* Au cours d’une conférence de presse hier, l’Episcopat congolais appelle cependant, les différentes parties prenantes au sens élevé de responsabilité pour la tenue effective des élections. Si certains acteurs politiques émettent encore des doutes quant à la tenue effective des élections en décembre prochain en RD Congo, l’Episcopat national, lui, y croit. Les évêques de la RD Congo déclarent qu’ils sont satisfaits du respect, jusque-là, de grandes étapes du calendrier électoral. L’annonce a été faite par l’abbé Donatien Nshole, au cours d’une conférence de presse tenue hier jeudi 24 mai, au Centre interdiocésain, siège de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), à Kinshasa. A la lumière de ces avancées significatives qui motivent sa satisfaction, la Cenco en appelle à un sens élevé de responsabilité des parties prenantes au processus électoral, afin de rendre effectif le rendez-vous du 23 décembre prochain. Cependant, l’épiscopat congolais ne cache pas quelques inquiétudes. En sa qualité de parrain de l’Accord politique du 31 décembre 2016, il déplore le fait que des cas emblématiques qui y sont signalés dans le cadre des mesures de décrispation, ne soient pas toujours pris en compte jusqu’à ce jour. Pas tout. Les évêques congolais désapprouvent en outre, le silence-radio quant à la décision prise par les signataires de l’Accord de la saint Sylvestre, de désigner les nouveaux membres du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la Communication (CSAC). NON A LA MACHINE A VOTER En ce qui concerne l’utilisation de l’imprimante à voter, là aussi, les princes de l’Eglise catholique en RD Congo restent sceptiques. Par la bouche de son SG, la Cenco estime que la controverse autour de cet outil informatique est un mauvais augure. " Le fait que l’opinion est divisée sur l’utilisation de la machine à voter ne rassure pas la tenue des scrutins dans de bonnes conditions ", fait remarquer le conférencier. Compte tenu de la persistance de la polémique, les évêques souhaitent ardemment que les travaux de certification de ladite machine, prévus avec l’appui de la Grande Bretagne, puissent arriver à terme avant la fin du mois de juillet prochain. Ce, de manière à permettre à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), d’être en mesure d’imprimer de bulletins de vote, en cas de rejet éventuel de la machine à voter. Quant à l’enrôlement des Congolais de l’étranger, la Cenco exhorte la Centrale électorale et l’Assemblée nationale de s’assumer à temps. Aussi, craint-elle que cette opération ne soit une raison pour justifier un nouveau report du scrutin. Toujours au sujet de l’organisation des élections, les évêques constatent, non sans regrets que le plan de décaissement des fonds ne suit pas le rythme convenu entre le Gouvernement et la Ceni. GARE A LA SUBVERSION Quid de la possible candidature du président Joseph Kabila au scrutin prévu une semaine avant la fin de l’année en cours ? Sujet sensible. Au Centre interdiocésain, on reste très attentif aux déclarations, à cet effet, de certains sociétaires de la Majorité présidentielle (MP). Selon la Cenco, ces propos portent les gènes de l’embrasement du pays. Par conséquent, l’épiscopat attire l’attention des auteurs desdites déclarations qui, selon lui, sont plus motivés par leurs intérêts personnels que par le souci réel de la stabilité de la RD Congo. Pour les évêques, ces propos doivent être déconseillés par quiconque éprouve un amour réel pour le Congo. Car, conclut la Cenco, "ce n’est pas le Président de la République qui gagnerait quoi que ce soit, en adossant la lourde responsabilité de l’embrasement du pays, consécutif aux déclarations sus-évoquées". Ci-dessous, le texte intégral du point de presse du Secrétariat général de la CENCO. Laurel KANKOLE et Mathy MUSAU Appel à la responsabilité Point de presse du Secrétariat général de la CENCO sur le processus électoral 1. A un mois du dépôt des candidatures pour la députation provinciale et à deux mois du dépôt des candidatures pour la députation nationale et la présidence de la République, la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) se réjouit du respect, jusque-là, des grandes étapes du calendrier électoral et des déclarations de la CENI et du Gouvernement rassurant la tenue des trois scrutins (présidentiel, législatif national et provincial) le 23 décembre 2018. En même temps, elle est très préoccupée par l’inertie dans la mise en œuvre de certaines dispositions de l’Accord du 31 décembre 2016, considérées comme des préalables nécessaires à la bonne organisation de ces élections, et par les déclarations de certains acteurs politiques qui nous éloignent davantage de la Constitution et de l’Accord de la Saint Sylvestre, unique feuille de route pour sortir pacifiquement le pays de la crise. 