Une promesse d’espoir. C’est celle faite par le Premier ministre Bruno Tshibala aux agents de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP SA), le vendredi dernier, après un passage éclair dans cette entreprise, à la demande spontanée de la masse laborieuse. Alors qu’il revenait de la Ceni pour s’enquérir de l’état d’avancement du processus électoral, le chef du Gouvernement a cédé aux doléances des agents de l’ex-Onatra sollicitant son intervention dans la crise qui secoue leur entreprise depuis plus d’une année. Bruno Tshibala a traversé le boulevard, en direction du bâtiment administratif de la SCTP, situé juste en face de la Ceni. Des centaines de travailleurs massés devant l’entrée de ce bâtiment, pour réclamer 12 mois d’arriérés de salaire, l’ont accueilli comme un petit prince, avec des chants de gloire et d’espoir. Ils ne juraient que par le départ du Directeur général Mukoko Samba et de la Pca Vicky Katumwa. Pour les salariés de la SCTP, ces deux pions majeurs du Conseil d’administration n’arrivent pas à juguler la crise, qui y a élu domicile, encore moins à relancer l’entreprise. 48 HEURES POUR PAYER LE SALAIRE Le Premier ministre a aussitôt pris l’ascenseur, direction salle de réunions au 7ème étage du bâtiment administratif de l’ex-Onatra. C’est là qu’il s’est entretenu avec le Directeur général Mukoko Samba entouré de son adjoint Destin Pelete Shimuna, ainsi que de certains hauts cadres de cette entreprise, pour une mise au point de la situation de la société. Au sortir du bâtiment, il a, devant les travailleurs, déclaré avoir donné 48 heures au comité de gestion pour mettre fin à cette grogne des agents par la régularisation de leur situation salariale. Cet ultimatum expire ce mercredi 2 mai. " Dans trois jours, votre situation sera réglée, a-t- il promis, ajoutant que je viens d’accorder 48 heures à vos dirigeants et les syndicalistes pour m’expliciter votre situation d’arriérés de salaire. Si rien n’est fait dans le temps convenu, venez me prendre dans mon bureau, nous allons faire route ensemble jusqu’ici pour trouver la solution ". Cette promesse du Premier ministre a été aussitôt corroborée par un communiqué de la Direction générale, appelant ainsi les travailleurs " à la patience, à la sérénité et au calme, gage devant garantir la continuité du travail pour sortir la SCTP de la situation préoccupante actuelle ". Ce même communiqué projette la paie des mois de février et de mars, pendant la période du 2 au 20 mai prochain. La paie du mois de janvier n’a pris fin qu’en début du mois d’avril, alors qu’elle a commencé depuis le mois de février. Les autres arriérés sont de 2016 pour les mois de novembre et décembre et de certains mois de l’année 2017. UNE ENIEME PROMESSE SANS CONCRETISATION ? " Depuis sa nomination à la tête de la SCTP au mois de juillet 2017, Mukoko Samba a fait beaucoup de promesses, mais sans aucune réalisation. Il ne communique pas. Personne ici ne connaît réellement la situation de la trésorerie de l’entreprise. Nous avons lu le communiqué. Mais d’où tire-t-il l’argent pour payer ces deux mois promis. Vous comprenez que c’est de la mauvaise foi. Mais nous attendons toucher ces deux paies avant fin mai. C’est de cette façon que le DG pourra gagner quelques points en termes de confiance auprès des agents ", fait savoir Paul Richard, secrétaire dans une direction à la SCTP. " Nous avons beaucoup cru en lui, vu sa qualité de professeur d’Economie et d’ancien ministre du Budget. Mais il nous a beaucoup déçus. Nos enfants n’étudient plus, nous mangeons difficilement, nous venons au travail, parfois par intervalles… Les agents sont devenus des quémandeurs, c’est inconcevable ", lance une femme travailleuse à la SCTP. Les travailleurs de la SCTP n’ont plus foi en leurs dirigeants. N’eut été l’intervention salutaire du Premier ministre Bruno Tshibala, le vendredi dernier, le pire aurait été à craindre. Car les agents de cette entreprise du Portefeuille s’étaient montrés déterminés à se prendre en charge, en exprimant leur ras-le-bol jusqu’à obtenir le départ du Conseil d’administration de leur organisation. C’était donc une manif spontanée, car non programmée par le banc syndical, qui, pour le coup, a déjà démérité aux yeux des affiliés. A en croire certains observateurs, à ce jour, le DG Mukoko Samba n’a plus d’excuses à présenter, à la masse laborieuse de la SCTP, quand on sait qu’un ventre affamé n’a point d’oreilles. La seule solution, au stade actuel de la crise, pensent-ils, consiste d’abord à honorer sa promesse de paiement de deux mois de salaire contenue dans le communiqué sus évoqué, ensuite, remettre la paie dans le mois. Quitte à voir dans la suite comment projeter un calendrier d’apurement des autres arriérés de salaire. C’est de cette façon que cet expert en économie pourra sauver sa peau et renforcer sa crédibilité vis-à-vis de l’agent SCTP, ont-ils conclu.
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