* ‘’Nous tenons à affirmer, ici, que le Président de la République n’a jamais reçu une quelconque correspondance. Ni à travers ses services, ni à l’occasion de l’audience avec les Evêques. Donc, c’est clair, il n’a jamais reçu une seule correspondance et nous ne savons pas si elle existe’’. C’est en ces termes, très clairs, que le Secrétaire Général de la Majorité Présidentielle, Aubin Minaku, a chassé les ténèbres dans l’opinion publique par rapport à certaines affirmations qui circulent sur l’agora politique. Lesquelles, semble-t-il, attestent que le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, aurait réceptionné une certaine lettre du Rassemblement, dont l’objet serait : ‘’la remise d’une liste d’un ou de plusieurs candidats Premier Ministre’’. Il l’a dit, lors d’un face-à-face avec la Presse locale et internationale, ce jeudi 23 février 2017, au Palais du Peuple. Il a également répondu à plusieurs questions des journalistes portant notamment, sur l’interprétation de la MP par rapport à la succession d’Etienne Tshisekedi au Conseil National Suivi de l’Accord. A ce sujet, Aubin Minaku reconnaît que ce poste revient au Rassemblement, mais, le Président doit être désigné de façon consensuelle, comme ce fut le cas avec Etienne Tshisekedi dont la dépouille mortelle, traîne encore à la morgue, à Bruxelles. Il a bouclé cette séance en lançant un appel pathétique au Rassemblement et proposant une voie de sortie du blocage : ‘’les amis doivent être un peu humbles et reconnaître que la personne qui sera désignée comme Président du Conseil National de Suivi, doit requérir le quitus et doit faire le fruit d’un consensus non seulement avec la Majorité, mais aussi, avec les autres composantes aux négociations directes. Si tout le monde comprend cela et que nous échangeons en toute sérénité et dans le respect mutuel, on trouvera une solution. Vu la pertinence de cet échange, La Prospérité reprend, ici, en intégralité, les propos de Minaku et Lumanu Mulenda Bwana N’sefu.

Interview

Presse : M. le Secrétaire Général de la Majorité Présidentielle, quelle est la motivation de vouloir communiquer avec la Presse ?

Aubin Minaku :

Le Professeur Lumanu et moi-même, nous avons levé l’option de pouvoir échanger avec la presse pour éclairer l’opinion publique, afin d’éviter une sorte de flou artistique, afin qu’il n’y ait pas d’amalgames. Vous vous souviendrez qu’il y a quelques jours, le Président de la République avait reçu quelques Evêques qui dirigent les négociations directes au Centre Interdiocésain. Et, après cette séance, M. l’Abbé Nshole avait jugé utile, à juste titre, de pouvoir éclairer l’opinion publique, quant à la teneur de cette audience. Cela a été très bien rendu.

Mais, nous voulons, ici, apporter une précision de plus et éviter que les uns et les autres puissent raconter n’importe quoi et ce, au détriment de la bonne information de la population et dans une sorte de non-conformité avec l’audience que le Président de la République avait bien voulue accorder au président de la CENCO, au Vice-Président et à M. l’Abbé Nshole, en présence du Professeur Lumanu et de moi-même.

Il s’agit simplement de la fameuse correspondance. Il y aurait eu, semble-t-il, une certaine correspondance qui aurait été remise au Président de la République. Correspondance contenant soit, une liste de candidats au poste de Premier Ministre, soit encore, le nom du Premier Ministre, tel que désigné par le Rassemblement. Nous tenons à affirmer ici, que le Président de la République n’a jamais reçu une quelconque correspondance. Ni à travers ses services, ni à l’occasion de cette audience. Donc, c’est clair. Il n’a jamais reçu une seule correspondance et nous ne savons pas si elle existe. Nous pensons que tout doit se passer sur base de la vérité. Et, donc, pour le moment, l’essentiel est que le Gouvernement sera dirigé par le Rassemblement. L’essentiel, c’est aussi que, nous de la Majorité Présidentielle et nos frères et sœurs du Rassemblement face à l’état du dossier d’aujourd’hui, nous puissions réfléchir et agir pour que la République dispose d’un Premier Ministre issu du Rassemblement et dans un délai raisonnable, sans oublier que le contexte est assez particulier dans la mesure où nous n’avons pas encore mis en terre la dépouille mortelle d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Voilà le pourquoi de notre invitation.

Presse : Monsieur le Secrétaire général de la Majorité Présidentielle, au-delà de la polémique sur la correspondance, il y a la lecture de l’Accord qui vous décrédibilise également. Parce que le Rassemblement dit que c’est l’Accord qui précise bien que c’est le Président du Conseil des sages qui présente un Premier Ministre et que le Président de la République nomme. Mais vous, vous dites qu’il faut trois noms parmi lesquels le Président doit choisir le Premier Ministre.

Aubin Minaku:

La question est importante et, même, pertinente. Même si nous vous avons invité tout juste pour cet éclairage que nous venons d’apporter, il est quand même important que je réponde à cette question. Car, cela me donne l’occasion et j’espère que tout sera repris de bout en bout, ce que je veux dire, d’expliquer l’esprit et la lettre de cette disposition. Comment toutes les composantes aux négociations directes ont abouti à cette résultante, le libellé dont vous faites état. Tenez.

