*Aux candidats déjà connus, tels que Lumbi pour le G7, Olenghankoy et Fayulu pour les deux ailes de la Dynamique, Jean-Bertrand Ewanga pour l’AR et Jean-Pierre Lisanga Bonganga pour les Alliés de Tshisekedi, l’Udps s’invite aussi et avec fracas, dans la course à la succession de Tshisekedi à la tête du Conseil National de Suivi de l’Accord de la Saint Sylvestre. Entretemps, au Front pour le Respect de la Constitution et au Mouvement de Libération du Congo de Jean-Pierre Bemba Gombo, Fidèle Babala émet, lui, un autre son discordant, lorsqu’il affirme que la Présidence du Conseil National de Suivi n’est ni une chasse gardée du Rassemblement, ni celle de l’Udps. Babala ravive ainsi le débat. Donc, autrement dit, il repose la problématique de l’idée de la désignation ‘’intuitu personae’’ de Tshisekedi à ce poste-là, écartant ainsi, d’un revers de la main, l’automatisme qui veut que le Président du Conseil des sages du Rassemblement soit, de facto, celui du Conseil National de suivi de l’Accord du 31 décembre 2016, tel que conclu sous les auspices de la CENCO, au Centre Interdiocésain, à la Gombe.

Plus les jours passent, mieux l’application, stricto sensu, de l’Accord du 31 décembre demeure, quant à elle, sacrifiée sur l’autel de la zizanie politique en RD. Congo. Tel est, pourtant, le tableau flou qui se dégage, au regard de ce qui se passe actuellement, depuis que le Patriarche Etienne Tshisekedi wa Mulumba, l’homme visionnaire, inflexible, emblématique, charismatique et, même, iconoclaste, s’est éteint, le 1er février à la Clinique Sainte Elisabeth, à Bruxelles, capitale Belge.

Prise des becs à Kinshasa autour de ses obsèques dont ni la date, ni le lieu ne sont pas encore connus, combats des fauves autour de sa succession à la tête du Conseil National de suivi de l’Accord et à la Présidence du Conseil des sages du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au changement. A l’Udps, son propre parti, la hache de guerre des clans est loin d’être enterrée, en dépit de cette mort impromptue de Tshisekedi. L’agression de Mutanda Alexis, un Ancien de ses anciens co-équipiers, illustre à suffisance sur ce qui s’annonce comme vrai combat de leadership au sein de ce parti phare de l’Opposition congolaise, après la disparition ahurissante et brutale de son principal géniteur.

Y a-t-il des critères ?

Depuis le début de cette semaine, Kitenge Yezu, un des sages du Rassemblement, enregistre des candidatures et préside, en même temps, une commission technique chargée d’élaborer le critérium dont le contenu n’a pas encore été dévoilé. Joseph Olenghankoy, leader des Fonus et un des candidats de la Dynamique à la succession de Tshisekedi, estime, toutefois, qu’un minimum de quinze ans d’ancienneté au sein de l’Opposition, permettrait, selon lui, de tamiser les candidatures et de résoudre le problème de la crédibilité interne et externe de l’Opposition. Un argument qui, du reste, est rejeté catégoriquement, du côté du G7, où l’on pense, par contre, qu’en peu temps, ses leaders ont contribué énormément à l’avancée décisive de la lutte sans laquelle, cet Accord du 31 décembre 2016 n’aurait pas été signé, sous la barbe de la CENCO.

Tandis qu’à l’Udps, le parti qui veut tout prendre au même moment, c’est-à-dire, la Primature et le Conseil National de suivi de l’Accord, l’on évoque l’aspect du poids politique et de l’aura de Tshisekedi qui ne doivent nullement être occultés, quelles que puissent être les thèses et anti-thèses alignées, là-dessus. L’arrivée de Raphaël Soriano Katebe Katoto est, dans cette escarcelle où le resserrement des rangs est le maître mot, perçue comme un autre élément à prendre en compte, dans tous les calculs et stratagèmes politiques.

