Deux mois après. Etienne Tshisekedi : vers l’inhumation à Mbuji-Mayi !
*Félix, son fils, l’a confirmé, ce samedi 1er avril à Top Congo-Fm, à Kinshasa. Au passage, il a fustigé, au cours de la même intervention, le vilain jeu auquel se seraient donnés quelques plaisantins, se faisant passer pour des hommes politiques, pour affirmer qu’Etienne Tshisekedi aurait déjà été inhumé à Bruxelles, en vertu de la loi Belge qui, semble-t-il, proscrit la consignation des corps à la morgue au-delà de soixante jours. ‘’Faux et archifaux’’, rétorque-t-il. ‘’Refusant de se rabaisser jusqu’au caniveau’’, Félix soutient qu’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, son père, sera enterré sur les terres bénies de ses ancêtres, en RD. Congo.
Mais, cette fois-ci, dit-il, la famille biologique a levé l’option de ramener sa dépouille mortelle au Kasaï. Ce sera, finalement, à Kabeya Kamuanga, son village natal, ou à Mbuji-Mayi, le Chef-lieu du Kasaï Oriental, que des hommages lui seront rendus provisoirement, en attendant, évidemment, le dénouement des pourparlers engagés avec l’actuel gouvernement dont il dit avoir interpellé, dernièrement, Emmanuel Ramazani Shadary, le VPM à l’Intérieur et Sécurité, en marge des discussions directes à la CENCO. Quand est-ce que ce rapatriement du corps du leader des leaders, Etienne Tshisekedi, se concrétisera ? Le fils n’a pipé mot, laissant ainsi prospérer le suspense, derrière cette annonce, comme cela l’a, d’ailleurs, été le cas, depuis le 1er février 2017, jour où le Sphinx de Limete et l’icône du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au changement et de l’Udps, deux des machines politiques grâce auxquelles, il secouait jusqu’à ses dernières forces, les rues de Kinshasa et d’ailleurs, avant de s’éteindre brusquement, à la Clinique Sainte Elisabeth, à 17H22’, à Bruxelles.
Altercations
Déjà, entre Kinshasa et l’Udps, les divergences persistent autour des obsèques de Tshisekedi. L’actuel Gouvernement, dirigé par Samy Badibanga, avait débloqué 250.000 dollars américains, sur instruction personnelle du Chef de l’Etat, Joseph Kabila. Des travaux amorcés, à cet effet, à l’entrée du cimetière de la Gombe, ont été brutalement interrompus. Alors que la famille biologique avait, lors d’un point de presse à Bruxelles, confirmé le rapatriement du corps de Tshisekedi à Kinshasa, un certain samedi 11 mars 2017, son parti, l’Udps, s’y serait farouchement opposé. Les combattants, très remontés, menaçaient, en sus, d’user des voies extrêmes, pour se faire entendre autrement. C’est pour cette raison que la signature du livre de condoléances, pourtant, ouvert à la permanence du parti, à Limete, a dû, elle aussi, être coupée. Puisque la colère gagnait de plus en plus, du terrain. Et, la base, comme on l’appelle si souvent, aurait, après tous calculs, eu gain de cause, en poussant la haute hiérarchie du parti à écorner la démarche de Gérard Mulumba, Maman Marthe et consorts, qui, visiblement, avaient déjà accepté d’inhumer Tshisekedi à l’endroit proposé par André Kimbuta Yango, le Gouverneur de la Ville-Province de Kinshasa.
Rupture
Et, depuis, plus rien n’y a été dit. Et, c’en était fini. Deux thèses s’affrontaient, dans l’entretemps. L’une, affirmant qu’il est fort probable que l’on enterra Tshisekedi au siège de l’Udps, à Limete. Chose que le Gouverneur de la Ville de Kinshasa avait formellement interdite, en ordonnait l’arrêt immédiat de tous les travaux en ce sens-là. L’autre, affirmant qu’il était possible de l’inhumer provisoirement, à Bruxelles. Aujourd’hui, cette nouvelle thèse axée sur le dévolu, jeté sur Mbuji-Mayi ou, au cas contraire, sur Kabeya Kamuanga, sera, à son tour, sujette à des discussions avec les autorités provinciales. Alphonse Ngoy Kasanji, le Gouverneur du Kasaï Oriental, sera tenu de s’y prononcer. Comme il n’est pas un électron libre, lui-même étant sous l’emprise du VPM en charge de l’Intérieur et Sécurité, tous ses faits et gestes, en ce qui concerne, particulièrement, la date, le lieu d’hommages et le lieu de sépulture, devront également faire partie de nouvelles consultations entre lui, le gouvernement central et la famille biologique et politique de Tshisekedi.
Adieux difficiles
Si, en tout état de cause, cette dernière maintenait le cap sur Mbuji-Mayi, comme l’a si bien Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, comme lieu d’inhumation provisoire, il va sans dire que les mêmes conditions de sécurité, autrefois, évoquées, depuis Bruxelles par Mgr Gérard Mulumba, vont être de nouveau exigées. Et qui, finalement, prendra en charge les frais de rapatriement ainsi que les autres charges connexes ? Doit-on penser que le gouvernement central qui, plus d’une fois, avait la main tendue, l’a-t-il déjà retirée ? Difficile à dire. Néanmoins, à en croire son dernier communiqué, lu à ce sujet par Lambert Mende, le gouvernement ne se dédira pas. La parole du Président Kabila étant restée engagée, même à Mbuji-Mayi, le gouvernement s’y fera, pourvu que l’Udps et sa famille biologique lui en offrent des coudées franches. Or, ici, au regard de l’évolution des choses, ces deux machines-là, sous pression des combattants, seraient tentées d’agir en solo. Ce qui, naturellement, rendra ces adieux difficiles.