Le chef de l'État s'est engagé à aplanir les divergences restées en suspens entre sa famille politique et le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (Rassop). Ce, après l'échec des négociations directes sous la médiation de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo).

Le mode de désignation du premier ministre et la personnalité à choisir pour la présidence du Conseil national de suivi de l'Accord (CNSA) sont les deux points qui divisent les acteurs politiques aujourd'hui en République démocratique du Congo (RDC).

Le président Joseph Kabila a choisi ainsi de s'adresser prochainement à la nation congolaise via les deux chambres du Parlement réunies en Congrès dans le but de lever ces divergences. Du coup, les commentaires vont dans tous les sens dans l'opinion. Tout le monde cherche à mieux cerner la démarche du président de la République. Lui qui a suivi de près toutes les péripéties des discussions directes notamment en ce qui concerne l'arrangement particulier à l'accord du 31 décembre 2016.

Pourtant, plus d'une fois, les évêques de la CENCO ont dû recourir à lui pour décanter la situation face aux excès de zèles des délégués de la Majorité présidentielle. C'était le cas quand la MP voulait retirer la médiation à la CENCO au lendemain de la signature de l'Accord du 31 décembre 2016. De même, à la suite de la persistance des divergences, après la mort d'Etienne Tshisekedi, le 1er février 2017, la MP a tenté de pousser son autorité morale à constater l'échec de la médiation. Contre toute attente, Joseph Kabila a réinvesti la CENCO, le 20 mars, dans sa mission.

Autant dire que le président de la République avait toutes les marges de manœuvre pour faciliter la signature de l'arrangement particulier à la date du 27 mars entre les parties déléguées au Centre interdiocésain. Mais, il ne l'a pas fait, allant jusqu'à « prendre acte » du retrait de la CENCO de ses bons offices.

Dès lors, il est difficile de croire à une quelconque bonne foi du président de la République à solutionner les divergences partant des propositions faites par la CENCO. Selon les indiscrétions, des consultations secrètes sont en cours entre la MP et les dissidents du Rassemblement. L'objectif visé par la MP serait de traiter avec la dissidence de manière à isoler le Rassemblement piloté par le tandem Pierre Lumbi - Félix Tshisekedi.

Le référendum en filigrane

En allant au Congrès, l'autorité morale de la MP va faire des propositions en faveur de la dissidence du Rassemblement. La MP veut partager le pouvoir avec l'aile dissidente de manière à parvenir à son projet de toujours : le référendum constitutionnel qui permettrait à son autorité morale de briguer de nouveau la présidence de la République.

Devant le Congrès, l'autorité morale de la MP va surtout remettre au goût du jour le projet de référendum, tant décrié par la majorité des Congolais.

Le contraire étonnerait, car la MP n'a jamais renoncé à son projet de pérenniser son autorité morale à la tête de la RDC. Ce qui va à l'encontre de l'accord de la Saint-Sylvestre. Ce compromis politique global prévoit les premières élections dès décembre 2017. De même, il confie la primature et la présidence du CNSA au Rassemblement. C'est le prix du maintien en fonction de l'actuel président dont le deuxième et dernier mandat avait pris fin le 19 décembre 2016.

Plan

Curieusement, avec la mort d'Etienne Tshisekedi, la MP veut tout renégocier. Et la dissidence du Rassemblement est prête à s'aligner aux exigences de la famille politique du chef de l'Etat, à savoir présenter une liste des candidats Premier ministre et même à renoncer à la présidence du CNSA.

Tout porte à croire que le prochain Congrès, du reste illégitime, va servir de lieu de crédibiliser toute cette stratégie machiavélique qui ne peut ni apporter la paix, au regard de la propagation des foyers de tension dans le pays, ni sécuriser le processus électoral. Bien au contraire, cette voie est suicidaire pour la République. Y compris pour ses initiateurs.

En effet, en l'absence de la mise en œuvre de l'accord du 31 décembre 2016, l'UDPS et le Rassemblement entendent réactiver des actions de résistance pacifique pour mettre en échec le plan de la MP.

Comme tous les autres Ccngrès, le prochain annoncé par la Présidence de la République ne se fera pas au nom de l'intérêt supérieur de la nation, mais plutôt au nom de celui de la Majorité au pouvoir.
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