Trois prévenus blessés par balle le jour de l’attaque de la prison de Makala ont été entendus au cours de l’audience d’hier mardi 6 mars à la prison militaire de Ndolo. Pour couper court à la stratégie consistant à tout nier, l’officier du ministère public a demandé au tribunal de faire une réquisition des informations médicales devant retracer l’itinéraire des soins administrés à ces prévenus. L’organe poursuivant a, en même temps, demandé à la composition de solliciter de la part de l’Inspection générale de la police des supports vidéos des auditions sur procès verbaux de tous les prévenus. " Ces images viendront à coup sûr dissiper toutes les contestations entretenues autour des PV des auditions. Elles permettront de voir combien ces prévenus sont volontairement passés aux aveux", a déclaré le magistrat colonel Alpha Limbaya. Présentant ses moyens de défense, le prévenu Ntumba Ntumba Clément Aaron a affirmé ne rien connaître de tous les faits pour lesquels il est déféré en justice. Il nie avoir été blessé par balle lors de l’assaut de la prison de Makala. Il explique sa blessure à la jambe par les menaces dont il a été victime de la part des éléments des forces de l’ordre qui l’ont arrêté, alors qu’il faisait ses achats au Grand marché de Kinshasa pour le compte de son unité économique. Ntumba Ntumba Clément Aaron est allé jusqu’à nier ses propres signatures apposées sur les PV. Il dit ne pas se reconnaître même dans la signature apposée sur la lettre de citation du prévenu, document à travers lequel le tribunal informe le prévenu de la date de l’ouverture des audiences dans le cadre de sa comparution. Réagissant à une question du tribunal, le prévenu a affirmé ne connaître personne de ses co-prévenus. MEA CULPA Démontrant la propension pour le prévenu à débiter des contrevérités, le tribunal a expressément fait passer au perchoir plusieurs prévenus qui ont affirmé avoir signé de leurs propres mains la lettre de citation du prévenu. Un détail que l’OMP a fait acter auprès du greffier, en faisant remarquer que conformément à la loi, aucun prévenu ne peut aller comparaître sans avoir signé personnellement ce document. Pour l’officier du ministère public, ces déclarations ne sont de nature qu’à jeter la poudre aux yeux du tribunal. Il rappelle que le prévenu Ntumba Ntumba Aaron est bel et bien celui qui a décapité à coup de machette plusieurs personnes lors de différentes attaques."Il a pris part active à l’attaque de la prison de Makala à l’issue de laquelle il a été touché par balle", a-t-il insisté. "Dans les déclarations actées dans les PV de l’officier de la police judiciaire, le prévenu Ntumba Ntumba Clément Aaron a reconnu avoir pris part à l’attaque de la prison de Makala. Il a, à cette même occasion, demandé pardon à Dieu et aux autorités du pays. Il a avoué avoir été induit en erreur par la prévenue Fatou Kapinga pour intégrer le mouvement terroriste Kamwina Nsapu", a précisé l’organe de la loi. Convoqués à la barre, Kabasele Kaluila Jean et Mpoy Mukendi Placide, deux autres prévenus touchés par balle dans la nuit du 16 au 17 mai 2017, se sont obstinés à nier les circonstances dans lesquelles ils ont été atteints. Une attitude qui réconforte le MP dans sa position de solliciter une réquisition des informations médicales des prévenus auprès des hôpitaux qui les ont accueillis après qu’ils soient touchés par balle. Abondant dans le même sens, la partie civile Okola Ndjola a demandé au tribunal de faire en sorte que les médecins qui ont soigné ces prévenus viennent personnellement comparaître. Ce qui, estime-t-elle, permettrait à la composition d’être davantage éclairée là où les fiches médicales se révéleraient muettes. REPLIQUE Dans sa réplique, les conseils de la défense sont revenus sur la question des procès verbaux. Ils ont demandé au Tribunal de disqualifier tous ces procès verbaux et la liste des présumés participants à la réunion préparatoire de l’attaque de la prison de Makala. "Il a fallu que le fameux major Kaseke, cité comme celui sur qui cette liste a été trouvée, soit vivant pour nous dire davantage là dessus", s’est plaint Me Kananga. "Aujourd’hui le tribunal a instruit à charge d’un prévenu touché par balle sur le théâtre des opérations. Cherchant à induire en erreur le tribunal, ce dernier dit qu’il a été blessé par une barre de fer au Grand marché de Kinshasa. Heureusement qu’il n’a pas été le seul. Ils sont au nombre de trois. Alors, il est de bon droit que les médecins de l’hôpital général de référence de Kinshasa, de l’hôpital du cinquantenaire et de la clinique Ngaliema qui les ont reçus nous produisent des rapports médicaux. Ces informations permettront d’éclairer la religion du tribunal. Pour ce qui nous concerne, la partie civile RDC, nous sommes sereins", a déclaré le bâtonnier Mbere Moba Cyprien. Le tribunal militaire de garnison Kinshasa/Gombe a levée la séance après avoir écouté toutes les parties au procès. Il a renvoyé la cause à jeudi 8 mars prochain.
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