Joseph Mukungubila, leader du mouvement politico-réligieux dénommé « Ministère de la restauration à partir de l’Afrique noire » (MRAN), est désormais reconnu officiellement exilé politique.

A en croire ses proches qui ont animé une conférence de presse ce samedi 15 avril 2017 à l’hôtel Capital à Bruxelles, en Belgique, c’est la Cour suprême de justice sud-africaine qui vient en effet de rendre un jugement qui lui octroie l’asile politique au pays de Mandela. « C’est le dénouement d’une longue bataille judiciaire qui l’opposait aux gouvernements congolais et sud-africain après les événements tragiques du 30 décembre 2013 », a souligné Déborah Nkulu, sa fille abordée par ACTUALITE.CD.

En effet, à la suite des agitations de grande ampleur survenues dans plusieurs villes de la République Démocratique du Congo à la veille de la Saint-Sylvestre 2013, ce « Prophète » avait été désigné comme le principal instigateur de ce mouvement de ses disciples et partisans. Ceux-ci avaient investi des lieux publics dits stratégiques, voulant exprimer leur colère après une attaque des forces de la Garde républicaine à la résidence d’un évêque du MRAN et une deuxième attaque quelques heures plus tard à la résidence du prophète Mukungubila à Lubumbashi.

Selon le gouvernement congolais, Joseph Mukungubila et ses disciples avaient tenté un coup de force.

La genèse de ces tensions, convient-il de rappeler, fut la publication des deux lettres ouvertes du prophète très critiques envers le régime de Kinshasa. D’où le mandat d’arrêt international lancé contre Mukungubila qui se réfugia en Afrique du Sud où il demanda l’asile politique au courant du mois de janvier 2014.

La procédure était en cours lorsque, contre toute attente, en mai de la même année, Interpol arrêta Joseph Mukungubila suite au mandat d’arrêt international lancé par le gouvernement congolais. Emmené manu militari au tribunal de Johannesburg, le prophète fut immédiatement libéré par le juge qui qualifia son arrestation par Interpol d’illégale étant donné que Joseph Mukungubila était détenteur d’une attestation de HOME AFFAIRS (ministère de l’Intérieur sud-africain) stipulant qu’il était demandeur d’asile. Il s’ouvrit alors un procès d’extradition défendu par le gouvernement congolais soutenu par le gouvernement sud-africain qui, entre-temps, refusait d’accorder l’asile au prophète Mukungubila.

Une année jour pour jour, au bout d’une procédure judiciaire acharnée au cours de laquelle le gouvernement congolais a soutenu ses allégations dont celle de rébellion et de détention d’armes.

Le tribunal de Johannesburg acquitta Joseph Mukungubila. Il fut renvoyé à la Cour suprême de justice sud-africaine qui devait dès lors se prononcer favorablement ou non sur sa demande d’asile. Une autre bataille judiciaire s’ouvrit alors entre Joseph Mukungubila et Home Affairs qui campait sur sa position. C’est donc le 30 mars 2017 que la haute cour sud-africaine autrement dit la Cour suprême a rendu le jugement en faveur de Joseph Mukungubila en obligeant Home Affairs de lui accorder l’asile politique, conformément à la convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés.

Selon les proches de Mukungubila, de nombreux partisans de ce leader politico-religieux croupissent encore dans différentes prisons du pays notamment aux prisons militaire de Ndolo à Kinshasa, de Kassapa à Lubumbashi, de Dilala à Kolwezi et de Bulowo à Likasi.

Tchèques Bukasa
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top