Katanga Mining, filiale de Glencore exploitant notamment une mine de cuivre et de cobalt dans le sud de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le lancement d'une procédure de dissolution par la société étatique, La Générale des Carrières et des Mines (Gécamines), de l'entité opérationnelle Kamoto Copper Company (KCC), dans laquelle elle dispose de 75%.

La démarche lancée par la société étatique La Générale des Carrières et des Mines (Gécamines), partenaire de Katanga dans KCC, est motivée par les difficultés financières de la société. KCC avait reconnu fin mars avoir été contrainte de reconnaître un déficit de financement dès 2014, dans la foulée de pertes inédites.

Selon Katanga Mining, la Gécamines a lancé l’opération, comme elle en avait le droit, sans attendre comme le lui demandait son partenaire. Le 31 mars, KCC avait reconnu qu’à la suite de difficultés financières "historiques", son capital était tombé à moins de la moitié du capital autorisé. Cela aurait dû être rectifié le 31 décembre 2017, mais cela n’a pas été fait – ce qui donne le droit à la Gécamines d’entamer une action légale en vue de la diccolution de la co-entreprise, reconnaît KCC.

Une audience est prévue le 8 mai devant la justice congolaise, dont Katanga Mining espère obtenir une période maximale de six mois pour « régulariser la situation » et éviter la dissolution de KCC. L’entreprise déplore la décision de la Gécamines, l’an dernier, de refuser un plan de recapitalisation de KCC.

La filiale canadienne du mastodonte suisse de la négoce des matières premières déplore le refus de la Gécamines d'entrer en matière sur un plan de recapitalisation de KCC qu'elle avait présenté l'an dernier et assure s'évertuer encore à entrer en négociation avec son partenaire étatique.

ALLÉGEMENT DE CRÉANCES

Katanga examine notamment une conversion voire un effacement partiel de l'ardoise de KCC envers elle, susceptible de limiter les revenus qu'elle tire de cette coentreprise et de remanier les participations des partenaires. De telles options permettraient en revanche de sauvegarder les actifs de la société.

Le groupe minier canadien assure par ailleurs que la finalisation d'une étape de développement de projet par KCC lui permet désormais de dégager un flux de trésorerie positif. La garantie de sa maison-mère assure de surcroît à ses créanciers que leurs engagements seront honorés.

Une première audience a été agendée au 8 mai dans le cadre de la procédure lancée par la Gécamines, qui pourrait octroyer à KCC jusqu'à six mois supplémentaires pour assainir sa situation.

Glencore dispose selon son rapport annuel 2017 de 83,3% des parts de Katanga, coté à la Bourse de Toronto. La multinationale de Baar avait remanié fin 2017 l'organe de surveillance de sa filiale en y plaçant son propre directeur financier (CFO), Steve Kalmin, tandis que trois administrateurs avaient été débarqués.

La refonte du conseil d'inscrivait dans la foulée d'erreurs de comptabilisation notamment sur les inventaires de cuivre, ainsi que de concentré de sulfite et d'oxyde. Ces approximations pour la période 2015 ont conduit à des dépréciations de 66,5 millions de dollars.

Le groupe suisse assurait néanmoins que ces ajustements n'auraient pas "d'impact matériel" sur ses résultats, ses finances et ses liquidités.


Romandie / La Libre Afrique
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