Gouvernement-Sociétés Pétrolières. RDC : Enfin, un compromis trouvé !
*Les négociations, si âpres soient-elles, auront pris du temps entre le Gouvernement sous la férule de l’actuel Premier Ministre, Samy Badibanga Ntita et les Sociétés spécialisées dans la distribution des produits pétroliers. Là où les syndicats de ces dernières exigeaient notamment, la hausse des prix jusqu’à une hauteur oscillant autour de 16 à 26 %, le Gouvernement, lui, a réussi à faire passer une légère augmentation estimée à moins de 5 %. Et, donc, sans impact direct et substantiel sur le pouvoir d’achat, déjà très amenuisé, de la population, ni sur les prix de transport, ni, encore moins, sur les prix intérieurs. Mais, en revanche, pour ne pas préjudicier ces sociétés pétrolières, le gouvernement, dans les limites de ses moyens et de sa politique en matière de régulation de l’économie et de la stabilité sociale, a pris en compte trois éléments fondamentaux, à savoir : les Prix moyens frontières (PMF), le taux de change et le volume de carburant vendu, pour trouver des aménagements adaptés à la situation. Ainsi, le compromis trouvé hier, en fin de la soirée, a-t-il été à la grande satisfaction de l’Etat, soucieux de se montrer à la hauteur de ses responsabilités vis-à-vis de la population et, les sociétés pétrolières qui, dans cette démarche, visent à ne pas perdre leurs capacités de renouvellement des stocks auprès de gros fournisseurs qui, généralement, sont en dehors du territoire national de la RDC.
Une psychose généralisée avait gagné les esprits, depuis le début de la semaine dernière. Des spéculations allaient bon train dans la ville de Kinshasa et en provinces. Tantôt, les uns affirmaient, sans preuve, qu’il y aurait rupture brusque de stocks des produits pétroliers. Tantôt, les autres soutenaient qu’un bras de fer se développait entre le gouvernement et les sociétés opérant dans le secteur de distribution des produits pétroliers.
Après vérification, puisque de tous ces bruits mêlés aux caractéristiques somme toute alarmantes de la situation politique du moment, il ne fallait pas oublier que l’essentiel était, pour l’actuel gouvernement, de jouer un rôle dans la régulation de ce secteur névralgique de l’économie nationale.
Ce qui, au juste, a été fait. En réalité, les sociétés pétrolières avaient aligné autant d’arguments, pour tenter d’augmenter les prix du litre de carburant à la pompe. Leurs syndicats, mobilisés comme un seul homme, ne juraient que par cette hausse généralisée des prix. Le Gouvernement, quoiqu’au début de son entrée en fonction, il y a seulement deux mois, s’est cassé en quatre morceaux. Tous les moyens, pour y parvenir, étaient bons. Ici, la technique des négociations semble avoir porté ses fruits. Car, en définitive, le gouvernement a obtenu de ces sociétés pétrolières, un accord de principe de procéder, plutôt, à un léger un réajustement de leurs prix moyennant, évidemment, la prise en compte de trois éléments. D’abord, les prix moyens frontières (PMF). Puis, le taux de change. Et, enfin, le volume global des produits vendus, pour négocier une augmentation située à moins de 5%. Alors que ces sociétés fixaient la barre aux alentours de 16 % au minima, et de 26 % au maxima de leurs prix d’avant ces négociations. Il y a eu, certes, des concessions de part et d’autre. Mais, le peu que l’on puisse dire, du moins à ce stade, est que la situation redevient normale. Les stations-services ont repris avec la desserte en carburant 24 heures sur 24. Le phénomène communément appelé ‘’Kadhafi’’, avec ses effets spéculatifs et pervers sur les prix des courses de transport en commun, va de nouveau disparaître.
Les kinois et kinoises, habitués à vaquer librement à leurs occupations, vont rejoindre leurs lieux de travail, comme d’habitude.
Le gouvernement aura-là, réussi à peser de tout son poids, pour équilibrer la situation. Il reste qu’il y trouve des solutions durables en lieu et place des palliatifs à court terme qui risquent encore, si l’on n’y prend garde, de retourner les deux parties à la case départ.
A tout prendre, ce n’est qu’une partie de la manche. Le gouvernement doit encore bosser dur, pour juguler la trame cachée de cette crise qui guette, d’ailleurs, bien avant l’arrivée de Badibanga aux commandes de l’Exécutif National, toute l’économie du pays.
Y a-t-il moyen d’espérer qu’à la présentation du Budget 2017, lors de la prochaine session dont l’ouverture est prévue pour le 15 mars 2017, outre les problèmes d’élections, d’insécurité et du social, il y intégrera également ce volet pétrolier, pour avoir de la part du Parlement, des avis et recommandations nécessaires, afin de placer le gouvernement dans une posture devant lui permettre de régler à l’avance, ce type de revendications ? Du côté de la Primature, un expert qui a requis, hier soir, l’anonymat, a répondu par l’affirmative, en disant qu’ils y travaillent…