C’est officiel. Mgr Fridolin Ambongo Besungu vient d’être nommé archevêque coadjuteur de Kinshasa.La nouvelle, émanant de la Nonciature Apostolique en République démocratique du Congo, a été diffusée hier mardi 6 février, à travers une correspondance de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO). Désigné par le Pape François, l’archevêque de Mbandaka-Bikoro aura désormais à œuvrer aux côtés du Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, qui a déposé récemment sa démission auprès du Souverain Pontife.
Dans une lettre officielle,le Secrétaire général de la CENCO, l’abbé Donatien Nshole, relève qu’en nommant Mgr Fridolin Ambongo, le Pape François a décidé de le transférer du siège de Mbandaka-Bikoro pour venir ’’aider l’archevêque métropolitain dans sa mission pastorale à Kinshasa’’.Ainsi, au nom de l’épiscopat congolais, ilfélicitele nouveau promu à qui il souhaite ’’un fructueux ministère dans l’Eglise-Famille de Dieu qui est à Kinshasa’’.
Aux dires de l’abbé Donatien Nshole, Mgr Fridolin Ambongo, Archevêque Coadjuteur de Kinshasa et Vice-président de la CENCO, est bien ’’en bonne position pour remplacer Laurent Cardinal Monsengwo, au cas où le Saint-Père accepterait la démission que l’archevêque de Kinshasa, 75 ans révolus, lui avait déjà remise’’.
"Le Souverain Pontife, précise Donatien Nshole, n’a toutefois pas encore accepté la démission du Cardinal Monsengwo, membre du C9, ce collège de neuf cardinaux qui aident le Successeur de Saint Pierre dans le gouvernement universel de l’Église Catholique romaine".
LE CARDINAL PRET A PASSER LE RELAIS
Légaliste, l’Archevêque de Kinshasa n’a pas hésité à déposer sa lettre de démission à l’autorité pontificale, une fois franchiela barre d’âge requis. Il s’est ainsi montré prompt à céder le bâton de commandement de l’archidiocèse de Kinshasa à son successeur que Rome allait désigner de plein gré. Une nomination qui commence à prendre corps avec l’avènement de Mgr Fridolin Ambongo.
Bien que s’inscrivant dans la droite ligne du Droit Canon qui régit l’Eglise catholique, la retraite du Cardinal Monsengwo qui profile à l’horizon et la désignation de son successeur ne sont pas perçues dans la même lucarne dans les salons politiques de Kinshasa. Les tenants du pouvoir comme ceux de l’Opposition, de même que certains acteurs de la Société civile, semblent voir les choses sous une couleur politique.
UNE NOMINATION SOUS HAUTE TENSION
La décision du Saint Siège intervient, en effet, dans un contexte fort tendu entre l’Eglise catholique de Kinshasa et le Gouvernement. Un climat surchauffé par les récentes positions tranchées du Prélat catholique face à la répression des marches de chrétiens, organisées par le Comité Laïc de Coordination (CLC) le 31 décembre 2017 et le 21 janvier dernier qui réclamait le respect de l’Accord de la Saint Sylvestre.
Interdites par les pouvoirs publics, ces manifestations se sont soldées par des morts et des blessés dans les rangs des fidèles catholiques, soutenus par le clergé, principalement à Kinshasa, au moment où, des évêques de l’Est, appelaient plutôt au soutien du processus électoral par la prière et le jeûne, comme le recommande d’ailleurs le Pape.
INTERROGATIONS
Les tensions ont été telles que les dirigeants congolais n’ont cessé de multiplier des déclarations contre l’Archevêque de Kinshasa, qui n’hésitaient pas non plus à répondre à ses pourfendeurs. L’avalanche de communiqués a fini par occasionner le rappel, à Rome, du Nonce apostolique.
Face à ce climat envenimé, les observateurs s’interrogent. D’aucuns se demandent si, par cette nomination, le Vatican voudrait bien soustraire le Cardinal Monsengwo de menaces qui pèseraient sur lui. Est-ce pour le Saint Siège l’occasion de placer, à Kinshasa, un archevêque moins porté sur le bras de fer avec le pouvoir ? Mgr Fridolin Ambongo va-t-il poursuivre la dynamique en cours, faites de marches des fidèles ?
Difficile de trancher, mais toujours est-il que le Pape François a préféré inviter chrétiens et non chrétiens à prier et jeûner pour la paix en RDC.
