Commencée hier mercredi 10 janvier, à la prison militaire de Ndolo, l’instruction au fond dans l’affaire des présumés miliciens du mouvement terroriste Kamwina Nsapu aile Kinshasa se poursuit ce jeudi. Le seul prévenu passé hier à la barre, a nié en bloc les griefs mis à sa charge. Une stratégie qui vise à distraire le tribunal, a estimé le juge président, qui exhorte les prévenus à fournir davantage des explications afin d’éclairer suffisamment la composition sur les faits pour lesquels ils sont poursuivis. L’instruction d’hier mercredi concernait au total trois prévenus. Ils sont accusés d’avoir attaqué, avec atteinte à la vie tant des personnes civiles que militaires, le poste de la Police situé à la 11ème rue Limete le long du boulevard Lumumba, la Prison centrale de Makala, occasionnant l’évasion des détenus, le commissariat de la Police de Mont Amba, la maison communale de Kalamu, le marché central de Kinshasa et le parquet de grande instance de Matete. Un seul des dix chefs d’accusation pesant sur ces prévenus a été abordé lors de cette audience, à savoir la participation à une entreprise terroriste. Convoqué à la barre, le prévenu Ben Tshimanga a, dès le rappel des préventions et la première question que lui a adressée le juge président, déclaré qu’il n’est pas en état de comparaitre au cours de cette audience. UN PROCÈS QUI SE VEUT APOLITIQUE Sans brandir le moindre document médical, ce combattant de l’UDPS a laissé entendre qu’il souffre d’une forte fièvre, accompagnée de maux de tête depuis plusieurs jours. Il a sollicité du Tribunal des soins médicaux appropriés avant de revenir en forme au procès. Le tribunal a pris acte, avant d’instruire la prise en charge médicale du prévenu par le centre hospitalier de la prison. Le prévenu Mukadi Mutombo Christian, deuxième à comparaître, a lui rejeté dans un premier temps toutes les accusations retenues à sa charge. Il dit ne pas reconnaître le procès-verbal dressé par l’Officier de la police judiciaire, ainsi que celui élaboré par l’auditeur de garnison. Ce, en allant jusqu’à nier sa propre signature apposée sur ces deux documents. Se présentant comme un acteur politique, ce prévenu affirme qu’il a plutôt été arrêté alors qu’il réclamait le respect de l’Accord de la Saint sylvestre. Réagissant à une question du tribunal, Mukadi Mutombo a indiqué "qu’il s’agit là, ni plus ni moins, d’un procès plutôt politique. Mieux, de l’acharnement contre les acteurs politiques de l’opposition ". Des propos que l’Officier du ministère public qualifie "de la pure distraction et qui procède de la mauvaise foi. Il a rappelé, avec précision en termes de date, les faits infractionnels commis par le prévenu et les aveux obtenus de ce dernier lors de l’élaboration desdits procès-verbaux. Ce, avant de rappeler aux uns et aux autres le caractère purement apolitique de ce procès. L’HEURE DE LA VÉRITÉ À SONNE Répondant à une question de la partie civile RDC, le prévenu a reconnu être blessé par balle un certain 28 mars au cours d’une intervention policière à la 10ème rue Limete. Quant à la date où s’est produit ce fait, il a semblé tâtonner entre 2016 et 2017. Il a, par ailleurs, exigé la présence des medias nationaux et internationaux avant de dire davantage de vérité sur les faits lui reprochés. "Ce sont là des faux fouillant utilisés dans le but d’échapper aux questions factuels posées par le Tribunal. Ce prévenu n’est pas en prison parce qu’il revendiquait ses droits politiques. Lui, tout comme les autres prévenus, a été arrêté pour des actes odieux commis à travers la capitale. La décision du tribunal sur la couverture médiatique reste d’application. Y revenir, c’est faire perdre inutilement du temps au procès", a insisté le ministère public. Face à la multitude de questions venues du Tribunal, du ministère public et des parties civiles, le prévenu Mukadi s’est dit fatigué mentalement. Il a demandé à la composition de revenir à lui prochainement, le temps de se remettre psychologiquement. Le président de cette juridiction militaire a suspendu l’audience au moment où le prévenu Kabamba Kaleyi a été convoqué à la barre. Il a renvoyé la cause à ce jeudi 11 janvier. "Pour des raisons de célérité nous renvoyons l’audience à ce jeudi 11 janvier, à partir de 9h30 à la prison militaire de Ndolo. Nous n’avons plus de temps à perdre. Nous devons nous mettre au travail afin de permettre aux prévenus de connaître en un temps record leur sort", a martelé le président du tribunal militaire de garnison Kinshasa Gombe. "Nous sommes là pour découvrir ce qui s’est réellement passé. Maintenant que l’instruction au fond a commencé, nous allons, découvrir s’il y a eu ou pas des innocents parmi les prévenus. Il faut laisser le Tribunal pénétrer le dossier pour comprendre qui a été l’auteur principal, qui l’a accompagné, qui en a été l’incitateur, etc. Les déclarations faites au cours de cette audience par le prévenu Mukadi c’est du théâtre. L’heure est à présent à la vérité. Nous n’avons plus besoin des prétextes inutiles", a déclaré le bâtonnier Kamukuny, à la sortie de l’audience.
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