Ça y est! L’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- tient à remporter les futures élections auxquelles elle présentera des candidats à tous les niveaux en commençant par la présidentielle. Avant d’en arriver là, le parti tente de ramener en son sein tous ses fils et ses filles chassés, auto-exclus ou égarés. Les premiers visés sont les élus nationaux qui ont été exclus par Etienne Tshisekedi et aujourd’hui graciés par le fils sans atermoiements.



C’est une bonne et surprenante nouvelle pour les combattants et les cadres de l’UDPS restés fidèles à son idéologie. Les députés UDPS siégeant au sein de l’Assemblée nationale vont réintégrer le parti. Le week-end, Félix Tshilombo Tshisekedi, président élu de l’UDPS et candidat de ce parti à la prochaine présidentielle, a reçu une dizaine de ces élus, à Pétunias, où ils étaient interdits d’accès depuis 2012. Il y a une ambiance bon enfant, à ne croire les témoins.

En séjour en Suisse, où il a pris part à la Conférence des donateurs sur la crise humanitaire en RD-Congo, l’ancien Premier ministre Samy Badibanga ainsi que les députés aujourd’hui membres du gouvernement Tshibala, notamment Papy Niango, Amy Ambatobe et Athis Kabongo, n’ont pas fait le déplacement de Limete. Elu de la Tshangu, Serge Mayamba, n’y a pas été aperçu non plus. Mais il a expliqué qu’il n’était pas au courant avant d’exprimer son soutien à cette initiative.

La nouvelle de cette rencontre a réjoui plusieurs personnes se réclamant membres de l’UDPS. Ils voient dans ce rapprochement Fatshi-élus nationaux une détermination ferme de conduire le parti aux élections dans un climat de réconciliation.

Les 36 députés UDPS sur 42 qui vont devoir faire leur come-back au parti ont été exclus de ce dernier par feu Etienne Tshisekedi pour n’avoir pas obtempérer à son mot d’ordre de ne pas siéger à l’Assemblée nationale et dans les institutions d’appui à la démocratie, aux côtés de leurs collègues de la Majorité présidentielle. Le sphinx de Limete avait rejeté les résultats de la présidentielle de 2011 donnant pour vainqueur le président sortant Joseph Kabila. Il s’était autoproclamé Président élu et a prêté serment en sa résidence privée de Limete tout en dissolvant l’Assemblée nationale. Ce qui lui a valu de la part du régime en place, une assignation à résidence.

Cependant, si le père avait pris la résolution d’exclure ces élus «têtus» du parti, son fils Félix Tshilombo et sa sœur Tshika wa Mulumba, qui faisaient partie de ces élus n’avaient pas rompu le contact ou coupé le cordon ombilical avec leurs collègues.

Jusqu’à ce jour, Fatshi a gardé de bons liens. D’ailleurs, les députés UDPS l’avaient choisi en 2013 pour qu’il représente le parti au sein de la Commission électorale nationale indépendante -CENI- en qualité de rapporteur, poste qui sera occupé par la suite par Jean-Pierre Kalamba Ngalula Mulumba. On se souviendra qu’à cette époque, Félix n’avait pas convaincu son père pour siéger dans les institutions, mais au contraire c’est le père qui a pesé de tout son poids le gardant en hors des institutions car Tshisekedi considérait toujours que Kabila lui a volé sa victoire.

Après la signature de l’accord-cadre d’Addis-Abeba sur la paix, la sécurité et le développement dans la région des Grands Lacs qui a obligé au gouvernement RD-congolais d’engager un dialogue avec l’Opposition pour sortir le pays de la crise issue de la contestation des élections de 2011 dont l’organisation a été tant décriée par tous, l’UDPS entame des négociations secrètes avec le régime.

Léonard She Okitundu conduit la délégation du régime à Ibiza, l’Île de Gorée et ailleurs rencontrer la délégation de l’UDPS conduite par Félix et Samy Badibanga. Là, Badibanga est président du Groupe parlementaire UDPS et alliés à l’Assemblée nationale.

Lorsque le facilitateur togolais Edem Kodjo convoque le dialogue de la Cité de l’Union africaine, tout le monde y va y compris les députés UDPS sauf le camp resté fidèle à Etienne Tshisekedi. A l’issue de ce dialogue, Samy Badibanga est nommé Premier ministre.

Etienne Tshisekedi lui conteste la qualité de membre de l’UPDS car étant exclu du parti pour avoir accepté de siéger à l’Assemblée nationale. Un nouveau dialogue est organisé sous les auspices de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO. Au finish, Tshisekedi est désigné Président du Conseil national de suivi de l’Accord pendant que le Premier ministre allait aussi provenir de l’Opposition, à savoir le Rassemblement.

Avant d’entrer en fonction, Tshisekedi décède à Bruxelles le 1er février 2017. La donne politique change encore. De tractations en tractations, le Rassemblement éclate, Bruno Tshibala, secrétaire général adjoint de l’UDPS est nommé Premier ministre. Il est directement exclu du parti.

En perspective des élections prochaines, le parti organise un congrès à Kinshasa du 30 au 31 mars pour élire un nouveau président pouvant succéder à Etienne Tshisekedi. A cette grande messe du parti, après un débat contradictoire entre 4 candidats, Félix Tshilombo Tshisekedi est élu président de l’UPDS et immédiatement il est investi candidat du parti à l’élection présidentielle prochaine.

Dans son discours de prise des fonctions, il prône l’unité du parti pour faire face aux enjeux électoraux. Avant même d’être élu, Fatshi avait demandé aux députés de contribuer financièrement et matériellement à l’organisation et à la réussite dudit congrès. Des sollicitations qui prouvent qu’il n’a jamais coupé les liens avec eux.

Aujourd’hui, les choses se précisent, les députés UDPS rentrent à la maison-mère. Plusieurs langues saluent leur retour et encouragent Félix Tshisekedi à élargir cette grâce même à ceux qui ont causé du tort au parti et qui voudraient revenir. Tout laisse à croire que l’éventuelle victoire des candidats UDPS aux futurs scrutins est lié à la réconciliation de ses membres à tous les niveaux.

Octave MUKENDI
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