Le gouvernement fait face à un mouvement terroriste dans l’espace Kasaï, avait déclaré, début avril, le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Ramazani Shadary. Le VPM répondait à une question du Bureau du Sénat élargi aux sénateurs du Kasaï Central au sujet du phénomène Kamwina Nsapu.

Décapitation, tueries et massacres aveugles des civils et agents des forces de l’ordre, incendie des édifices publics, privés et religieux, attaques contre les symboles de l’Etat et autres méthodes relevant de la guerre asymétrique….sont là le mode opératoire de ces miliciens.
Ces exactions menées dans le Kasaï par des terroristes qui usent et abusent du label Kamwina Nsapu n’épargnent pas, hélas, la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Corneille Nangaa a touché un mot de ces violences inouïes à la délégation de la SADC qui a séjourné à Kinshasa dans le cadre du suivi de la situation politique en RDC, marquée par la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre.
La Centrale électorale, par la voix de son président, a déploré la disparition de son chef d’Antenne de Dekese, dans le Kasaï, séquestré puis décapité récemment. Le numéro un de la CENI a évoqué aussi la réticence désormais de son institution, chargée d’organiser les élections en RD Congo, d’exposer agents opérationnels et matériels électoraux.
A Luebo, indique-t-on, les kits électoraux destinés à l’enrôlement des électeurs ont été détruits, vandalisés et des infrastructures les contenant simplement incendiées.
Il est évident que si ces violences ne s’estompent pas, elles vont impacter négativement le déroulement des opérations pré et électorales. Notamment l’enrôlement qui est un préalable aux élections. Il va donc y avoir une incidence sur le chronogramme de la CENI.
La famille régnante a fait la paix le 16 avril dernier avec le gouvernement, représenté par le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Emmanuel Ramazani Shadary, lors d’une rencontre à Kananga. La succession a même été déjà réglée. Jacques Kabeya Ntumba, le tout nouveau chef traditionnel installé, a adressé, samedi 22 avril, un message de paix à la population et a demandé à tous ceux qui utilisent le nom de son frère, feu Kamwina Nsapu, pour commettre des crimes de cesser immédiatement. C’était à l’issue d’une audience au cours de laquelle le nouveau chef coutumier a été présenté aux autorités provinciales.
Question : Si la Centrale électorale n’arrive pas à enrôler, en raison des violences dans cette partie de la province, que va-t-il se passer ? Allons-nous organiser des élections sans le Kasaï ? Doit-on aller jusqu’à priver des Congolais habitant cette contrée de leur droit constitutionnel de participer aux élections ? Doit-on organiser des scrutins ailleurs en attendant que la paix soit rétablie dans cette partie du pays ? Auquel cas il faudra faire bouger les lignes constitutionnelles pour que l’on réaménage le tout. C’est un problème qui n’est pas de la compétence de la CENI, laquelle est juste un organe technique chargé d’organiser les élections. La Centrale électorale n’a pas en charge la sécurité du pays. Elle n’a pas non plus vocation à lever des options dans le sens de trancher sur la menace ou sur l’hypothèque que font peser les violences sur la tenue des élections dans le Kasaï au même moment que partout ailleurs dans le pays.
Des observateurs avisés estiment que c’est maintenant qu’il faut mener ce débat relatif aux élections avec ou sans le Kasaï. Il appartient au Gouvernement, les partis politiques, bref toutes les parties prenantes aux scrutins de se pencher dès à présent sur la question. Avant qu’il ne soit trop tard.
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top