*La CENCO, dans sa dernière déclaration du 21 avril dernier, est sortie du bois, en faisant tomber ses masques, constate un analyste pro-Majorité, dans une nouvelle tribune libre. Il pense ainsi que la CENCO est allée au-delà de sa vocation. Et, dans son argumentaire, tel qu’il est lisible, ci-dessous, ce même analyste accuse, par ailleurs, la CENCO de partialité. Il faut avouer, en tout cas, que ç’aura été un véritable tollé de protestations qu’a provoqué, depuis vendredi 21 avril 2017, la dernière prise de position des Evêques face aux derniers développements de la situation politique en RD. Congo. Les Evêques, dans une Déclaration tonitruante, considéraient que la nomination de Bruno Tshibala Nzenzhe au Poste de Premier Ministre, constituerait une entorse à l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre. Les Evêques parlaient, à leur tour, ce jour-là, d’un vice de fond sur la procédure ayant conduit à la nomination du successeur de Samy Badibanga Ntita à l’Hôtel du Gouvernement. Selon eux, en effet, il y aurait eu escamotage d’une étape importante, celle de la rencontre préalable entre le Président de la République, Joseph Kabila et Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Chef de la délégation du Rassemblement aux discussions directes, tenues au Centre Interdiocésain, à la Gombe, tel qu’il avait été désigné, du vivant de son père, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, décédé le 1er février 2017 à la Clinique Sainte Elisabeth, à Bruxelles, capitale belge, et dont le rapatriement de son corps aurait été unilatéralement fixé, depuis ce samedi 22 avril 2017, par l’Udps et sa famille biologique pour le 12 mai prochain à Kinshasa. A lire cette réflexion, il y a lieu de comprendre, selon son auteur, combien la CENCO est invitée à revenir aux bons sentiments.

La Cenco fait tomber les masques

Foulant aux pieds le précepte biblique qui veut que l’église laisse à César ce qui lui appartient et se consacre au spirituel, l’Episcopat congolais déborde de son rôle et trahit sa vocation. Méprisant la séparation des pouvoirs, ignorant que la République Démocratique du Congo est un Etat laïc, oubliant sa mission de maintien des équilibres au sein de la société, la CENCO a décidé, ce vendredi 21 avril 2017, de faire tomber les masques.

Contrairement aux règles établies, les pasteurs abandonnent la chaire pour descendre dans l’arène. Jamais on n’a vu la CENCO aussi engagée politiquement, jusqu’à tronquer sa neutralité au profit d’une prise de position franchement partisane.

Voilà déjà un certain temps que moult observateurs soupçonnaient que la CENCO ne se contentait plus de son « rôle de prestataire de bons offices » et qu’elle jouait carrément une partition politique active dans la lutte pour le contrôle du pouvoir en République Démocratique du Congo.

Appelée à la rescousse, pour sa sagesse supposée, mais aujourd’hui démentie, en matière de conciliation, la CENCO s’est progressivement délestée de cette responsabilité de pasteur-conciliateur en devenant partie prenante d’une des causes en conflit. Trois mois durant, l’organisation des Evêques catholiques congolais n’est pas parvenue à concilier les thèses en présence. Mais, en réalité, la CENCO voulait-elle sincèrement réussir ? On peut en douter.

Les analystes politiques avertis accusent la CENCO d’avoir, par la ruse, orchestré la dislocation du Rassemblement pour se substituer à lui et ainsi faire face directement au Président de la République, dans la lutte pour le pouvoir.

Aujourd’hui, nous comprenons pourquoi, la CENCO avait eu le culot d’interrompre sa participation au dialogue de la Cité de l’Union Africaine. Il s’agissait déjà d’une première tentative de torpiller le nécessaire Dialogue entre Congolais. Le stratagème a partiellement réussi ; le Rassemblement, entré uni aux négociations, le 8 décembre 2016, en sort aujourd’hui scindée en trois. La mort du Président de l’UDPS et Président du Conseil des Sages du Rassemblement n’a donc pas été une perte pour tout le monde !

Dans sa détermination à s’inviter à nouveau dans la scène politique, longtemps après avoir remis au Président de la République ses conclusions d’échec, le 28 mars 2017, mettant ainsi officiellement fin à ses bons offices, la CENCO tente encore, indûment, de s’introduire dans le processus politique en cours.

Dès lors que la CENCO a jeté l’éponge et qu’à la suggestion des Evêques, le Président de la République a repris, conformément à ses prérogatives constitutionnelles, l’initiative de l’action, de quoi se mêle encore le clergé catholique ?

Les Evêques ne cachent plus leur objectif. Cette fois-ci, la CENCO sort du bois ; les choses sont dorénavant claires : l’organisation des prélats catholiques s’est précipitée sur les médias, motivée par la peur. La CENCO craint que Bruno TSHIBALA, Premier Ministre présenté par le Rassemblement et nommé par le Président de la République conformément au chapitre III, point III.2.1 de l’accord de la Saint Sylvestre, ne réussisse à sortir un gouvernement là où la CENCO a échoué.

En effet, plusieurs signes montraient que le « cheval de Troie » utilisé par la CENCO, en l’occurrence, « le Rassemblement/aile Limete », se vide progressivement de ses membres au fur et à mesure que les consultations du Premier Ministre nommé évoluent. Il fallait un coup politique pour tenter de remettre le Rassemblement de Moïse Katumbi dans les débats. De plus, la preuve est faite que la CENCO ne tient pas à disparaître de la scène politique. Elle se devait donc, d’agir en provoquant un nouvel incident sur le parcours. Voilà ce qui explique la déclaration du 21 avril 2017.

Et, pourtant, les dés sont jetés ! Il n’y aura plus de rétropédalage.

Le peuple congolais espère que sa classe politique se montrera lucide, pour ne pas jeter la nation entre les mains de ceux qui, pour des raisons idéologiques et d’intérêts privés, se mettent d’eux-mêmes au service des puissances étrangères. Celles-ci ne veulent rien d’autre que nous maintenir sous leur joug. Il faut dénoncer ce projet avec la plus grande force. La CENCO doit renoncer à n’être plus que l’instrument docile des néolibéraux belges, auxquels nous devons farouchement résister.

J’exhorte le clergé de notre église catholique du Congo à ne pas se détourner de sa vocation première, le service de l’évangile.

La place de l’église est au milieu du village !

KAJEPA MOLOBI/CP


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