La scène politique congolaise est remplie de surprise. Celle d’hier, en effet, restera le coup de gueule de l’Union pour la Nation Congolaise -UNC-. Le parti de Vital Kamerhe, sans faire usage des tournures politiquement correctes, a décidé de claquer la porte du Gouvernement Tshibala. Peu avant, pendant et même après la tenue de la tripartite CENCO-CNSA-Gouvernement, des signes avant-coureurs d’un craquement des glaces au sein de l’actuel consensus politique autour de l’application ‘‘faite en ce moment’’ de l’Accord de la Saint Sylvestre étaient perçus par des esprits avertis. Une brouille s’est clairement dessinée entre le Premier Ministre Bruno Tshibala et Joseph Olenghankoy, son colistier dans la plateforme Rassop/Kasa-Vubu. Olenghankoy laissait transparaître, à tout dire, une frustration non assouvie. Laquelle ? Les 504 jours de Nangaa les rebutait-il sérieusement ? Comble de tout, l’homme dit avoir paraphé le communiqué final de la réunion tripartite et non signé un peu pour dire qu’il n’est plus pieds et mains dans le navire. Dans ce navire qui a amarré sur l’océan de l’histoire du Congo-Kinshasa dès que le Président Kabila a repris le flambeau des discussions directes des mains des Evêques avec un Accord signé et un Arrangement particulier manquant 2% de consensus. Ce, autour précisément d’une poignée de sujets dont la problématique de la Primature, la succession du lider maximo à la tête du CNSA, la continuité ou non de l’assistance de la CENCO etc. Bref, ce bateau commence-t-il à prendre de l’eau à l’aube du 31 décembre 2017 ? Et, ainsi, serait-il le début du sauve-qui-peut avant que comme le Titanic, ce dernier puisse sombrer ? Ce ne sont là que des interrogations. Avec le report des élections non en 2018 mais en 2019, une question pertinente se pose dans les salons ouatés, dans les QG des politiques ainsi que divers antichambres. A savoir, si le cap de l’au-delà du 31 décembre 2017 devra être entamé toujours avec le consensus actuel ou s’il faudra élargir le consensus en retouchant le Gouvernement Brutshi ou, le cas échéant, en le reformatant afin de gérer des ambitions et, ainsi, calmer certaines âmes pour une transition plus adoucie. Mais, comment l’une ou l’autre de ces options peut être appliquée sans pécher contre le prescrit de l’Accord de la Saint Sylvestre. Faudra-t-il un nouveau dialogue pour un consensus rénové ? A l’Opposition radicale, toutes ces élucubrations sont malvenues. La ligne adoptée est simple : plus de dialogue avec le pouvoir, pas de transition avec le Président Kabila et des élections au plus tard en 2018. Les sociétaires des plateformes ainsi que les partis politiques comme le Rassemblement aile Limete, le Front pour le Respect de la Constitution, l’Union pour la Nation Congolaise –qui vient de se retirer du Gouvernement Tshibala- ainsi que le MLC de Bemba sont plus que catégoriques sur ces vues. En sus, bien d’acteurs de la société civile dont les principaux mouvements citoyens sont, eux aussi, partisan de cette ligne qui pressage un passage difficile autour du 31 décembre et une coexistence à problème dès le 1er janvier 2018. Si des fissures sont perceptibles désormais dans la Majorité requalifiée au nom du deal du real-politique des discussions directes, le colmatage ne pourra pas se faire avec les purs et durs. Est-ce alors la voie ouverte pour un Exécutif central Tshibala 2 à l’instar de Matata 2? Attendons voir. Ce qui est sûr, un vent nouveau soufflera d’ici décembre 2017 et janvier 2018, préviennent les métrologues de la politique congolaise.
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