Ambiance féerique vendredi dernier dans la salle des spectacles du centre commercial "FELICITE", avenue Kandakanda dans la commune Kasa-Vubu, plein comme un œuf. C’est à l’occasion de la manifestation de clôture du mois de la femme organisée par le " Collectif des femmes " de la " Convention des démocrates chrétiens " (CDC), parti politique de l’Opposition présidé par le sénateur Florentin Mokonda Bonza.
Les membres du Comité directeur du parti, organe suprême après le Congrès étaient au rendez-vous aux côtés des représentants de la plateforme politique dénommée NIC, " Nouvelle initiative pour le Congo " qui regroupe une quinzaine de partis politiques ainsi que des personnalités et dont le Président est le Président matinal de la CDC, Florentin Mokonda Bonza. Plusieurs interventions de la part des femmes leaders ont été entendues au cours de cette journée de clôture du mois de la femme qui est en fait une introspection pour évaluer d’où l’on vient et où on va.
Un regard critique de la femme de la CDC sur la femme en général. On retient grosso modo que par rapport aux élections, ces femmes du "Collectif des femmes" présidé par la Vice-Présidente nationale, la députée honoraire Hélène Ndombe Sita, ont pris un engagement ferme de se mobiliser, contre vents et marées, pour une participation massive aux échéances de décembre prochain.
Premier à s’exprimer, Pepe Dikuta Munkana, secrétaire général de la CDC qui a brillamment fait la présentation du parti. Il a donné son histoire, ses perspectives et ses objectifs. Il a brossé le projet de société de la CDC, un parti à idéal chrétien avec option fédéraliste en ce qui concerne la forme de l’Etat lorsqu’il accédera au pouvoir.
Sur le plan économique, la CDC projette l’économie sociale de marché qui est un libéralisme où l’Etat intervient en fixant le cadre juridique. Le parti est au service de la population et prône le strict respect du pacte républicain. Pour la CDC, la femme est une force incommensurable. Elle est au centre du développement.
Deuxième à intervenir, Hélène Ndombe Sita, Vice-Présidente du parti et Présidente du " Collectif des femmes " sur le thème de l’origine du mois international de la Femme. Elle a d’entrée de jeu tenu à fustiger le dévoiement de cette journée de la femme avec des fêtes et la lutte pour l’achat des pagnes. Alors que la femme devrait plutôt réfléchir avec un regard sur le rétroviseur.
Quant à l’origine de la journée internationale de la femme, elle commence aux USA en 1909 où les femmes avaient manifesté pour la première fois pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail. C’est le 8 mars en 1977 que l’ONU a institué la journée internationale de la femme. En RDC, la femme n’a commencé à voter qu’en 1967.
Hélène Ndombe Sita note qu’aujourd’hui la femme a étudié et plusieurs pays ont ratifié les Conventions sur les droits des femmes. Mais, note-t- telle, la loi sur la parité n’est pas respectée en RDC au niveau des Institutions. Raison pour laquelle la femme doit se mettre debout et quitter les chantiers battus.
La Présidente du "Collectif de femmes" demande à l’Etat d’aider la femme rurale et de créer le cadre pour envoyer les jeunes filles à l’école. En termes d’égalité homme-femme, Hélène Ndombe Sita a rappelé la réforme du Code de Famille qui supprime les autorisations maritales. Ce qui fait que la femme mariée peut disposer d’un Passeport et obtenir un visa de sortie sans autorisation du mari. Il est en de même du travail.
La femme peut aussi être propriétaire de terre, ce qui n’était pas le cas avant. La Présidente du "Collectif des femmes" de la CDC exige des pouvoirs publics le soutien total de la femme qui travaille dans l’agriculture comme c’est le cas au Burkina-Faso. La première visée, c’est la femme maraîchère dont la contribution à la subsistance des ménages en RDC est sans aucune commune mesure.
Troisième à parler, Mme Marie-Josée Bunsana, Présidente du Cartel des femmes politique leaders-actives dont la CDC est membre fondateur. Elle a planché sur le thème "Femme et élections". Elle a montré comment les élections offrent une opportunité à la femme pour se positionner politiquement. Pour assurer ses ambitions, la femme doit d’abord adhérer à un parti politique. Mais attention, ce ne doit pas être comme dans un "Moziki". Il faut bien cerner ce que vise le parti politique en question.
La femme qui est membre de la CDC doit savoir pourquoi elle a adhéré à la CDC. C’est qu’elle partage le projet de société de la CDC. Le contraire est admissible. Du reste, la gouvernance de l’Etat commence dans les partis politiques. Il est question que les responsables sachent que la femme est compétente pour assumer de hautes charges au parti.
Pour Marie-Josée Bunsana, la femme doit être impliquée dans les élections à tous les niveaux. C’est une occasion rêvée pour imposer un changement radical à la tête du pays. Elles permettent de corriger les erreurs d’hier en sanctionnant ceux qui ont mal géré. Cependant en RDC, la femme qui est majoritaire sociologiquement est minoritaire dans les Institutions de l’Etat. Ce qui fait que sa voix devient inaudible.
C’est pourquoi, la femme doit s’imposer car elle peut postuler même au poste de Président de la République mais avec le soutien des hommes. La Présidente du Cartel des femmes politiques leaders actives n’a pas oublié d’égrener les obstacles majeurs qui jonchent la route des élections du 23 décembre prochain.
Le principal est constitué de la nouvelle loi électorale qui institue des blocages qui ne favorisent pas la femme. La même loi instaure le principe du seuil de représentativité national fixé à 1% du total des suffrages exprimés qui donne la fièvre aux partis politiques. Cette condition pose les partis politiques à se regrouper en plateforme électorale.
C’est pourquoi, estime-t-elle, il faut sensibiliser les femmes qui sont une véritable force avec 52% de l’électorat pour affronter le seuil de 1% de représentativité. En outre, la loi électorale impose aux partis politiques d’intégrer dans leurs listes de candidats la femme et la personne vivant avec handicap. Mais si ce n’est pas le cas, la liste sera toujours déclarée recevable par la CENI.
Par ailleurs, Marie-Josée Bunsana en appelle à la surveillance totale de la CENI sur tout le parcours du processus électoral en jouant le rôle de Police. Dernière à intervenir, c’est Mme Christiane Moleka, Vice-Présidente du "Collectif des femmes de la CDC" sur l’implication de la femme dans la politique.
Elle a montré que c’est puisque Dieu aime la femme qu’Il en a fait la mère de l’humanité. C’est une grande mission. Preuve que la femme a une responsabilité énorme. En famille, lorsque la jeune fille dévie, c’est la maman qui est sanctionnée et non le papa.
Comme la RDC est en train de dériver, la femme doit prendre ses responsabilités et s’impliquer dane la gestion. Car, elle, elle vient pour construire. Mais Mme Christiane Moleka s’inscrit en faux contre certaines dispositions du nouveau Code de la Famille. Pour elle, l’homme reste et restera le chef de la famille. Il n’est surtout pas question d’inverser les rôles pour voir la femme trôner au-dessus de l’homme sous le toit conjugal.
Après ces quatre interventions prévues pour la clôture du mois de femme par le "Collectif des femmes de la CDC", il a été procédé à la présentation des membres du Comité directeur présents dans la salle ainsi que des représentants de la plateforme politique NIC, Nouvelle initiative pour le Congo, présidée par Florentin Mokonda Bonza. A chaque fois sous une salve d’applaudissements frénétiques des femmes de la CDC. Le clou, c’est le mot d’encouragement du Président national empêché prononcé par le Vice-Président national Henri Imbe. KANDOLO M.