Un communiqué laconique daté du 15 septembre 2017 et signé
vice-ministre des Affaires Etrangères, lequel décrète l’invalidité des
passeports semi-biométriques à compter du 16 octobre 2017, soulève des
vagues de protestation chez des millions de compatriotes vivant au
pays comme ceux résidant à l’étranger. En d’un appel à l’apaisement du
gouvernement, par la voix de son porte-parole et ministre de la
Communication et Médias, l’indignation monte dans tous les milieux.
Même des acteurs de la famille politique du Chef de l’Etat, notamment
Patrick Kakwata, Yves Kisombe et Alain Lubamba, pour ne citer qu’eux,
sont mécontents de l’initiative du ministère des Affaires Etrangères
et invitent son titulaire à revoir la copie de son collaborateur.

Les observateurs, pour leur part, s’interrogent sur l’opportunité
d’une mesure aux conséquences sociales, financières, économiques et
diplomatiques désastreuses. Le sentiment que partagent d’aucuns est
que les autorités congolaises, en cherchant à restreindre les
mouvements d’une catégorie de ses citoyens, notamment les opposants
politiques particulièrement actifs dans des actions de lobbying à
l’étranger ces temps derniers, sanctionne des millions d’innocents.
Au plan diplomatique, la RDC vient de compliquer davantage la
situation de ses citoyens, qui sont soumis, en temps normal, à un
véritable parcours de combattant dans les chancelleries étrangères en
matière d’obtention des visas. Alors que, jusque-là, aucune ambassade
n’a rejeté le passeport semi-biométrique congolais, l’Etat congolais
vient de fermer lui-même la porte de sortie à ses citoyens porteurs de
ce type de document.
Au plan social et financier, des millions de Congolaises et
Congolais, qui venaient de faire des sacrifices financiers en 2015
pour l’acquisition des passeports semi-biométriques à hauteur de 185
dollars américains au taux officiel mais en réalité à 250 dollars Usd
ou plus au marché noir, pour une validité de 5 ans, vont devoir
remettre la main à la poche trois ans après. L’espace d’un mois
accordé aux malheureux détenteurs de cette pièce d’identité va
contraindre nombre d’entre eux à ne pas sortir du pays ou de leur
patrie d’accueil pendant un temps plus ou moins long.
C’est là une situation dramatique pour des personnes en délicatesse
de santé et désireuses d’aller se faire soigner en urgence à
l’extérieur, des élèves et étudiants présentement en séjour au pays,
des opérateurs économiques et même des débrouillards qui vivent des
navettes entre Kinshasa et certains pays d’Afrique, d’Europe, d’Asie
et d’Amérique.
Certes, le gouvernement prétend avoir pris les dispositions requises
pour l’impression des passeports biométriques, avec une capacité de
production qui pourrait tourner autour 24.000 voire 48.000 pièces le
mois. Mais chacun connaît les mœurs congolaises, avec la spéculation
et la lenteur administrative qui vont entourer les formalités de leur
délivrance. Il est sûr et certain que la bousculade sera au
rendez-vous au ministère des Affaires Etrangères, sans compter des
veillées nocturnes pour occuper les premières lignes sur les files
d’attente.

Bref, une bombe sociale à retardement est en préparation à Kinshasa,
en provinces comme dans les chancelleries congolaises à l’étranger. A
compter de ce jour, la vie des millions de compatriotes est gâchée car
leurs passeports semi-biométriques sont désormais bons pour la
poubelle. D’ici un mois, toute perspective de voyage à l’étranger, en
urgence, est exclue. Triste !
Kimp
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