PEU AVANT SON ADRESSE A LA NATION VIA LE CONGRES JOSEPH KABILA REÇOIT
* Selon des sources qualifiées le chef de l’Etat s’entretient les lundi 3 et mardi 4 avril, avec les représentants de différentes forces politiques et sociales.
* Pour sa part, le Rassemblement annonce une série d’actions de rue
Le pays est dans l’attente de l’adresse du Raïs via les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Près d’une semaine après la rencontre, mardi 28 mars, entre le chef de l’Etat, Joseph Kabila, et les évêques de la CENCO, la crise s’est installée et la peur s’est emparée des citoyens. Vite, en garant de la Nation et du bon fonctionnement des institutions, le président de la République a rassuré, promettant de s’adresser incessamment aux Congolais via deux chambres du Parlement réunies en Congrès.
Depuis, le pays entier est suspendu aux lèvres du chef de l’Etat, y espérant des annonces fortes à même de détendre une atmosphère politique de plus en plus irrespirable, consécutive à la non-signature, le 27 mars dernier, entre Majorité et l’Opposition, de l’Arrangement particulier, texte prévoyant les modalités d’application de l’Accord politique du 31 décembre.
Les divergences entre parties prenantes aux discussions se sont cristallisées sur le processus de désignation du Premier ministre de la transition. L’accord du 31 décembre prévoit qu’il vienne du Rassemblement de l’opposition. Point d’achoppement : le Rassemblement souhaite proposer un seul nom pour le poste de Premier ministre alors que la Majorité tient à ce que l’opposition présente au chef de l’Etat une liste des trois noms parmi lesquels il choisira le chef du Gouvernement.
Deuxième point de divergence : le poste de président du Conseil national de suivi de l’Accord, CNSA, initialement attribué au président du Conseil de sages du Rassemblement, Etienne Tshisekedi, décédé le 1er février à Bruxelles.
Des personnalités de l’opposition ne faisant pas partie du Rassemblement, notamment la SG du MLC et Coordonatrice du Front pour le respect de la Constitution, Eve Bazaïba, et le président de l’Union pour la Nation congolaise, Vital Kamerhe, envisagent désormais occuper ce poste. Proche de Moïse Katumbi Chapwe, Pierre Lumbi Okongo n’as pas encore réuni le nécessaire consensus sur sa personne.
L’impasse s’installe. Le Rassemblement des forces politiques et sociales, par la voix de son nouveau président, Félix Tshisekedi Tshilombo, a appelé la population "à se prendre en charge", programmant une série d’actions de rue.
Dans un communiqué publié mercredi 29 mars, le regroupement d’opposants né en juin 2016 à Genval en Belgique, exprimait sa "plus vive préoccupation face à la situation de chaos que pourrait provoquer la fin des discussions directes sans avoir procédé à la signature de l’Arrangement particulier". Une "journée ville morte" est programmée pour ce lundi 3 avril. Des marches et manifestations publiques pacifiques sont prévues du 10 au 24 avril 2017. Objectif : revendiquer l’application du deal politique du 31 décembre.
Pour le Rassemblement, en multipliant des entraves à la mise en œuvre de l’Accord de la Saint Sylvestre, " les signataires de l’Accord du Camp Tshatshi, entraînés par la famille politique de Joseph Kabila, ont pris la lourde responsabilité de renoncer à une issue pacifique de la crise et d’enfoncer le pays dans le chaos ".
Face à ces positions tranchées, la population congolaise retient son souffle. La communauté internationale, mêmement. Que va-t-il se passer maintenant ? C’est la question que tout le monde se pose.
SEMAINE DECISIVE
Possible sortie de crise ? Tout dépend de ce que le président de la République va dire dans son adresse à la Nation, estiment des observateurs avisés. Bon signe ? Des sources bien informées, affirment que bien avant ce message tant attendu, le chef de l’Etat s’entretient les lundi 3 et mardi 4 avril, avec les différentes forces politiques et sociales.
On rappelle que recevant, mardi 28 mars dernier, des évêques de la Cenco venus lui faire rapport sur leur mission de bons offices, le Raïs s’était montré rassurant. Il avait affirmé que le blocage ambiant ne signifiait "aucunement" une "rupture définitive". Pour le président de la République, " les échanges doivent se poursuivre afin de déboucher sur les voies les plus adéquates pour la mise en œuvre effective de l’Accord ".
Accord soutenu par l’ONU
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité vendredi 31 mars la résolution 2348 prorogeant jusqu’au 31 mars 2018 le mandat de la MONUSCO. Ce mandat est centré sur deux priorités : la protection des civils et l’appui à la mise en œuvre de l’accord de 31 décembre.
La MONUSCO est chargée de fournir un appui technique et politique à la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016, "notamment au CNSA au Gouvernement d’union nationale, afin de favoriser la réconciliation et la démocratisation et d’ouvrir la voie à la tenue d’élections...".
Selon l’ONU, la "mise en œuvre effective, rapide et opportune de cet accord est essentielle à un processus crédible et à la paix et à la stabilité" de ce pays.
Cependant après une série de reddition, on a assisté encore à des attaques estampillées milices Kamwina à Luebo.