La 7ème édition du Festival internationale du théâtre, « Ça se passe à Kin », a été lancée depuis le vendredi 2 juin, place « Tarmac des auteurs » à Kintambo, par le ministre provincial de la culture, Ruphin Bayambudila. Plusieurs pièces de théâtre, des séquences de musique, de percussion, ainsi que des ateliers de formation avec les jeunes artistes congolais sont prévus jusqu’au jeudi 8 juin. Objectif, raviver le théâtre congolais.

Le théâtre congolais, au sens strict du terme, n’existe pas. Mieux, on dirait qu’il est encore à sa phase embryonnaire, au regard du nombre croissant d’étudiants en art dramatique que déverse actuellement sur la scène l’Institut National des Arts (INA). Cette assertion, quoique sujet à controverse dans le milieu des artistes comédiens dans la mégapole kinoise a quelque chose de vrai.
Ce constat n’a pas échappé à Israel Tshipamba, initiateur et directeur du Festival « Ça se passe à Kin ». C’est ce qui, explique-t-il, l’a poussé à initier ces rencontres théâtrales à fréquence régulière, avec pour objectif de faire naitre, sinon de raviver le théâtre congolais. « Le théâtre, c’est d’abord le texte écrit selon un style narratif techniquement valable. Mais aussi la capacité à pouvoir le rendre dans une salle », a-t-il martelé.

PROMOUVOIR LES ACTEURS CONGOLAIS
Plusieurs sites sont retenus pour cette 7ème édition du festival « Ça se passe à Kin ». A savoir, l’espace Bilembo, le Centre Wallonie Bruxelles, l’Institut français et le Tarmac des auteurs. La particularité de cette édition, rapportent les organisateurs, est la présentation des pièces de théâtre écrites par des jeunes artistes congolais, en l’occurrence le texte « Histoire générale des murs ».
Écrit par l’un des jeunes auteurs formés au sein de « Tarmac des auteurs », ce texte à la fois allégorique et concret raconte l’histoire de la confrontation entre deux femmes voisines séparées, non seulement par un mur mitoyen, mais aussi par l’appartenance à des classes sociales distinctes.
« Le plus grand objectif de ce festival est de rendre la parole aux artistes congolais, que le théâtre soit authentiquement pensé par les Congolais. A travers le travail que nous faisons, nous avons actuellement des artistes au pays qui écrivent leur théâtre, qui racontent leur monde, leur cité, leur vision du monde par des textes bien élaborés et sont capables de les rendre avec efficacité. », a indiqué Israel Tshipamba.
Pour la journée de vendredi 2 juin, au Tarmac des auteurs, le public a assisté au conte du texte « 4 heures du matin » d’Ernest Gaines, mis en scène par Hassane Kassi Kouyayé. Cet acteur conteur, pétri de qualités à la fois artistiques et oratoires, d’origine brazzavilloise, avait une heure durant, suspendu l’attention des amoureux du théâtre.
« 4 heures du matin », c’est l’histoire de Procter Lewis, un jeune noir de 19 ans, incarcéré pour avoir tué son adversaire pour une histoire de femme. Il a été incarcéré à la prison de Comté où tous les policiers sont blancs à tendance raciste. Il rencontra dans sa cellule Hattie, un transsexuel et manipulateur, ainsi que Mumford. Face à un système d’aliénation trouvé dans cette prison, ce personnage avait le choix entre se laisser prendre ou lutter pour sa dignité.

LA RUMBA AU RENDEZ-VOUS
La soirée n’a pas eu que du théâtre. Elle a été davantage agrémentée par un concert de musique donné par le groupe Petit Wendo. Le public constitué à moitié d’expétriés européens s’était vite invité à la piste pour exécuter quelques pas de danse, à travers de vieux titres de la rumba congolaise.
Le samedi 3 juin, les amoureux de l’art dramatique s’étaient réunis à 19 heures, à l’espace Bilembo, dans l’enceinte du complexe Utexafrica, à Gombe. Ils ont assisté au conte du texte « Alenda », avec Laetitia Ajanohun, avant de rejoindre le « Tarmac des auteurs » un peu plus tard pour écouter le texte « Levier » de Vanessa Montfort, mis en scène par Israel Tshipamba.
Le programme d’hier dimanche 4 juin a commencé à l’espace Bilembo, avec le conte du texte « La dernière nuit » de Yasmina Khadran, adapté et mis en scène par Roland Mahauden et Israel Tshipamba. Il s’est clôturé au « Tarmac des auteurs », sur le texte « Délestage » de David Minor Ilunga, mis en scène par Roland Mahauden.
La journée d’aujourd’hui sera riche en spectacle avec des artistes congolais formés par le Tarmac des auteurs. La première partie sera consacrée à la présentation du texte « Cyrano à Kinshasa ». Elle sera suivie de la présentation du texte tant attendu « Histoire générale des murs » de Sinzo Aanza, mis en scène par Philip Boulay.
Plusieurs autres spectacles et ateliers de formation sont annoncés. Un spectacle de percussion est prévu pour ce mercredi 7 juin au Tarmac des auteurs, suivi d’une lecture spectacle sur le texte « Tram83 » à l’Institut français. La fin de ce festival sera sanctionnée par un spectacle de théâtre intitulé « Le cercle de craie ».
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