Danny Ngubaa
RDC : le triste retour à la case départ !
Ville-morte, marche, grève, meeting en vue, crise de légitimité, consultations,…de nouveau d’actualité. Ce, après le crash des discussions directes menées par la CENCO. Tout cela rappelle, tristement, les événements ayant marqué la fin de l’année 2016 et sa crise centrée autour de l’expiration du deuxième et dernier mandat du Président Kabila. Pourtant, avec le dialogue de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, l’espoir était permis. Et cela n’était pas sans raison. C’est bel et bien grâce aux bons offices des prélats catholiques que le virage redouté du 19 et fin décembre 2016 avait pu être négocié sans trop des fracas. Et, la venue d’un Accord, la veille du 1er janvier 2017, a boosté les espérances. Hélas ! A ce niveau, l’impasse audit dialogue et la cessation de la médiation de la CENCO posent problème. Celui de savoir comment la crise va-t-elle être résolue ? Avec elle, il y a aussi l’inlassable interrogation de plusieurs analystes politiques d’ici et d’ailleurs qui se demandent si, réellement, le Congo-Kinshasa ne vient-elle pas de faire un retour à la case départ. Cela, surtout que le décor d’une impasse politique marquée par une transition extraconstitutionnelle sur fond d’illégitimité des institutions du pays se constate. L’Opposition, mieux le Rassemblement privé de Tshisekedi, se retrouve face à la mouvance présidentielle qui n’a visiblement rien perdu de sa fougue. Par l’entame de la journée décrétée ‘’Ville morte‘’ hier tant à Kinshasa qu’au Congo profond, le cap du début du bras de fer semble avoir été franchi, avec comme date de cristallisation du couac ce 10 avril où une marche est-elle programmée et dont le point de chute, le Palais de la Nation, illustre bien la tournure que veulent prendre les choses. De l’ONU en passant par toutes les capitales occidentales pour finir par les rues de Kinshasa, il est crié que l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre est la seule planche de salut. Face à cela, tout revient, dès à présent, au Chef de l’Etat qui s’est engagé auprès des évêques catholiques à arracher, proprio muntu, le consensus sur les deux vraies pommes de discorde qui ont planté les discussions directes. Il s’agit de la succession d’Etienne Tshisekedi à la tête du Conseil National de Suivi de l’Accord et, aussi, du mode de désignation du futur locataire de la Primature. Après la brève mission confiée aux caciques de la Majorité le week-end dernier, depuis hier, Joseph Kabila a repris les consultations avec les forces vives de la République au Palais de la Nation. Ces dernières investigations sont impérieuses pour tabler sur une entente. Et, lui-même, à l’issue de sa quête, devra se prononcer devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Oui, il parlera mais, seulement, que va-t-il dire ? Vers quel horizon compte-t-il engager le Congo-Kinshasa ? Ces questions restent lancinantes dans les esprits. Toutefois, Joseph Kabila Kabange en tant que Président et, de ce fait, garant de la nation congolaise est appelé à se mettre au-dessus de la mêlée pour trouver, véritablement, le meilleur cap où conduire la RDC. Il y va de sa responsabilité politique ultime.