Le porte du gouvernement, ministre de la Communication et médias, Lambert Mende Omalanga, a annoncé lundi que la République Démocratique du Congo attend la réponse sur le contenu des échanges le 23 mai dernier entre les Présidents français, Emmanuel Macron, rwandais Paul Kagame et angolais Joao Lourenço, au cours de la conférence de presse qu’il a animée à Kinshasa.

La question, a rappelé le ministre Mende, a été posée le samedi dernier par le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et intégration régionale, Léonard She Okitundu, aux chefs des missions diplomatiques des pays concernés. La RDC veut savoir de quoi il été question dans les échanges entre les trois Présidents.

« Nous ne reprochons rien au Président français, Emmanuel Macron. Nous avons posé la question de savoir ce qui a bien pu être dit entre le Président français et son homologue rwandais qui venait de lui rendre visite concernant la RDC « sans que nous ne le sachions, nous la RDC ». Et, à aucun moment, a poursuivi Mende Omalanga, il n’a cité la République Démocratique du Congo, autrement que comme objet de ces discussions qui auraient lieu entre lui, le Président du Rwanda et celui de l’Angola. Il s’agit de la RDC, pays souverain comme la France, le Rwanda et la République d’Angola, a-t-il souligné. «Donc nous avons posé la question de savoir comment il peut se faire que l’on puisse parler de la RDC sans la RDC. Nous attendons la réponse».

Pour le porte-parole du gouvernement, «si la réponse n’est pas satisfaisante, nous en tirerons toutes les conséquences. Nous avons posé cette question en fonction de l’expérience que nous avons vécue, parce qu’on a pris l’habitude de s’occuper de nous à notre insu, de vouloir faire notre bonheur sans nous. Et ça ne peut pas continuer. Nous voulons préserver nos intérêts. Personne n’a le droit de parler de nous sans nous, ni d’envisager des solutions à nos problèmes sans nous. Nous sommes les seuls concernés », a-t-il martelé, soulignant « qu’on peut nous aider et nous accompagner à trouver des solutions, mais on ne peut pas décider à notre place. Nous ne sommes fâchés contre personne. Mais nous attendons la réponse qui viendra de Paris, de Kigali et de Luanda. Quand les réponses viendront nous nous ferons une idée et prendrons des dispositions idoines».

Quant aux mesures que la RDC va prendre à l’encontre des pays voisins qui vont se hasarder à l’agresser, Lambert Mende a fait savoir que ce ne sera pas la première fois que la RDC sera agressée. «Nous avons toujours répondu politiquement, militairement et en mobilisant notre peuple. Nous n’excluons aucune initiative, ajoutant que nous avons un peuple beaucoup plus aguerri, une armée beaucoup plus équipée, et ça ne sera pas une promenade santé. Quiconque s’aventurerait avec des initiatives hostiles va rencontrer la RDC», a-t-il averti.

Le gouvernement contre l’utilisation des organisations africaines pour des intérêts particuliers

Le ministre de la Communication et médias, Lambert Mende Omalanga, s’est insurgé contre l’utilisation de l’Union africaine (UA) et de la Conférence internationale sur la région de grands lacs(CIRGL) comme instruments à la disposition des intérêts particuliers, en réaction à la déclaration, le mercredi 23 mai dernier du Président français, Emmanuel Macron, à l’issue de sa rencontre avec son homologue rwandais, Paul Kagame.

«L’Union africaine et la CIRGL sont les seuls cadres de concertation et d’élaboration des politiques communes aux Etats membres», a-t-il déclaré.

Le Président français avait exprimé la volonté de son pays de s’associer à «la solution» préconisée par l’Angola et le Rwanda sur la RDC suscitant la colère de Kinshasa. Le gouvernement, a dit le ministre, est surpris des propos tenus par ces deux Présidents sur la RDC en son absence et a exigé, par la voix du chef de la diplomatie congolaise, Leonard She Okitundu, des clarifications à ces gouvernements.

