Qu’est-ce qui se passe réellement entre la République démocratique du Congo et son voisin l’Ouganda ? Y-a-t-il vraiment à craindre une énième guerre, dont les ex-M23 ne seraient que des prête-noms ? Et pourtant, interrogé par la presse, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende a affirmé, en disant que dès qu’ils (les ex-rebelles) ont franchi la ligne frontalière au niveau d’Ishasha, ils ont été harponnés par les forces de défense et de sécurité. Certains ont déjà été arrêtés, d’autres continuent à résister, l’armée est en train de s’occuper d’eux comme il se doit. Pendant ce temps au niveau de Goma, dans la province du Nord-Kivu, la dénonciation par le Gouverneur de province d’une nouvelle déstabilisation de l’Est du pays est entrain de produire ses premiers effets. Pour ce faire, vingt-deux armes AK47 et quatre bandits armés entre autre deux miliciens de l’ex-mouvement du 23 mars ont été présentés au Gouverneur de province mercredi à Goma. Julien Paluku appelle à une vigilance tous azimuts des services spécialisés principalement les FARDC, pour faire échec à ce plan macabre des ennemis de la paix.

Le doute de la Monusco

Lors du point de presse hebdomadaire de la Monusco, son Porte-parole Félix Prosper Basse a expliqué que cette préoccupation est récurrente depuis dimanche, relative à la présence des éléments du M23 qui se seraient évadés du camp de Bihanga en Ouganda, pour se retrouver en République démocratique du Congo. « Du côté de la MONUSCO, nous avons non seulement déployé des troupes sur le terrain qui mènent des patrouilles à partir de tous les postes d’entrée en République démocratique du Congo, mais aussi en étroite collaboration avec nos collègues et partenaires des Forces armées de la Rdc qui sont aussi sur le terrain, parce que cette information évidemment implique que soit revisitée la situation sécuritaire en Rdc, particulièrement dans la province du Nord-Kivu », dit-il, avant d’ajouter que nous avons aussi déployé des aéronefs qui ont survolé la zone et qui continuent à survoler pour confirmer ou infirmer cette information-là. En plus du déploiement du Mécanisme conjoint de vérification qui a été aussi depuis lundi, en vue d’avoir une situation beaucoup plus claire, concernant la véracité de ces informations.

Jusque-là, renchérit-t-il, nous n’avons pas recueilli des informations ou des indices pouvant quand même confirmer la présence des éléments du M23 en République démocratique du Congo, mais le travail se poursuit. Et je peux tout simplement vous dire que les [éléments du] M23 avait été défaits par les FARDC soutenues par la MONUSCO au mois de novembre 2013. Et suite à cela, ils s’étaient réfugiés en Ouganda. Il est vrai aussi que l’accord de Nairobi qui a été signé en décembre 2013, indiquait clairement la responsabilité de tous les pays, parties prenantes à la signature de cet accord, notamment les 11 pays de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.

Et surtout que cet accord avait été garanti par aussi bien les Nations Unies, l’Union africaine, la SADC que la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs. Donc, il est grand temps aussi que tous les signataires de cet accord-là puissent assumer leurs responsabilités, parce qu’il y avait des termes qui étaient clairs concernant la responsabilité de tout un chacun dans la mise en œuvre de cet accord signé à Nairobi et qui marquait ainsi la fin du M23 en tant que mouvement armé, et le M23 devait se muer en parti politique.

Donc jusque-là, au risque de vous décevoir, nous n’avons encore aucune information palpable, fiable, recueillie sur le terrain, mais je peux tout simplement vous dire que notre détermination est notre engagement à combattre le M23 dans le cadre de notre mission, qui est celle de la protection des populations civiles. Evidemment, cette détermination est là, elle est sans faille, et nous sommes prêts à engager le M23 si toutefois il faisait une incursion en RDC, et que les vies des populations civiles étaient menacées.

La Monusco minimise ?

Est-ce que la Monusco serait entrain de minimiser cette information du reste prise au sérieux par le Gouvernement congolais ? A cette question, Félix Prosper Basse laisse la liberté des uns et des autres de croire en la Monusco ou pas. « Mais ce que nous vous livrons ici comme informations, ce sont des informations vérifiées, vérifiables », dit-il, tout en soulignant : « je ne prendrais pas en compte votre tendance à vouloir instaurer des déclarations conflictuelles entre les deux autorités, je vais dire que les déclarations que je vous donne ici engagent la MONUSCO », a-t-il indiqué.

« Les autres déclarations ne nous engagent pas et je ne vais pas spéculer là-dessus. Ce que je vous dis, ce sont des actions concrètes qui sont menées sur le terrain par la MONUSCO, nous ne négligeons pas, nous ne minimisons pas cette information-là, au contraire nous la suivons de très près. Nous sommes mobilisés », dit-il, parce que je vous ai dit que si cette information s’avérait fondée, nous avons un problème qu’il faut régler, c’est un problème sécuritaire.

Et d’ajouter, si nous avons engagé et défait le M23 en novembre 2013, c’est à cause de la menace que ce mouvement posait. Premièrement, sur les populations civiles, deuxièmement, sur la restauration de l’autorité de l’Etat qui se faisait progressivement dans toutes les provinces du pays, et donc nous avons l’obligation morale d’engager, ou en tout cas, de neutraliser le M23, si toutefois cette information était vraie, avec les forces de défense et de sécurité congolaises qui sont sur le terrain.

Donc, je n’entre pas dans cette polémique. Ce que je vous dis, ce sont des informations en notre possession. Nous sommes sur le terrain, nous travaillons. Le Mécanisme conjoint de vérification a cette responsabilité de vérifier ça. N’oubliez pas que le Mécanisme est une création de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs qui, à l’époque du M23, avait mis en place trois structures : ce qu’on appelle le ‘’Military Assessment Team’’, ça veut dire, l’Equipe d’évaluation militaire, qui était censée faire la cartographie et évaluer les moyens militaires du M23.

Ensuite, nous avions le ‘’Joint Fusion Information Center’’, qui est le Centre conjoint de recueil, de traitement et d’analyse de l’information, du renseignement. Et ensuite, la troisième structure, c’est le Mécanisme conjoint de vérification, qui a été mis en place justement pour, chaque fois qu’il y a des allégations de ce type, vérifier si les informations sont vraies. Je pense que le Mécanisme a fait ses preuves dans le passé. Vous vous rappelez qu’il y avait eu des conflits le long de la frontière vers le Nord-Kivu, avec les forces de défense et de sécurité rwandaises, sur la dispute d’un point bien précis qui était à la limite frontalière des deux pays. Qu’à cela ne tienne, la Rdc qui continue à être victime des affres des groupes rebelles et autres aventuriers qui pullulent la région, doit demeurer en alerte pour ne pas permettre à l’ennemi de lui mettre mal à l’aise.

(Jean-Marie Nkambua)


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