Au départ, la Majorité Présidentielle, ça c’était avant le 31 décembre bien évidemment, souhaitait que le Rassemblement puisse présenter une liste de dix candidats afin de permettre au Président de la République qui nomme, parce qu’il a un pouvoir de nomination et non un pouvoir d’entérinement ou d’investiture. C’est quand-même une nomination. C’est un pouvoir du Président de la République qui décide ‘’je nomme tel’’ dans un tel contexte particulier du dialogue. Nous disions dix. Négociation signifiant concession réciproque face au Rassemblement et à l’Opposition de manière générale qui souhaitaient que ce soit un seul candidat à présenter au Président de la République. Nous, Majorité Présidentielle, nous en sommes arrivés à sept, puis, à cinq. Et, en ce moment-là, notre délégation dirigée par Alexis Thambwe Mwamba et l’Opposition, le Rassemblement devant les Evêques qu’est-ce qu’on avait conclu?

Les Evêques qui assurent les bons officies avaient suggéré que l’Opposition présente, plutôt, une liste de trois noms pendant que nous nous en étions à cinq. Et, nos Evêques avaient tablé notamment, sur une certaine tradition de l’Eglise catholique en la matière. Et, face à la suggestion pertinente des Evêques, nos amis de l’Opposition avaient souhaité, et nous avons tous les écrits, une surséance. Autrement dit, une suspension pour qu’ils consultent les leurs et répondre. Sa réponse est restée la même : ‘’l’on ne bouge pas d’un seul iota’’. Dans l’entretemps, la Majorité Présidentielle est allée de cinq à trois ou carrément, pour accepter la proposition faite par les Evêques. Donc, aujourd’hui, nous attendons trois noms. Tel est l’esprit avant le 31 décembre. Donc, comme nous rédigeons l’Accord face à ce blocage, un contre sept jusqu’à cinq, nous décidons, nous, ‘’négociateurs’’ qu’il fallait deux étapes:

Reprendre le principe selon lequel le Premier Ministre provient du Rassemblement ;
Les modalités pratiques de mise en œuvre de ce principe interviendraient au moment de l’adoption de l’Arrangement Particulier. C’était la voie de sortie parce que nous en étions à sept ou cinq. Et eux, se sont accrochés à un seul nom et il ne fallait pas bloquer la République. Il fallait quand-même offrir au peuple congolais un Accord au plus tard, le 31 décembre à minuit. C’est ça ce qui a été fait.
Maintenant, arrivé au moment de l’Arrangement Particulier, les amis ont commencé à interpréter le texte de manière littérale et à leur façon. Mais, un texte s’interprète dans son esprit, dans sa lettre et dans son contexte aussi. Sinon, c’est tout juste un prétexte. L’interprétation de ce libellé, selon la Majorité Présidentielle, parce que nous devons aussi respecter le point de vue de l’Opposition, c’est qu’il n’y a qu’à lire le rapport analytique de nos travaux. Nous avions convenu d’abord du principe. Quant aux modalités pratiques, ça devait se faire après. Donc, il ne fallait pas perdre trop de temps en continuant à discuter sur sept, cinq ou un. Voilà, donc, l’interprétation.

Presse : M. le Secrétaire Général, peut-être un éclairage si vous le trouvez nécessaire du souci que la Majorité a aujourd’hui du consensus dans la désignation du futur Président du Conseil des sages du Rassemblement. Est-ce qu’à dire que la Majorité, demain ou après demain, se réserve le droit de trouver à redire sur le candidat qui sera désigné par les pères fondateurs du Rassemblement ?

Aubin Minaku:

D’abord, il faut noter que la Majorité Présidentielle ne va pas bloquer la République. Nous respectons la vision du Président de la République. Nous aurons un Premier Ministre issu du Rassemblement et un Président du Conseil National de suivi de l’accord. Alors, là aussi, je voulais procéder à une sorte de flash back. Qu’est-ce qu’on a fait pour en arriver-là ? En pleine négociation, les Evêques nous ont interrogés sur le cas Tshisekedi, cette personnalité emblématique. Alors là, nous nous mettons d’accord tous, en un bon consensus, que Tshisekedi devrait diriger le Conseil National de Suivi de l’Accord. Le tout premier draft, à moins que je ne m’abuse, le témoigne. Le nom de Tshisekedi était nommément indiqué dans l’Accord. Mais, nous nous sommes dit, surtout pour des raisons d’une certaine pudeur, que ce n’était pas dans un Accord que l’on peut reprendre le nom de Tshisekedi, mais plutôt, verrouiller. C’est pourquoi, on a indiqué que : ‘’c’est le Président du Conseil des sages du Rassemblement’’. Car, c’est Tshisekedi qui jouait ce rôle. Nous ne savions pas qu’il devrait rendre l’âme à l’Eternel un jour. Maintenant, la logique est simple en toute sérénité, sans récupération tapageuse des uns et des autres. La logique est simple, le Président du Conseil National de Suivi de l’Accord a un rôle certain de régulation. Un rôle important pendant cette période préélectorale et électorale. Nonobstant, sans préjudice du rôle d’arbitre chargé de bon fonctionnement de la République qui revient au Président de la République de par la Constitution.

Donc, s’agissant de la personne qui doit diriger cet organe, il faut que ça soit le fruit d’un consensus et qu’elle soit acceptée par tout le monde comme ça été le cas avec M. Etienne Tshisekedi. Aujourd’hui qu’il a rendu l’âme, il faut un autre consensus. Les amis doivent être un peu humbles et reconnaître que la personne qui sera désignée comme Président du Conseil National de Suivi, doit requérir le quitus et doit faire le fruit d’un consensus non seulement avec la Majorité mais aussi, avec les autres composantes aux négociations directes. Si tout le monde comprend cela et que nous échangeons en toute sérénité et dans le respect mutuel, on trouvera une solution.
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