Mécontents de la non-signature de l’Arrangement particulier devant ouvrir la voie à l’application de l’Accord du 31 décembre 2016, les Congolais ont spontanément décidé de faire entendre leurs voix à travers des manifestations de masses tant dans la capitale que dans l’arrière-pays

trouble au katanga1Des échauffourées ont éclaté mardi dernier dans la capitale congolaise principalement dans la commune de la Gombe et à Limete. Des jeunes descendus dans la rue ont tenu à manifester leur colère après l’échec constaté des discussions entre la Majorité présidentielle et le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement et leurs alliés respectifs pour l’application de l’Accord de la saint Sylvestre.

Routes barricadées, pneus brûlés, véhicules incendiés, cris d’indignation… sur la 12ème rue à Limete, les véhicules devraient se prémunir des rameaux arborés au devant pour s’assurer un passage. Bref, la situation était très tendue à Kinshasa mardi dernier.

Aux dernières nouvelles, les manifestations qui ont commencé dans la capitale gagnent maintenant l’arrière-pays. C’est le cas dans le haut-Katanga dont le chef-lieu, Lubumbashi,  a été hier mercredi le théâtre de violents heurts entre partisans du Rassemblement et des policiers.

Suite à cette descente de la population dans la rue, boutiques et magasins sont restés fermés hier mercredi à Lubumbashi, surtout dans les chaudes communes de la Kenya et de Kamalondo (au marché Njanja). Ici aussi, plusieurs routes ont été barricadées par des jeunes en colère. Et pour les disperser, la police et les FARDC ont dû tirer des coups de feu en l’air, créant des mouvements de panique.

La même tension a été observée hier mercredi, dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dont la population ne jure que par l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre.

Selon toute vraisemblance cependant, les jeunes sans doute contrariés par le cuisant échec des négociations directes entre la majorité et l’opposition ont agi hier de leur propre gré, sans avoir reçu de mot d’ordre. A ce propos du reste, des stratégies sont en train d’être peaufiné, pour des actions semble-t-il de grande envergure, dans des états majors de l’opposition.

La MP accusée de mauvaise foi

Si les Evêques de la Cenco (Conférence épiscopale nationale du Congo) attribuent la responsabilité du blocage aux uns et aux autres, quelques jeunes rencontrés mardi dernier accusent directement la majorité présidentielle de mauvaise foi pour multiplier sans cesse des obstacles de nature à bloquer l’application de l’Accord politique du 31 décembre 2016. Au regard de la tension qui a caractérisé la ville de Kinshasa, il est fort à craindre d’autres manifestations publiques à travers le pays dans un proche avenir et qui pourraient être accompagnées des regains de violence.

Le contexte politique spécial dans lequel se trouve actuellement la RDC doit amener la classe politique congolaise à trouver vite un compromis. D’autant plus que les retombées de cette crise politique sont marquantes. A certains endroits mardi dernier à Kinshasa, le dollar s’échangeait déjà à 1.400 FC, minorant davantage le pouvoir d’achat de la population.

L’accord salvateur foulé au pied

Le peuple congolais avait fondé tous ses espoirs sur l’Accord de la Saint Sylvestre et sa mise immédiate en application. Malheureusement, il se trouve bloqué par la boulimie de la classe politique et la velléité de la MP de se maintenir indéfiniment au pouvoir. La conséquence immédiate de cette crise est le maintien du peuple congolais dans la misère sous laquelle elle plie depuis de longues années. Une misère tellement prononcée que le Congolais est chosifié à l’extérieur.

Ainsi foulé au pied, l’Accord de la Saint Sylvestre qui avait pourtant fait baisser la tension qui régnait avant le 19 décembre 2016, ne sera plus d’application. A moins que le Président Kabila s’implique sincèrement, comme il l’a promis aux évêques. Sinon et en attendant, la RDC va continuer à vivre dans l’impasse et s’exposer à des sanctions de la communauté internationale.

Les Arrangements particuliers devaient apporter des précisions sur certaines clauses de l’Accord de la Saint Sylvestre pour une courte période de transition du reste d’une année. Il n’y avait donc pas de raison de s’y opposer, comme l’ont les délégués de la MP aux négociations.

Par GO
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