto s’est donné corps et âme pour servir son nouveau maître qui est Jésus-Christ. Présentement, il est pasteur dans une église à Paris où il a consacré pleinement toute sa vie au service de l’évangile. Toutefois, sa conversion a été toujours un mystère. C’est vrai, il a traversé des durs moments, partant d’une maladie pénible qui ne nécessitait que l’intervention de Jésus-Christ pour être sauvé.

Dans sa nouvelle vie, l’ex-chanteur de Choc Star prêche même la bonne nouvelle du Christ aux païens en France.

Sur le plan discographique, «Reconnaissance» édité en 2001 est son dernier disque sur le marché de la musique chrétienne. En mars dernier, il a procédé au lancement de la vidéo de la chanson « Tala Muana na mpate », sur sa chaine Youtube où il invite les fidèles du Christ à visiter et télécharger.

Au-delà des prédications, Carlyto chante des louanges, adorations et continue aussi à faire des productions scéniques en Europe.
Jordache Diala
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