« Une grosse machine qui ira convaincre les électeurs des villes, jusqu’à la case en chaume, du coin le plus reculé de la RDC ». L’analyse de l’intellectuel congolais pro Katumbi, basé à Paris, Moano Dadou, après la publication dimanche de l’équipe de campagne de l’opposant congolais, donne à elle seule la mesure du coup médiatique du weekend opéré par le candidat d’Ensemble à la présidentielle de décembre 2018. Anciens de la Majorité d’hier et d’aujourd’hui, figures de marque de l’opposition, découpage régional du pays, Moïse Katumbi ne fait pas dans la dentelle avant d’affronter le combat des urnes dans huit mois. Si, évidemment, les affaires qui l’accablent ne l’empêchent pas d’être candidat.


Qui veut aller plus loin ménage sa monture. L’ancien gouverneur du Katanga a-t-il repris à son compte l’adage, au moment de faire connaitre au public les hommes et les femmes qui vont l’entourer pendant la campagne ? « Un projet présidentiel doit être porté par la meilleure équipe possible », a, en tout cas, soutenu le candidat. Car Moïse Katumbi le sait, dans un scrutin à tour unique, des ressources suffisantes seront nécessaires pour espérer monter les marches du Palais de la Nation.




Ainsi, l’opposant, toujours contraint à l’exil, pioche partout. Dans toutes les sensibilités politiques. Dans toutes les origines régionales. Aux fidèles de toujours, Olivier Kamitatu (Bandundu), José Endundo (Équateur) ou encore Gabrielle Kyungu (Katanga), le candidat d’Ensemble ajoute une nouvelle diversité de stratèges et de poids lourds des différentes provinces. En alignant sur sa longue liste de secrétaires généraux adjoints, deux nouvelles figures de l’Équateur, Sam Bolombe (vulgarisation du programme) et Jean Bertrand Ewanga (mobilisation), deux transfuges de l’UNC, Moïse Katumbi met le paquet dans une des provinces de l’Ouest les plus hostiles au pouvoir de Kinshasa. Tandis que l’Est du pays, déjà bien représenté par son nouveau vice-président, Pierre Lumbi (Sud Kivu), verra ses couleurs flotter également avec Didier Molisho (administration et processus électoral) et Moïse Monidella (relations avec les partis politiques).

Un pays découpé en régions politiques

Ce n’est pas tout. Si le Katanga (Huit Mulongo, Vano Kiboko et Christian Mwando – Stratégies et relations avec la société civile, finances) est déjà la région la plus gâtée, au centre, le président du TP Mazembe avance également ses pions. Il s’arrache ainsi un joyau du Sankuru, Cherubin Okende. Nommé à la communication, la défection du président du FSIR de la Majorité présidentielle, livre appelant Joseph Kabila à démissionner, à l’appui, avait fait sensation. Un profile qui comptera au moment des grandes batailles, à l’heure où le besoin d’une classe politique intègre est de plus en plus pressant au sein de l’opinion congolaise.

En attendant la morale, la stratégie du candidat d’ENSEMBLE semble pour l’instant consister à quadriller le pays des parts en parts. D’où le découpage du territoire national en 12 régions politiques. 12 régions, autrement dit, 12 représentants d’au moins chaque coin du pays : l’incontournable Kyungu au Katanga, tandis que Boris Mbuku, grande gueule d’Idiofa et nouvelle recrue dans le dispositif Katumbi portera la voix du candidat au Bandundu.

Il en est ainsi de Claudel Lubaya. Auréolé de son récent retour triomphal à la maison, l’élu de Kananga sera le porte étendard au Kasaï Central. Alors que Richard Kana Kanyinda sera en charge du Kasaï-Oriental. Jean-Claude Mvuemba (Kongo-Central), Norbert Ezadri (Ituri) ou encore Jean Claude Kabala (Sud Kivu) complètent cette liste marquée également par la présence symbolique de Franck Diongo. Malgré la prison qu’il purge depuis l’an dernier, l’opposant lumumbiste progressiste coordonnera la stratégique région politique de Kinshasa. Tout un symbole. Comme si tous les moyens étaient bon pour que la vague Katumbi déferle sur les coins et recoins du pays.

cas-info
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