Alors que les forces de l’ordre annoncent de nombreuses arrestations de prisonniers échappés ce mercredi matin de la prison de Makala, personne ne sait où est passé le chef spirituel des Bndu Dia Mayala (BDM).
Où est passé Ne Mwanda Nsemi ? Pourquoi était-il à la prison de Makala alors qu’un arrêt de la cour suprême l’avait assigné à résidence en mars dernier, quelques jours après son arrestation musclée à Kinshasa ? Comment expliquer que les fidèles de ce gourou aient pu prendre d’assaut la principale prison de Kinshasa ? Où étaient les 200 militaires chargés de surveiller l’établissemement ? Autant de questions sans réponse à ce jour. Autant de questions qui font inévitablement penser à l’évasion en septembre 2011 de Gédéon de la prison de Kassapa à Lubumbashi. Un parallèle d’autant plus facile à faire pour les Kinois que la présence du général Numbi – qui était à Lubumbashi au moment de l’attaque de la Kassapa en 2011 – a été signalé depuis quelques jours.
Le scénario est assez similaire tant dans l’attaque de la prison que dans la fuite de plusieurs centaines de détenus, restent à écrire le futur de cette aventure rocambolesque si elle ne portait pas en elle les fruits d’une plus inquiétante possible destabilisation.
Un risque majeur pour le Kongo central
Car si Ne Mwanda Nsemi n’est pas arrêté rapidement, il ne fait aucun doute qu’il réapparaîtra dans son Bas-Congo (Kongo central), comme Gédéon était réapparu dans le nord du Katanga. Une région que le chef Maï Maï a complètement déstabilisée en disposant d’un armement dont on s’interroge toujours sur son origine. Si le scénario devait ici se répéter, la déstabilisation du Kongo central est vivement à craindre. Or, cette région est éconoiquement cruciale pour le pays et plus tout particulièrement pour Kinshasa qui dépend largement de l’acheminement des produits débarqués au port de Matadi.
Autre élément qui pose question, l’enregistrement des électeurs qui est en cours dans cette province. Un enregistrement déjà suspendu dans les Kasaï suite au conflit entre les forces armées et les rebelles Kamwina Nsapu. Avec le retour de Ne Mwanda Nsemi sur ces terres, les mêmes causes devraient produire les mêmes effet. Pourrissant encore un peu plus la situation la situation politico-sécuritaire d’une République démocratique du Congo aux abois avec un régime où tous les niveaux de pouvoir sont illégitimes depuis le mois de février dernier.

afrique.lalibre.be
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