Le temps. L’autre nom de Dieu, pourrait bientôt manquer au pouvoir congolais qui a longtemps cherché à profiter de son abondanceAlors que la signature de l’accord 31 décembre dernier a semblé mettre fin à la crise de légitimité à la tête de la République démocratique du Congo, grâce notamment à un partage de pouvoir dans une transition pour l’organisation des élections « avant la fin » de l’année en cours, la majorité au pouvoir a préféré « gagner » du temps, faisant traîner les choses en longueur pendant plus de 4 mois.


La conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a fini par jeter l’éponge fin mars, mettant terme à sa méditation autour de l’arrangement particulier pour l’application de cet accord. S’en remettant au président Kabila, la CENCO a été surprise de voir le Président nommer un Premier ministre qui ne respecte pas, selon eux, les préceptes de cette attente durement obtenue.

« La nomination qui a été faite est une entorse à l’accord de la Saint Sylvestre. Les évêques sont clairs là-dessus. Les évêques n’ont rien à avoir contre la personne du Premier ministre [Bruno Tshibala], les évêques ne se sont pas prononcés sur ses capacités, mais les évêques notent que la façon dont elle [la nomination] a été faite est une entorse à l’accord« , dit le Secrétaire général de la CENCO, l’Abbé Donatien Nshole dans une conférence de presse le 21 avril à Kinshasa.



Le Pouvoir n’a eu que faire de cette sortie plus que partiale des catholiques. Le jeudi 27 avril, le fameux arrangement particulier est finalement signé et l’Eglise catholique, tout comme le Rassemblement ou encore la représentation diplomatique n’y prendront pas part. Néanmoins, le jeu du pouvoir semble arriver à terme. La perte du temps n’aura jamais été un bel exercice, il finit par envoyer la note. Et Kabila va devoir payer l’addition.

A quelques mois de la fin du processus d’enrôlement d’électeurs lancé le 31 juillet 2016, l’échéance électorale qui est officiellement fixée pour décembre de cette année, est plus que jamais d’actualité. « Il n’y aura plus d’autres pourparlers. Le partage des responsabilités est un moyen de sécuriser le processus électoral, mais l’objectif primordial a toujours été les élections. En tout cas pour nous« , a même insisté Lambert Mende, cadre de la Majorité Présidentielle, sur POLITICO.CD le vendredi dernier.

Le Pouvoir a en effet toujours affirmé que sa préoccupation était d’aller vers les élections, d’où la nomination de Bruno Tshibala et cette volonté de « faire vite les choses ». Toutefois, alors que le Rassemblement de Félix Tshisekedi semble hors jeu, les Kabilistes doivent à présent s’assurer de la tenue de ces élections, qui n’autorisent guère au président Kabila de se représenter. Un exercice qui peut être fatal au régime en place.

Pendant ce temps, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) Corneille Nangaa, affirme à qui veut l’entendre les contraintes liées à l’organisation de ces scrutins, alors que la signature de l’arrangement va entre autres débloquer le processus de la publication du calendrier électoral.

Sans le savoir ou non, le Pouvoir s’est mis dans une position où elle pourra vite démontrer sa volonté ou pas d’aller vers les élections. Les prochains jours risquent d’être très intéressants en RDC.
POLITICO.CD
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