C’est déjà le mois de mai. Ce dernier se présente en RDC comme celui des grands enjeux même si le précédent n’a pas été moins palpitant. Venue du Gouvernement Tshibala, investiture du Premier Ministre, passation du pouvoir entre Bruno Tshibala et Badibanga et la série des premiers tests de l’Exécutif figurent au programme de ce mois. Mais, au-delà, un fait est mieux noté dans les agendas. C’est le rapatriement du corps de l’Opposant historique, Etienne Tshisekedi, le 12 mai, une date proche si pas trop proche de la commémoration de l’entrée de l’AFDL, le 17 mai. Il faut signaler, juste pour donner la réelle température, que les événements de ces deux dates mettent en œuvre deux camps totalement opposés à présent sur la scène politique. D’une part, il y a l’Udps/Rassemblement et de l’autre, le pouvoir qui, avec la cérémonie de signature de l’arrangement particulier aurait commis le péché ultime aux yeux de la plateforme chère à Feu Tshisekedi wa Mulumba Etienne. Le retour du corps du lider maximo est la première pièce du puzzle. Il se fera sans aucun protocole de sécurisation entre la famille biologico-politique de Tshisekedi d’avec l’Etat, Hôtel de Ville de Kinshasa et forces de sécurité y compris, évidemment. Par ailleurs, aucun programme officiel n’a jusqu’ici été dévoilé quant aux funérailles si ce n’est deux choses qui fâchent le pouvoir. Primo, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social –Udps- compte exposer la dépouille de son leader au Palais du Peuple. Mais, jusque-là, aucun contact n’aurait été établi pour satisfaire les démarches protocolaires. Par ailleurs, il sied encore de se demander quand est-ce que l’exposition aura lieu ? Est-ce le jour du rapatriement, soit le 12, ou le lendemain 13 mai 2017. Et, l’exposition se fera pour combien de jour ? Certaines langues parlent de trois à quatre jours, ce qui tombe justement le 17 mai au pire des cas. Or, ce jour est consacré depuis maintenant plus d’une dizaine d’années à la célébration de l’entrée des troupes l’Alliance des Forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) qui consacrait la chute du pouvoir de Mobutu sous la deuxième République. C’est là une commémoration importante pour le régime en place d’autant que c’est le père de l’actuel Président qui a marché contre Mobutu et, parce que la mouvance est issue des entrailles de l’AFDL. Que va-t-il se passer à Kinshasa au cas où il y avait collision entre ces activités qui vont mettre en branle des foules aux goûts et aspirations politiques contraires ? Rien ne peut être dit en ce moment. Si certains restent sceptiques quant à la concrétisation de ce choc frontal, certains en sont quasiment convaincus à cause du deuxième point de divergence entre le pouvoir et le Rassemblement. Il s’agit bel et bien du lieu d’inhumation d’Etienne Tshisekedi : la permanence de l’Udps à Limete. Alors que cette option avait été totalement rejetée par l’Hôtel de Ville, le sujet a été tranché et décidé unilatéralement par la famille biologico-politique de l’Opposant historique. Jean-Marc Kabund, lors de son point du presse du 12 mai, précisait qu’après avoir parcouru les diverses dispositions de la loi, aucune disposition l’interdisant n’avait été trouvée. D’où, l’UDPS et la famille du défunt avaient-elles décidé. Si les craintes de plusieurs observateurs se concrétisent quant à la convergence des obsèques, mieux de l’inhumation d’Etienne Tshisekedi d’avec la commémoration du 17 mai, seul Dieu sait ce qui se passera.
Danny Ngubaa
Sans croissance économique inclusive locale. RDC: la fête du travail commémorée dans une forte controverseÂ