AVEC LA NOMINATION DE MGR AMBONGO A L’ARCHEVECHE DE KINSHASA CARDINAL MONSENGWO : UNE SORTIE DE SCÈNE SUR FOND D’INTERROGATIONS
C’est officiel. Mgr Fridolin Ambongo Besungu vient d’être nommé archevêque coadjuteur de Kinshasa.La nouvelle, émanant de la Nonciature Apostolique en République démocratique du Congo, a été diffusée hier mardi 6 février, à travers une correspondance de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO). Désigné par le Pape François, l’archevêque de Mbandaka-Bikoro aura désormais à œuvrer aux côtés du Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, qui a déposé récemment sa démission auprès du Souverain Pontife.
Dans une lettre officielle,le Secrétaire général de la CENCO, l’abbé Donatien Nshole, relève qu’en nommant Mgr Fridolin Ambongo, le Pape François a décidé de le transférer du siège de Mbandaka-Bikoro pour venir ’’aider l’archevêque métropolitain dans sa mission pastorale à Kinshasa’’.Ainsi, au nom de l’épiscopat congolais, ilfélicitele nouveau promu à qui il souhaite ’’un fructueux ministère dans l’Eglise-Famille de Dieu qui est à Kinshasa’’.
Aux dires de l’abbé Donatien Nshole, Mgr Fridolin Ambongo, Archevêque Coadjuteur de Kinshasa et Vice-président de la CENCO, est bien ’’en bonne position pour remplacer Laurent Cardinal Monsengwo, au cas où le Saint-Père accepterait la démission que l’archevêque de Kinshasa, 75 ans révolus, lui avait déjà remise’’.
"Le Souverain Pontife, précise Donatien Nshole, n’a toutefois pas encore accepté la démission du Cardinal Monsengwo, membre du C9, ce collège de neuf cardinaux qui aident le Successeur de Saint Pierre dans le gouvernement universel de l’Église Catholique romaine".
LE CARDINAL PRET A PASSER LE RELAIS
Légaliste, l’Archevêque de Kinshasa n’a pas hésité à déposer sa lettre de démission à l’autorité pontificale, une fois franchiela barre d’âge requis. Il s’est ainsi montré prompt à céder le bâton de commandement de l’archidiocèse de Kinshasa à son successeur que Rome allait désigner de plein gré. Une nomination qui commence à prendre corps avec l’avènement de Mgr Fridolin Ambongo.
Bien que s’inscrivant dans la droite ligne du Droit Canon qui régit l’Eglise catholique, la retraite du Cardinal Monsengwo qui profile à l’horizon et la désignation de son successeur ne sont pas perçues dans la même lucarne dans les salons politiques de Kinshasa. Les tenants du pouvoir comme ceux de l’Opposition, de même que certains acteurs de la Société civile, semblent voir les choses sous une couleur politique.
UNE NOMINATION SOUS HAUTE TENSION
La décision du Saint Siège intervient, en effet, dans un contexte fort tendu entre l’Eglise catholique de Kinshasa et le Gouvernement. Un climat surchauffé par les récentes positions tranchées du Prélat catholique face à la répression des marches de chrétiens, organisées par le Comité Laïc de Coordination (CLC) le 31 décembre 2017 et le 21 janvier dernier qui réclamait le respect de l’Accord de la Saint Sylvestre.
Interdites par les pouvoirs publics, ces manifestations se sont soldées par des morts et des blessés dans les rangs des fidèles catholiques, soutenus par le clergé, principalement à Kinshasa, au moment où, des évêques de l’Est, appelaient plutôt au soutien du processus électoral par la prière et le jeûne, comme le recommande d’ailleurs le Pape.
INTERROGATIONS
Les tensions ont été telles que les dirigeants congolais n’ont cessé de multiplier des déclarations contre l’Archevêque de Kinshasa, qui n’hésitaient pas non plus à répondre à ses pourfendeurs. L’avalanche de communiqués a fini par occasionner le rappel, à Rome, du Nonce apostolique.
Face à ce climat envenimé, les observateurs s’interrogent. D’aucuns se demandent si, par cette nomination, le Vatican voudrait bien soustraire le Cardinal Monsengwo de menaces qui pèseraient sur lui. Est-ce pour le Saint Siège l’occasion de placer, à Kinshasa, un archevêque moins porté sur le bras de fer avec le pouvoir ? Mgr Fridolin Ambongo va-t-il poursuivre la dynamique en cours, faites de marches des fidèles ?
Difficile de trancher, mais toujours est-il que le Pape François a préféré inviter chrétiens et non chrétiens à prier et jeûner pour la paix en RDC.