Le Comité laïc de coordination (CLC) prévoit une troisième marche contre le pouvoir en place ce dimanche 25 février. Par cette action, les laïcs exigent l’application intégrale de l’Accord de la Saint Sylvestre. Ce qui sous-entend la mise en œuvre des mesures de décrispation de l’espace politique, notamment la libération des « prisonniers politiques », dont les plus emblématiques sont Franck Diongo, Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo... Alors qu’avec l’évolution des choses, ces mesures sont déjà d’application. Les mesures de décrispation sont en œuvre. Dernièrement à Lubumbashi, le siège a été levé à la résidence de l’opposant Gabriel Kyungu wa Kumwanza. Il a même quitté le pays pour l’Europe pour des raisons médicales. Cinq jours après la marche du 21 janvier, le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba affirmait, au cours d’une conférence de presse, que le Gouvernement avait fait des avancées remarquables dans l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre et que de centaines de personnes bénéficiaient déjà de ces mesures de décrispation. A cet effet, le numéro un de la justice congolaise avait promis que d’autres libérations s’en suivraient. Pas plus tard qu’hier, les cas Diomi Ndongala et Jean-Claude Muyambo ont été traités. C’est dire que la bonne foi de la Majorité au pouvoir, dans la mise en œuvre intégrale de l’accord du 31 décembre 2016 n’est plus à redouter. Quel sera alors le sens de la 3ème marche annoncée par le CLC ce dimanche 25 février ? Dès lors que même les évêques de la Cenco se sont désolidarisé de cette structure de l’archevêché de Kinshasa, en réaffirmant l’urgence d’aller aux élections en 2018, à l’issue de leur assemblée plénière extraordinaire, tenue du 15 au 17 février dernier. Les évêques ont aussi insisté sur l’application intégrale et effective des dispositions en souffrance de l’Accord de la Saint Sylvestre, notamment le parachèvement des mesures de décrispation. C’est ce qui se fait. Même le président de la République l’a reconnu dans sa dernière prestation médiatique. INOPPORTUNITE DE LA MARCHE DU 25 FEVRIER Pourquoi alors inviter la population à la rue pour des revendications qui trouvent déjà du répondant dans les faits ? Voilà ce qui pousse nombre d’observateurs à estimer qu’il y a anguille sous roche dans la démarche des laïcs catholiques, parrainée par l’archevêché de Kinshasa. Cette démarche, pensent-ils, visent plutôt à chercher, par tous les moyens, comment déverser la goutte d’eau qui fera déborder le vase, afin de mettre hors-jeu le pouvoir en place par des moyens non démocratiques et anticonstitutionnels. Cette intention de chasser Joseph Kabila du pouvoir par la révolution populaire avait été clairement exprimée dans le dernier communiqué du CLC, appelant à la 3ème marche. Pour les signataires de ce document, le « peuple congolais ne croit plus en la volonté politique des dirigeants actuels d’assurer une alternance pacifique du pouvoir ». Car, ont-ils ajouté, les nombreuses fenêtres d’opportunité offertes par nos dirigeants actuels tant par la communauté nationale qu’internationale ont été volontairement et systématiquement rejetées, réaffirmant ainsi leur volonté de se maintenir au pouvoir sans respect de toute procédure démocratique. » LA CENCO SE DESOLIDARISE DU CLC Cette fois-ci, le CLC ne bénéficiera pas de la solidarité de la Cenco qui, à dix mois de scrutins, a appelé à la responsabilité des personnes et des institutions chargées de la préparation et de l’organisation des élections pour l’intérêt supérieur de la nation. Les évêques ont recommandé à la population de demeurer « débout et vigilante, de prendre son destin en main, notamment par la prière et par des initiatives de nature à barrer pacifiquement la route à toute tentative de prise de pouvoir par des moyens non démocratiques et anticonstitutionnels ». Ce qui prouve à suffisance que les curés des paroisses catholiques n’enverront pas leurs fidèles dans la rue, après la messe de ce dimanche. A travers cette déclaration, des voix s’élèvent pour demander au CLC de renoncer à la marche de ce dimanche 25 février, au risque d’endosser seul la responsabilité des éventuels morts qui pourront en découler. Car, les deux dernières marches se sont soldées par un bras de fer entre la police et les manifestants, entrainant ainsi des morts et des blessés graves. Et si les laïcs catholiques ne renoncent à la marche de ce dimanche, les mêmes scénarii risquent de se répéter. Ensuite, suivront des messes ça et là en mémoire des morts. Et Kabila demeurera au pouvoir jusqu’à l’élection de son successeur. MACHINE A VOTER, UN FAUX DEBAT Un autre point qui a attiré l’attention des évêques de la Cenco est l’utilisation de la machine à voter lors des élections de décembre 2018. A cet effet, la position des évêques s’avérait ncessaire au moment où des dénonciations d’une certaine tricherie à l’aide de cette machine proviennent maintenant de toutes parts. « Il s’agit d’un faux débat » « On est encore au moment de la sensibilisation à l’utilisation de la machine à voter. Et partout où les experts de la Ceni passent pour initier à l’application de cet outil, les acteurs sociopolitiques bénéficiaires de cette sensibilisation modifient aussitôt leur opinion vis-à-vis de cet appareil », souligne -t-on à la Centrale électorale. D’où, l’intérêt pour la Ceni de faire certifier cette machine par des experts tant nationaux qu’internationaux, en vue de rétablir la confiance au sein de la classe politique, notamment l’opposition, quant à l’utilisation de cette machine, qui, du reste, présente beaucoup d’avantages liés à la réduction du budget des élections, à la réduction du temps de vote, et à la rapidité dans la publication des résultats.
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