Déjà, ses arguments sur Félix Tshisekedi, interceptés depuis Bruxelles, son bastion dit d’exil, et ses idées ambigües sur ses propres ambitions ne sont pas loin de conforter ceux qui pensent qu’il pourrait secouer le cocotier, s’il se jetait, lui aussi, dans cette même bataille de succession. Mais, en tout état de cause, Katebe doit d’abord vider la procédure de son audition, avant toute chose. Et, même là, il devrait convaincre ses comparses de l’AR qui, peu avant qu’il ne soit entendu par la commission de discipline, ont déjà présenté Ewanga Jean-Bertrand, un transfuge de l’UNC, devenu, Secrétaire Exécutif de l’AR par la magie des alliances politiques. Très généralement, lui, Katebe, du haut de son âge et de son envergure de sa personnalité, est un homme libre d’esprit qui ne saura, peut-être pas, s’accommoder avec des courbettes, si ses convictions sont, vraiment, ailleurs. A moins de le déterminer autrement, pour qu’il y abdique.

Objectifs ?

D’autres opposants disent, avec un minimum de recul des temps et avec moins de passion, que l’important, ici, ce sont les objectifs visés. Comment, par exemple, aller aux élections ? Quel Premier Ministre aligner pour y amener le peuple congolais ? Et, surtout, comment faire triompher le combat pour l’alternance démocratique à l’issue des élections prévues à fin décembre 2017, s’il y en aura réellement ? Le Rassemblement doit, à tout prix, relever le défi de son unité, pour honorer la mémoire de Tshisekedi, alors qu’il n’est même pas encore inhumé.

Enlisement

Cette confusion, si elle dure, profitera à l’actuelle Majorité et à ses anciens et nouveaux alliés au pouvoir. Les signataires de l’Accord du 18 octobre 2016, rangés derrière Samy Badibanga, prolongeront leur séjour dans les arcanes du pouvoir tant qu’au Rassemblement, rien n’aura été décidé en termes de garantie de succession de Tshisekedi wa Mulumba.

Lundi 20 février, Joseph Kabila, recevant les Evêques, a singulièrement insisté sur le fait que le Rassemblement doit de son mieux, pour pourvoir à la vacance créée par la disparition d’Etienne Tshisekedi. Car, pour lui, c’est le tout nouveau Président du Conseil des sages du Rassemblement qui devra, logiquement, présenter la liste de trois noms des candidats au Poste de Premier Ministre. C’est aussi lui qui, normalement, procédera à l’attribution des ministères réservés au Rassemblement dans le cadre du partage des postes des responsabilités durant la courte période de transition.

Ainsi, s’entend-on dire, la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre est, du coup, subordonnée à la solution à l’équation liée à la succession de Tshisekedi au Conseil des sages du Rassemblement ainsi qu’au Conseil National de Suivi de cet Accord, devenu testamentaire. D’ailleurs, l’Onu, l’UA, l’UE et l’OIF, dans un communiqué publié, le 16 février dernier, tonnait presque sur la nécessité de s’en tenir aux prescrits de ce même Accord qu’elles considèrent, outre mesure, comme l’unique source de légitimité du pouvoir de Joseph Kabila et de toutes les institutions de la RD. Congo, après la transition, sans heurts, ni fioriture, de la date fatidique du 19 décembre 2016 qui, faut-il le rappeler, marquait la fin du deuxième et dernier mandat présidentiel.

La CENI s’en mêle !

Mardi 21 février, Corneille Nangaa, lors d’un entretien avec les Notables et élus du Kongo Central, a lâché une phrase à laquelle trop peu d’entre eux, ont dû, peut-être, n’avoir pas tiré attention. Il a dit, en effet, que la publication du calendrier électoral n’interviendra que lorsqu’on aura installé le Conseil National de Suivi de l’Accord. C’est l’unique Organe qui, selon l’Accord, est qualifié à faire des évaluations, tous les deux mois, du travail de la CENI, en exécution de l’Accord du 31 décembre 2016.

Or, d’après le chronogramme convenu, lors des arrangements particuliers autour des Evêques, ce calendrier était, plutôt, attendu au 15 avril 2017, au plus tard. Comme quoi, la mort de Tshisekedi ouvre la voie à toutes sortes d’avalanche de remise en cause tout, y compris de certains acquis de compromis historique pour lequel, l’église catholique, la plus ancienne des églises au Congo-Kinshasa, paie aujourd’hui un très lourd tribut, avec le saccage au rythme saccadé de ses paroisses et offices religieux à Kinshasa et en provinces.

A quoi, donc, auraient servi tous les sacrifices des Evêques, après qu’ils aient abandonné, depuis le 8 décembre 2016, leurs tâches pastorales, pour se consacrer, entièrement, aux discussions directes entre les principaux protagonistes de la crise politique, si ce n’est pour le bien de la patrie ?
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