
Pourquoi aujourd’hui la RDC accepte-t-elle l’enquête des Nations Unies sur l’assassinat de ses deux experts ? Le gouvernement a-t-il cédé à la pression ?
C’est une fausse impression ! Depuis le début, nous avons toujours, par la voie du Procureur militaire, annoncé notre besoin de pouvoir recevoir toute aide d’où qu’elle vienne pour nous permettre d’arriver à la manifestation de la vérité. Ma collègue ministre des Droits humains a répondu à la demande du Haut Commissaire des droits de l’homme des Nations Unies. Nous avons besoin d’être aidés par quiconque, y compris par le commissariat des droits de l’homme des Nations Unies, y compris les Nations Unies, y compris les privés qui peuvent nous aider à approcher la vérité dans les atrocités qui ont déstabilisé et qui continue de déstabiliser les Kasaï. Donc, nous n’avons pas cédé aux pressions. La justice a besoin d’être aidée. Le procureur militaire a lancé un appel à toute personne détenant les informations ou désireuse d’aider la justice à parvenir à la vérité. Et manifestement, c’est ce que la ministre a dit.
Mais pourquoi le gouvernement veut-il garder la direction de cette enquête ?
Parce que nous sommes un pays souverain, un État normal. Nous ne sommes pas statutaires de qui que ce soit. Si on veut nous aider, c’est notre institution qu’on aide. Ce n’est pas pour faire les choses à la place des institutions publiques congolaises qui existent et qui ont leur autonomie.
Pensez-vous qu’il se cache derrière cette enquête internationale une idée de vouloir nuire à l’image de la RDC, comme le pensent certains membres du pouvoir ?
Je ne sais pas qui vous a dit qu’il y a des gens qui pensent que cette aide serait de nature à salir l’image du gouvernement. Si tel était le cas, la justice congolaise n’allait pas souhaiter dans un appel public que quiconque peut l’aider puisse le faire. Donc, c’est une fausse impression que vous avez, ou en tout cas, une fausse information.
Il y a des limites par rapport à cette autorisation ?
La seule limite est que c’est la justice congolaise qui mène les opérations et elle est aidée par les partenaires des Nations Unies qui souhaitent apporter leur aide parce que, manifestement, ils en sont volontaires.
Interview réalisée par Stany Bujakera Tshiamala