Human Right Watch a rapporté que plus de 200 combattants révélés du M23 ont été recrutés, depuis le Rwanda et l’Ouganda, par des officiers des FARDC entre octobre et décembre 2016 pour participer à la répression des manifestations lancées pour réclamer le départ de Joseph Kabila au terme de son deuxième mandat constitutionnel. Ce rapport, appuyé par une vidéo, fait apparaître des hommes identifiés par HRW comme étant d’anciens rebelles M23 ayant pris une part active à la répression des manifestations qui ont causé la mort de plus 62 personnes. Selon HRW, nombre de ces combattants ont expliqué qu’ils étaient fatigués de vivre dans les camps et ont été reconnaissants de l’opportunité de rentrer en RDC et d’être rémunérés, après avoir passé des années à l’étranger dans des conditions souvent misérables. Des promesses des grades élevés au sein de l’armé les ont persuadé à accepter la mission, rapporte HRW. Pierre, non autrement identifié, explique qu’une délégation est venue de Kinshasa et a réuni tous les officiers M23 qui était dans le camps de réfugiés pour leur expliquer le plan. “Une délégation de deux personnes congolais de Kinshasa est venue où on vivait à Rwamwanja [camp des réfugiés en Ouganda]. Quand ils sont arrivés, ils ont rassemblé presque tous les officiers (exilés) du M23” , témoigne-t-il, face cachée. Un autre, Justin, raconte les instructions reçues une fois arrivés à la base militaire qui les a accueillis. “Quand nous sommes arrivés à la base militaire au Congo, ils nous ont fait revêtir des tenues militaires. Quand ils nous ont accueillis, ils nous ont dit que nous devons nous préparer pour que celui qui ose dire que Kabila doit quitter le pouvoir soit empêché ou tué. Quiconque essaie de faire du bruit, nous le tuons ou l’arrêtons. Où que nous allions, si nous rencontrions un groupe de cinq personnes ou plus, on les arrêtait et on les mettait en prison. Quand nous ramassions des corps, on les mettait ailleurs pour les cacher et ne pas attirer l’attention de la communauté internationale”, raconte-t-il. Et de poursuivre : “Notre but était de protéger le pouvoir du président Kabila. Nous avons fait du bon travail et nous avons été remerciés. Par exemple, j’ai revu 500$. Nous attendons de reprendre le travail. Nous continuerons à travailler pour défendre le pouvoir de Kabila, notre président” Selon HRW, les officiers congolais ont fait venir au moins 200 anciens M23 et leur ont donné l’ordre de tuer les manifestants si nécessaire et d’éliminer toute menace au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila. “Le recrutement secret des combattants du M23 pour réprimer des manifestations pro-démocratie montre jusqu’où Kabila et son régime sont prêts à aller pour se maintenir au pouvoir”, soutient Ida Sawyer, chercheuse auprès de HRW.
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