Primature : ni Mubake, ni Katebe, c’est Bruno Tshibala !
*Fini, donc, les spéculations autour du successeur de Samy Badibanga Ntita à l’Hôtel du Gouvernement. Hier, en effet, le Président de la République, Joseph Kabila, comme il l’avait d’ailleurs annoncé, lui-même, lors de son adresse devant les deux Chambres du Parlement, réunies en Congrès, est resté attaché à sa vision. Endéans 48 heures, le chrono a été, cette fois-ci, respecté. C’est Bruno Tshibala Zenzhe qui remplace, dorénavant, Samy Badibanga Ntita qui, lui, a démissionné dans la même journée d’hier, quelques heures auparavant.
Surprise totale
L’Ordonnance y afférente, telle qu’elle a été officialisée au crépuscule de ce vendredi 7 avril sur les antennes de la Télévision d’Etat, confirme, si besoin en était encore, la volonté du Président de la République de trancher, à sa manière, toutes les querelles intestines enregistrées autour de la problématique liée à l’application, stricto sensu, de l’Accord Politique, conclu le 31 décembre 2016, sous la barbe des Evêques, au Centre Interdiocésain, à la Gombe.
La Primature va au Rassemblement, plus précisément vers le Groupe conduit par Joseph Olenghankoy, porté, lui aussi, Président du Conseil des sages à la tête d’une des ses ailes.
Il y a quelques temps, ce même Bruno Tshibala Zenzhe, Haut cadre de l’Udps de Tshisekedi, aujourd’hui nommé Premier Ministre, a été chassé comme une feuille morte, du Rassemblement de Félix et Lumbi. On l’accusait, dans la foulée, d’œuvrer à la fragilisation de la méga plateforme qu’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, alors qu’il était encore debout, avait lancée à Genval, en Belgique, pour unir, en un bloc compact, toutes les forces disparates de l’Opposition politique congolaise en vue de tenter de réaliser, précisait l’Acte d’Adhésion, un assaut décisif contre Joseph Kabila dont le deuxième et dernier mandat arrivait à son terme, le 19 décembre 2016.
Badibanga jette l’éponge !
Joseph Kabila a pris acte, hier, au Palais de la Nation, de la démission de Samy Badibanga Ntita de ses prestigieuses fonctions de Premier Ministre du Gouvernement issu de l’Accord du 18 octobre 2016. Maintenant que le vide s’est créé et que la vacance devient réelle, le Président de la République a tamisé dans la série de candidatures que le Rassemblement, dans ses ailes multiples, lui aurait adressées, pour dénicher le nom de l’oiseau rare sur qui reposera, désormais, les lourdes charges de conduire le pays vers des élections, à l’horizon de fin décembre 2017.
Intérieur supérieur de la nation
Au sortir de l’audience, ce vendredi 7 avril 2017, au Palais de la Nation, à la lisière de la Gombe, Samy Badibanga Ntita, le Premier Ministre sortant, a dit avoir démissionné, pour privilégier l’intérêt supérieur de la nation. Il a dit également avoir pris le temps de cerner l’enjeu et parlé du processus électoral avec le Chef de l’Etat, avant de lui faire tenir, en bonne et due forme, sa démission. Il espère, lui, qu’avec cet acte de haute portée historique, il offre la chance au pays d’aller de l’avant, plutôt que de devenir, lui aussi, une nouvelle source de blocage.
Depuis ce vendredi 7 avril 2017, les épaules de Bruno Tshibala portent la responsabilité de l’exécution du nouveau schéma dont Joseph Kabila, ayant dessaisi les Evêques de la mission de bons offices et, surtout, en l’absence d’un Arrangement Particulier, était jusqu’ici, le seul à en maîtriser les contours.
Tamisage à la loupe
Sur la table du Président de la République, le flux de listes était de nature à compliquer l’équation. Déjà, Joseph Olenghankoy, œuvrant sous la bannière d’une des fractions du Rassemblement, avait, peu avant l’adresse du Chef de l’Etat, le mercredi 5 avril devant les deux Chambres du Parlement, réunies en Congrès, déposé une liste sur laquelle l’on pouvait retrouver les noms de Valentin Mubake, Roger Lumbala, Raphaël Soriano Katebe Katoto, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et Bruno Tshibala.
Puis, l’autre aile, constituée essentiellement du Groupe de ceux qui étaient aux affaires, avec Patrick Mayombe et Kanku en tête, aurait, à son tour, dressé une liste et transmis au Cabinet du Président de la République. Seul, le Rassemblement de Félix et Lumbi qui, lui, ne parle pas de liste mais, d’un nom contenu dans une lettre que Tshisekedi wa Mulumba, de son vivant, avait laissée entre les mains de Mgr Marcel Utembi, le Président de la CENCO, et dont Kabila n’a toujours pas eu le temps, ni l’occasion de découvrir le contenu. Au Rassemblement de Félix, il n’est même pas question de déposer cette lettre-là, dès lors que l’audience sollicitée en son temps, avait raté, même si, par ailleurs, il n’a pas su se rattraper lors des consultations qu’il a boudées, lundi 3 et mardi 4 avril.