2. C’est pourquoi, dans la perspective de la mission prophétique de l’Eglise, la CENCO a chargé le Secrétariat Général d’appeler les uns et les autres à un sens élevé de responsabilité pour ne pas manquer ce rendez-vous historique salutaire pour notre pays. 3. Tout en reconnaissant quelques efforts fournis dans le sens de la décrispation du climat politique, la CENCO reste très insatisfaite tant que les cas emblématiques explicitement signalés dans l’Accord du 31 décembre 2016 ne sont pas pris en compte par les gouvernants. Elle rappelle la nécessité de tenir des élections crédibles, transparentes et inclusives pour la stabilité du pays. 4. En outre, la CENCO est préoccupée par le non-respect des libertés de manifestations publiques. Ce droit reconnu au peuple congolais par la Constitution est devenu un cadeau que les autorités du pays donnent à qui elles veulent, quand elles le veulent et comme elles veulent. Cela est un déshonneur pour un régime qui prétend être démocratique. Dans la perspective d’élections « apaisées, crédibles et inclusives », la levée du décret interdisant les manifestations publiques est une nécessité majeure pour rassurer toutes les parties prenantes d’un climat favorable à la préparation des scrutins. 5. La liste des Partis et Regroupements politiques publiée dans le Journal Officiel le vendredi 11 mai 2018, viole quelques dispositions pertinentes de l’Accord global et inclusif du Centre interdiocésain de Kinshasa, notamment les points 4 et 9 du chapitre V où les parties prenantes interdisent au Ministre de l’Intérieur d’arbitrer les conflits internes des partis politiques qui relèvent des cours et tribunaux et demandent que les formations politiques qui font l’objet de dédoublement soient rétablies dans leur situation d’avant le dédoublement. A ce sujet, une correction de la liste s’impose pour apaiser les Partis et le Regroupements lésés. 6. Par ailleurs, la CENCO regrette que jusqu’à présent la décision prise dans l’Accord de la Saint Sylvestre de désigner les nouveaux membres du CSAC dans le respect de l’inclusivité (IV.6) est restée lettre morte. Elle est également préoccupée par le manque d’égalité d’accès aux médias publics par tous les courants politiques (cf. Chapitre V.3). 7. La CENCO remarque que le fait que l’opinion est divisée sur l’utilisation de la machine à voter ne rassure pas la tenue des scrutins dans les bonnes conditions. Pour cela, elle souhaite vivement que les travaux de la certification de ces machines qui devraient être faits avec l’appui de la Grande Bretagne puissent être conclus avant la fin du mois de juillet, pour qu’en cas de renonciation éventuelle à cette machine, la CENI puisse être à mesure de s’employer pour l’impression des bulletins de vote tel que prévu dans le calendrier électoral (cf. lignes n°38, 39 et 40). 8. La CENCO demande à la CENI et à l’Assemblée Nationale d’assumer à temps leurs responsabilités respectives (techniques ou législatives) à propos de l’enrôlement des Congolais vivant à l’étranger afin d’éviter que cela devienne une raison pour justifier un énième report. 9. Elle déplore le fait que le plan de décaissement des fonds pour l’organisation des élections ne suit pas le rythme convenu entre la CENI et le Gouvernement. Le Peuple Congolais a pris acte de la déclaration solennelle de ce dernier de disposer des moyens nécessaires pour financer seul les élections. Les raisons financières ne devraient donc pas être évoquées pour justifier un éventuel report des élections. 10. Il est malheureux de constater que les zones d’insécurité ne font qu’accroître au pays. Pourtant, l’Accord de la Saint Sylvestre recommande aux autorités de prendre des dispositions nécessaires pour sécuriser davantage le pays. Cette situation s’aggrave et interpelle au vu de la recrudescence du banditisme urbain. Il ne se passe pas un jour sans que l’on soit informé de scènes terrifiantes de tuerie, d’enlèvement ou de kidnapping en plusieurs territoires du pays. La CENCO invite les autorités à un sursaut de patriotisme pour protéger la population et ses biens et restaurer sa confiance vis-à-vis des forces de l’ordre. 11. Plus grave encore est la série de déclarations que l’on enregistre de la part de certains ténors de la Majorité présidentielle qui évoquent la possibilité d’un autre mandat pour l’actuel Président de la République, au grand mépris de notre chère Constitution et de l’Accord de la Saint Sylvestre qui est clair à ce sujet. 12. Ces propos, motivés par les intérêts de leurs auteurs et non du Chef de l’Etat qui ne gagnera pas à être responsable de l’embrasement du pays, doivent être déconseillés par ceux qui aiment le Congo car, ils peuvent facilement déboucher sur des situations de violence préjudiciables pour la paix et la stabilité de la RDC et de toute la sous-région. 13. Que par l’intercession de la Vierge Marie, Reine de la Paix, le Seigneur accorde la grâce de la lucidité à toutes les parties prenantes afin de gagner le pari de bonnes élections le 23 Décembre 2018 en faveur de la paix en RDC.
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top