*Il invite la classe politique à privilégier l’intérêt supérieur de la nation. Il promet, lui, d’œuvrer pour le bien de la population congolaise et de lutter contre la perversion et, surtout, de tout faire, pour préserver la paix et l’unité nationale. Durant son séjour à l’Hôtel du Gouvernement, Bruno Tshibala Nzenzhe, nommé Premier Ministre, dans la soirée du 7 avril dernier, dit qu’il se coupera en quatre morceaux, pour faire avancer le processus électoral, casser la dérive monétaire actuelle et redonner de l’espoir aux congolais, quelles que soient leurs souches politiques, provinces d’origine, convictions religieuses, l’âge ou le sexe.

Appel

Le travail à abattre dont il a, du reste, conscience de l’étendue de sa mission, telle qu’elle lui a été confiée, depuis sa nomination, par Joseph Kabila, le Président de la République, exige, dit-il, l’implication de tout le monde. D’où, tout le sens de son appel à sa base et à l’ensemble des acteurs politiques congolais, lors d’une première sortie qu’il a signée, ce samedi 8 avril, en tant que Premier Ministre, non loin de la FIKIN, vers Lemba, dans l’autre versant Est de la Ville-Province de Kinshasa, à se ressaisir et à regarder comme dans un verre réverbère, pour ne pas sacrifier l’essentiel de tous les efforts consentis sur l’autel de la destruction méchante sur fond de la manipulation ou de l’intox.

Bruno Tshibala, prenant la mesure de ses responsabilités, convie, par conséquent, tous les jeunes et, plus particulièrement, les étudiants ainsi que tous les combattants, à ne pas s’y laisser entraînés, sous peine de s’exposer inutilement à la rigueur de la loi.

Contexte

Badibanga s’en va, Bruno arrive. Tous deux sont sortis des entrailles de l’Udps et de l’école de Tshisekedi wa Mulumba Etienne. A son arrivée, le 17 novembre 2016, Badibanga avait trouvé un projet de Budget préparé par Matata Ponyo. Il devait le revoir et l’adapter à la hauteur de sa mission et des enjeux. Peu avant l’intervention du Président de la République devant les deux chambres du Parlement, réunies en Congrès, le 5 avril 2017, Badibanga avait déjà un projet de Budget actualisé qu’il se proposait, comme d’ailleurs le fit son prédécesseur, d’aller défendre au Parlement. Le 7 avril 2017, sous pression et à la demande, sans nul doute, du Président Kabila, il démissionne. Et, le même jour, Tshibala est nommé. Le temps, pour ce dernier, de former le gouvernement, de soumettre des moutures au Chef de l’Etat, d’harmoniser des noms selon que la taille du gouvernement est de 53 membres dont 39 Ministres et 14 Vice-Ministres, d’obtenir l’Ordonnance de nomination, de se faire investir au Parlement et puis, de revenir sur la question du Budget, le pays devra encore attendre. Surtout que dans l’entretemps, les secousses dues aux fluctuations monétaires auront, littéralement, fait bouger les lignes et ébranlé les bases sur lesquelles, ce Budget, fin prêt, a été élaboré.

C’est sûr qu’à son tour, Tshibala Bruno cherchera et, naturellement, à mettre un peu de sa touche sur ce même projet et, pourquoi pas, à concevoir le sien pour bien dépasser le cap de ce qui a été fait, jusqu’ici. Des jours, si pas d’autres mois, passeront encore. Quoi qu’il en soit, le tout nouveau Premier Ministre doit, en tout cas, convaincre et vaincre.

Défis

Marasme économique. Perte permanente et substantielle du pouvoir d’achat. Inflation galopante. Instabilité du taux de change. Flambée des prix. Incertitudes politiques. Processus électoral hypothétique. Déchirure au sein de la classe politique, plus précisément, au Rassemblement. Manifestations de rue, villes mortes et autres actions pacifiques annoncées en série. Trêve momentanée de la grève des fonctionnaires et agents de l’Etat. Absence de budget. Fonctionnement de l’Etat calqué sur le mode des crédits provisoires. A ce tableau, si sombre, s’ajoute également le florilège de pressions de la communauté internationale via la résolution 1348 du Conseil de sécurité, de l’Union Européenne et de la Belgique pour l’application intégrale de l’Accord de la Saint Sylvestre sur pied de l’exigence d’un nouveau consensus à finaliser dans l’Arrangement Particulier. L’UA s’y était déjà signalée, avec l’appel d’Alpha Conde, depuis son palais présidentiel, en Guinée, à Conakry.

Comment jouer ?

A tout prendre, Bruno Tshibala doit être, alors, un homme des situations difficiles. Il arrive au strapontin de la Primature, à un moment, tout aussi, difficile. Pour réussir son pari, il a l’obligation de jouer au plus grand rassembleur et de prendre le taureau par les cornes. Le pays étant sur une pente raide, sa tâche est, donc, rude.

Comment y parvenir, dès lors que le Rassemblement dont il est issu, lui-même, est aujourd’hui, émietté en plusieurs ailes ? L’Udps, sa propre maison, brûle sans cesse. La chasse aux sorcières dont lui-même et Valentin Mubake ont payé, dernièrement, les frais de l’intolérance, est sérieusement engagée, alors que Tshisekedi, décédé le 1er février 2016, à la Clinique Sainte Elisabeth, à Bruxelles, n’a toujours pas été inhumé. La date du rapatriement de sa dépouille mortelle et, même, le lieu de sa sépulture demeurent, du moins jusqu’à maintenant, une véritable charade.
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