* Pour la famille politique du président Joseph Kabila, l’avènement de Mgr Fridolin Ambongo en qualité d’archevêque coadjuteur de la capitale n’est pas une recette pour traiter les problèmes politiques du pays.

Dans sa déclaration aux médias vendredi 2 mars à Kinshasa, la Majorité présidentielle (MP), dont c’était le premier point de presse de 2018, est revenue sur la nomination par Vatican de Mgr Fridolin Ambongo en qualité d’archevêque coadjuteur de Kinshasa. Pour la famille politique du président Kabila, "cette nomination est plus une réponse aux problèmes de la communauté catholique de Kinshasa qu’une recette pour traiter les problèmes politiques du pays ou un engagement à remplacer les parties signataires en tant que responsables de l’exécution des dispositions de l’Accord du 31 décembre 2016". C’est dans la même logique, analyse le porte-parole de la MP, André-Alain Atundu, que le Pape, lors de son séjour en Amérique latine, a exhorté les chrétiens du monde entier à prier pour la paix en RDC, "au lieu de pousser les chrétiens du Congo à orgnaiser des marches politiques dans une confusion dramatique entre la foi et la politique."

La communauté chrétienne de Kinshasa attendrait, selon Atundu, les orientations pastorales de l’archevêque coadjuteur pour protéger les effets de son avènement sur la chrétienté. Le porte-parole de la MP reconnait que l’Eglise catholique peut agir dans la vie sociale du pays dans le cadre de son appartenance à la société civile. Mais André-Alain Atundu précise que dans ce cas, "elle ne peut habiller sa vision politique à travers des expressions de culte comme un cheval de Troie". La MP constate que c’est "la voie contestable choisie par l’Archidiocèse de Kinshasa au regard de la distance prise par les autres diocèses par rapport aux préoccupations manifestement politiques de certains de ses prêtres". Et donc pour la famille politique du chef de l’Etat, la première tâche du nouvel archevêque coadjuteur devrait concerner son clergé, "si attiré par les apparats politiques".
La Majorité présidentielle attend et espère surtout que cette dernière posture n’énervera pas l’Accord-cadre avec le Saint Siège qui reconnait à la fois la laïcité de l’Etat congolais et la liberté de culte.
On rappelle que la nomination par le Souverain pontife de Mgr Fridolin Ambongo en qualité d’archevêque coadjuteur de Kinshasa est intervenue dans un moment de tribulation politique et de confusion "entretenue à dessein" entre la mission apostolitique de l’Eglise et son rôle d’acteur social dans la société civile.
Dans la déclaration sanctionnant leur assemblée plénière extraordinaire, le 19 février dernier à Kinshasa, les évêques catholiques de la RDC avaient affirmé que "le corps du Christ, l’Eglise n’était inféodée à aucune organisation politique. Sa seule préoccupation est de contribuer au bien-être du peuple congolais tout entier, à la sauvegarde et à la promotion de la dignité de la personne humaine, au respect de la vie, des libertés et des droits fondamentaux". Didier KEBONGO
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