Succession à Badibanga. Primature : la grande bataille engagée !
*Plusieurs noms rivalisent d’ardeur dans l’arène politique, pour succéder à Samy Badibanga. Le Chef de l’Etat, Joseph Kabila a sonné le tocsin, ce mercredi devant le Congrès, au Parlement. Les opposants se tiraillent. Certains superstitieux parmi eux, se perdant en conjectures sur la suite du feuilleton, consultent les pasteurs et les marabouts, chacun, selon sa foi. Comme à la tombola, la chance n’est jamais un acquis d’avance. Certainement que la loi du tirage au sort déterminera, finalement, le nom de celui sur qui le Chef de l’Etat aura jeté son dévolu, pour la gestion du Gouvernement.
Le Rassemblement sur le grill
Va-t-il piocher dans quelle aile du Rassemblement, pour y parvenir ? A Limete, chez Félix et Lumbi, il n’y a qu’un nom qu’Etienne Tshisekedi avait, de son vivant, laissé sous pli fermé à Mgr Marcel Utembi, le Président de la CENCO. A Kasa-Vubu, chez Joseph Olenghankoy, il y a une liste de cinq noms dont ceux de Valentin Mubake, Bruno Tshibala Nzenzhe, Raphaël Soriano Katebe Katoto, Roger Lumbala et Félix-Antoine Tshisekedi, repris, ici, unilatéralement par cette fraction du Rassemblement. Par ailleurs, Patrick Mayombe et Clément Kanku qui, eux aussi, se réclamaient du Rassemblement, tel qu’il avait été conçu à Genval, ne tariraient pas d’initiatives, dans cette même démarche. La candidature de Badibanga, quoique démissionnaire, viendrait dans ce dernier lot. Tout compte fait, devant l’avalanche de listes, Joseph Kabila serait placé devant un choix cornélien. Est-ce qu’il peut, dans ce cas, renvoyer tous les candidats dos-à-dos, pour aller régler et harmoniser les vues ? Rien n’est moins sûr. Est-ce que le Président, en raison du problème du budget et des moyens, peut penser à la reconduction de Badibanga au même poste ? Rien n’est exclu d’avance. La politique, dit-on, c’est l’art du possible. Mais, en attendant, chacun devra prendre son mal en patience.
Démission
Il a rendu le tablier d’une Primature sur laquelle, il n’aura trôné que pendant quelque quatre mois et vingt jours. Samy Badibanga Ntita, arrivé aux leviers des commandes à la tête du Gouvernement, le 17 novembre 2016, à l’aune de l’Accord du 18 octobre 2016, officié par Kodjo, le Facilitateur désigné par l’Union Africaine et appuyé par un Groupe International d’Accompagnement au Dialogue, a donc, transmis son acte de démission, ce jeudi 6 avril 2017, au Président de la République, Joseph Kabila. Il va, désormais, expédier les affaires courantes. De même que l’ensemble de son équipe constituée essentiellement, de Vice-Premiers Ministre, Ministres d’Etat, Ministres et Vice-ministres. Tous, alors tous, devront se conformer aux normes, en ne posant plus d’actes à disposition engageant l’Etat sur le long terme, ni procéder à des mutations et prendre des décisions importantes dans la conduite des affaires.
Discours coupe-gorge
C’est un discours aux accents martiaux qu’est celui qu’a tenu, ce mercredi 5 avril 2017, le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, devant les deux Chambres du Parlement, réunies en Congrès, au Palais du Peuple, à Lingwala. Après une lecture somme toute attentive, il y a lieu de noter que deux décisions importantes sautent aux yeux. Kabila a pris, en effet, l’option de nommer un nouveau Premier Ministre, au plus tard, ce vendredi 7 avril, avant la fin de la soirée. Pour ce faire, il a lancé un appel au Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au changement, la méga plateforme née à Genval, à l’initiative d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, aujourd’hui, décédé depuis le 1er février 2017, à la Clinique Sainte Elisabeth, à Bruxelles, et dont le corps n’a même pas encore été inhumé, à exorciser ses querelles intestines pour éviter de prendre indéfiniment le pays en otage à cause du démon de la division et de la lutte de positionnement personnel.
Il a également réaffirmé que le futur Premier Ministre sortirait des entrailles du Rassemblement, à la seule condition qu’une liste de trois noms des candidats lui soumise, conformément à l’Accord du 31 décembre 2016 et en vertu du consensus dégagé sur le pouvoir discrétionnaire de nomination qui lui est reconnu, au terme de l’Article 78 de la Constitution.
Puis, s’agissant du CNSA, Joseph Kabila est revenu sur la nécessité du choix consensuel d’une personnalité qui, dans la foulée de l’entrée en vigueur du nouveau gouvernement, sera appelée à présider à la destinée de cette institution dont le Parlement doit, parallèlement, examiner et adopter la loi organique y afférente.
Bien d’autres questions y ont été abordées. De l’insécurité grandissante dans les Provinces du Kasaï, dans l’Est et, partout, ailleurs à travers le pays, le Président promet une traque sans pitié de tous les éléments qui sèment la terreur et la désolation au sein de la population civile. Ainsi, les Forces armées de la RD. Congo ainsi que tous les services publics concernés seront-ils outillés pour leur permettre de neutraliser, une fois pour toutes, ces velléités irrédentistes jusqu’au bout.
Il y va de même, du côté des questions économiques et sociales. Le Gouvernement prendra, à ce sujet, la mesure de ses responsabilités afin de laver l’affront.
Pour les élections, tout en félicitant la CENI, le Chef de l’Etat a demandé au Parlement de tout mettre en œuvre, pour adopter les lois essentielles de telle sorte que les échéances soient respectées, selon des termes convenus dans l’Accord de la Saint Sylvestre.