* Plutôt que de vouloir charger le chef de l’Etat, elle devrait encourager la CENI pour la tenue effective des scrutins.

Dans son édition d’hier lundi, Forum des As s’est fait l’écho de l’interview du Président Joseph Kabila au célèbre journal hebdomadaire allemand, Der Spiegel. Comme il fallait s’y attendre, les propos du Raïs tenus au cours de cet entretien, ont été commentés en sens divers dans les états-majors des partis politiques à Kinshasa. De la situation actuelle du pays, à la tenue des élections, en passant par la révision constitutionnelle, le Président Joseph Kabila n’a fait mystère d’aucun sujet. Son intervieweur a eu des réponses à toutes les questions. Même les des plus embarrassantes. D’ores et déjà, cet entretien du Raïs ressemble à un plat délicieux offert en mode self-service. Chaque acteur politique a le libre choix du morceau de sa préférence.

En ce qui concerne le volet élections, certaines figures de l’Opposition ont reproché au Chef de l’Etat, de ne s’être pas clairement prononcé sur son avenir politique. Selon les auteurs de la critique, le Président Joseph Kabila devait, expressisverbis, déclarer qu’il ne se représentera pas lors du prochain scrutin pour briguer un troisième mandat consécutif. Plus qu’une ritournelle, cette question ne soulève aucun nouveau problème. C’est donc du déjà entendu. Et même une préoccupation maintes fois exprimée et entendue. Et, à chaque fois que cette question est posée, des esprits bienpensants y ont toujours répondu, en se référant à la Constitution. Et dire que même Joseph Kabila, le plus directement concerné, n’a jamais déclaré officiellement qu’il allait se présenter pour un troisième mandat.
Et, pas plus tard que le samedi dernier, dans son interview à Der Spiegel, Joseph Kabila est encore revenu sur cette matière. A l’une des questions de son interlocuteur qui voulait lui tirer le ver du nez, Joseph Kabila a déclaré : " Je ne veux pas parler d’un troisième mandat, parce que nulle part dans la Constitution on parle d’un troisième mandat. C’est une invention provenant de cerveaux éclairés quelque part en Europe ou ailleurs. "A une autre question subsidiaire toujours au même sujet, le Président Joseph Kabila a répondu de manière incisive : " (…) Nous n’avons pas l’intention de violer la Constitution. Comment le faites sans violer la constitution. " Que peut-on donc retenir ? Les exégètes de différents discours de Joseph Kabila, sans nécessairement se livrer à un exercice rigoureux d’analyse de contenu, auront constaté une chose. C’est que le Président Joseph Kabila est resté constant dans ses propos. A chaque fois que l’occasion lui en donne de parler de ce sujet, le Raïs a toujours promis de respecter la Constitution.

DES CONTRADICTIONS MANIFESTES
A qui pourrait profiter la tenue des élections dans les délais en RD Congo ? Pas forcément à qui l’on croit. Sans doute qu’après le rendez-vous manqué de décembre 2016, la classe politique a intérêt à créer les conditions favorables à la tenue des élections crédibles. Et donc, des scrutins bien organisés qui auraient comme conséquence l’acceptation des résultats par tous. Pour y parvenir, l’implication de tous les acteurs au processus électoral s’avère indispensable. Hélas.
On observe cependant, certaines postures des politiciens qui donnent l’impression de vouloir se mettre en marge même de ce processus électoral. Bien pire. Les mêmes acteurs politiques reprochent au Président Joseph Kabila de se substituer à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et, en même temps, lui imputent le retard dans la tenue effective des élections. Il se pose là, un vrai problème qui se décline en termes de contradictions.
Aux yeux de plusieurs analystes, ce jugement parait de trop. Et même sans aucun fondement, dès lors qu’il ne repose sur aucune prémisse pertinente. Au-delà de la constitution, la RD Congo est - juridiquement et politiquement - présentement aussi gérée par l’Accord politique du 31 décembre 2016. Ce compromis politique prévoit l’organisation des élections au plus tard à la fin de l’année 2017 en cours. Soit dans un peu plus de six mois. Et, à une question de Der Spiegel en rapport avec la tenue des élections, Joseph Kabila, tout en expliquant les différents contextes politiques ayant prévalu à la tenue des cycles électoraux antérieurs, n’y est donc pas allé avec le dos de la cuillère. " J’aimerais que les élections se déroulent le plus tôt possible. Mais nous voulons des élections parfaites. Pas n’importe quelles élections. Et c’est la Commission électorale nationale indépendante qui organise les élections dans ce pays. C’est ce que la plupart des gens oublient…"
Appartient-il vraiment au Président de la République de rappeler aux Congolais que l’organisation matérielle des élections est une prérogative de la Ceni ? Sans doute pas. Mais en même temps, ce rappel vaut la peine, compte tenu de la confusion délibérément entretenue par certains acteurs politiques qui tendent à faire porter à Joseph Kabila, le chapeau soit du retard, soit de la non-tenue des scrutins dans les délais prévus. Sans doute qu’en sa qualité de garant de la République et surtout, du bon fonctionnement des institutions, le Président de la République a le droit de regard. Cependant, en ce qui concerne les élections, il faut rappeler qu’il s’agit des matières éminemment techniques relevant de la compétence exclusive de la Ceni.

LA CENI AVANCE ...
C’est donc cette Ceni qui, en dépit des écueils de tous ordres, décline son chronogramme. Après la première phase des Opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, dans la plupart des provinces du Nord, du Sud, de l’Est, Nord-est et du Sud-Est de la République, la Ceni vient de donner le coup desdites opérations dans le reste des pays de la RD Congo. En l’occurrence la ville province de Kinshasa. L’objectif étant d’identifier et d’enrôler le plus d’électeurs possibles. Près de 44 millions d’électeurs prévus. Au jour d’aujourd’hui, les statistiques de la Centrale électorales attestent qu’on est bien au-delà de la moitié des prévisions. Soit plus de 22 millions de Congolais ont déjà été enrôlés. Ce qui est un record dans un pays continent comme la RD Congo, où les infrastructures demeurent un véritable défi à relever.
Plutôt que de se perdre en conjectures, la classe politique rd congolaise devrait plutôt encourager l’élan de la Centrale électorale, qui jusqu’à preuve du contraire, en train de remplir sa part de contrat. S’il est admis que la tenue des élections est un système, alors il faudrait également accepter que seule, la Ceni ne saurait rien faire. Il faudrait impérativement des moyens de sa politique. D’où, l’obligation pour le Gouvernement de mobiliser les quelque huit cents millions de dollars USD, comme la part réservée à l’organisation des élections dans le Budget de l’Etat 2017. Aux partis politiques, les efforts devront être consentis pour mobiliser leurs membres et partisans à se faire enrôler. Ainsi, chacun aura apporté du sien dans la réussite du processus électoral que tous veulent apaisé, transparent, et crédible.
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