Les princes de l’Eglise Catholique passent la main à la Mission des Nations Unies au Congo-Kinshasa quant à la médiation des discussions entre politiques. Ils ont fait l’essentiel. Hier, lors d’une rencontre à huis clos entre les Evêques de la CENCO et Maman Sambo Sidikou, le patron de la mission onusienne, au Centre Interdiocésain, les questions relatives tant à la finition des arrangements particuliers que de l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre ont été passées au scalpel. Après avoir convaincu le Rassemblement/Limete de sa neutralité, le numéro Un de la Monusco semble vouloir foncer dans l’exécution de ses bons offices selon les recommandions tant de la résolution 2277 que de la toute dernière, la 2348. Reste à savoir comment compte-t-il mener à bien cette entreprise avec une scène politique reconfigurée depuis la mort d’Etienne Tshisekedi et la scission de sa plateforme, le Rassemblement. Comment va-t-il procéder ? Est-ce en faisant du porte-à-porte ou en convoquant des assises ? L’avenir le dira. Mais, il sied de noter que le vrai défi qu’il aura, c’est celui de parvenir à une entente sur l’application du compromis politique du 31 décembre 2016 entre la mouvance, qui dit l’exécuté déjà avec la nomination de Tshibala Bruno comme Premier Ministre, et le Rassemblement du tandem Félix Tshisekedi-Lumbi, qui clame, à cor et à cri, que rien, alors rien n’est fait sinon une vaine tentative de contournement. Face à cette problématique, il faudra bien d’imagination et, aussi, de la ténacité. Ket Masiré, Edem Kodjo et même la CENCO en savent quelque chose.

Le Congo-Kinshasa se dirige-t-il vers un troisième dialogue après ceux de la cité de l’UA et du Centre Interdiocésain ? La réponse dépend de quel camp politique l’on est. Alors que certains caciques du régime sont partant pour un oui seulement si ce fameux round a lieu en décembre 2017, pour tabler, entre autres, sur un énième report des élections programmées pour cet horizon et devenues difficiles à organiser, d’autres, surtout des membres de l’Opposition, précisément ceux du Rassemblement, sont d’un avis totalement contraire. Non, répondent-ils, il ne faut pas un troisième round de discussions avec, éventuellement, un tout nouveau Accord à conclure. A la place, c’est la finition des arrangements particuliers qu’ils préconisent puisque l’application réelle de l’entente politique de la saint Sylvestre en dépendrait. A l’allure où vont les choses, c’est plutôt vers cette perspective que s’orientent les bons offices de Maman Sambo Sidikou. Reste à savoir quelle attitude affichera le pouvoir de Kinshasa pour qui la venue du successeur de Samy Badibanga et l’imminence de la nomination de toute son équipe gouvernementale sont des éléments tangibles de l’Application de l’Accord.

Incontournable

Que ce soit aujourd’hui ou demain, pour plusieurs analystes, Majorité et Opposition devront de nouveau se remettre sur la table de discussions pour exorciser le diable de la crise politique. Si le pouvoir de Kinshasa rechigne à se laisser embarquer dans le navire de Maman Sidikou, de la Monusco donc de l’Onu à tout dire, l’impasse sur l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre va prendre de l’ampleur surtout que dès son retour, Félix Tshisekedi, le Président du Rassemblement/Limete, a d’ores et déjà donné le ton. ‘’ Si l’Accord du 31 décembre, le véritable testament d’Etienne Tshisekedi, n’est pas appliqué effectivement, le peuple va aller chercher les clefs du Palais de la Nation ‘’, a-t-il dit. Nonobstant, même si la mouvance décide de foncer malgré tout avec Bruno Tshibala et son équipe, en décembre, il sera quasiment incontournable de trouver un compromis sur la crise que causera la non organisation des élections à l’horizon 2017 tel que le prévoit nombre d’observateurs puisque sur le chronogramme de 12 mois près de quatre mois partis en fumée. D’où, alertent des esprits avertis, il serait mieux de tabler dès à présent sur les questions qui fâchent car, au vu des enjeux, il devient inévitable de se rassoir pour discuter. Selon l’Abbé Donatien N’Shole, le Secrétaire général de la CENCO, si les différentes parties prenantes reconnaissent leurs erreurs et ont la volonté de faciliter les choses à Maman Sidikou, les choses devraient s’arranger au mieux.
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