Le ministre Mende a mis les pays africains en garde contre la tentation de servir de tête de pont ou de sous-traitants à des stratégies hostiles à la RDC élaborées ailleurs. Il a rappelé, à cet effet, l’expérience récente de la RDC qui, sous le régime de la 2ème République, avait offert depuis son territoire des facilités à un mouvement rebelle angolais pour aider à imposer le maintien de ce pays dans le giron occidental. Il a, en outre, stigmatisé l’installation par la RDC des bases militaires dans le Haut Uélé pour servir à la partition du Soudan et son implication dans le conflit rwandais au début des années 1990. «On sait de quelle manière il a été jeté tel un Kleenex dans la poubelle de l’Histoire», a fait savoir le ministre.
De l’enrôlement des Congolais de l’étranger


S’agissant de l’enrôlement des Congolais de l’étranger, Lambert Mende a indiqué que la loi électorale prévoit l’enrôlement et la participation des Congolais de l’étranger à l’une des trois élections, à savoir l’élection présidentielle. A l’heure actuelle, a-t-il relevé, il apparait des difficultés de plus en plus pratiques présentées par des experts au regard du principe de l’égalité des tous les Congolais devant la loi. Cette situation fait que l’enrôlement des Congolais devient problématique. D’où la proposition de loi venant de l’Assemblée nationale sur la révision de cette disposition en vue de postposer les deux opérations de l’enrôlement et de la participation des Congolais de l’étranger.


Le gouvernement a reçu une correspondance du président de l’Assemblée nationale contenant ses observations sur cette question.


Le gouvernement s’est rappelé qu’en cas de difficultés, les parties prenantes au dialogue de la CENCO doivent se concerter en vue de trouver des solutions. Pour le moment, a noté le ministre, le gouvernement, la CENI et le CNSA sont en concertation à ce sujet, compte tenu du délai qui s’égraine du fait que le 15 juin prochain, l’Assemblée nationale doit aller en vacances parlementaires. A l’issue de cette concertation, le gouvernement va transmettre les observations des parties prenantes pour parer à cette contrainte.


Parlant des propos du secrétaire permanent du PPRD faisant état de la présence du Président Joseph Kabila à la tête de la Majorité présidentielle, Lambert Mende a confirmé les propos de Ramazani Shadary, soulignant qu’avant, pendant et après les élections, Joseph Kabila Kabange sera toujours le président de la Majorité présidentielle. Il n’y a rien d’anti- constitutionnel là-dessus, a-t-il martelé, «puisque nous ne voyons pas ceux qui sont en face de nous se préparer pour gagner les élections. Il y a toujours des chances que Joseph Kabila soit toujours le chef de la majorité, n’en déplaise à ceux qui le détestent».


Quant aux 16% des électeurs dont les empreintes digitales ne sont pas lisibles, Lambert Mende a indiqué que l’absence d’empreintes digitales n’a aucun impact en termes de validation du fichier électoral. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) va afficher les photos des électeurs dont les empreintes digitales sont lisibles et celles des électeurs dont les empreintes sont invisibles

Pas de projet de révision de la constitution de la RDC

Le ministre Mende, à une question sur le 3ème mandat que chercherait à briguer le Président Joseph Kabila Kabange, a répondu n’être pas au courant d’un projet de révision de la Constitution de la RDC. Pour lui, tout se passe en RDC conformément à la Constitution de «notre pays». Tout le reste n’est que procès d’intention et commentaires hors contexte.


Parlant du processus électoral, il a noté que la Commission électorale nationale indépendante est allée même plus loin que ce qu’on lui demandait en obtenant que l’audit du fichier électoral soit fait par un organe autre qu’elle-même, en l’occurrence l’OIF qui a déclaré le fichier tout à fait crédible, en dépit de quelques perfections qui ont été demandées et qui peuvent être réalisées. «Nous sommes même en avance sur le calendrier que nous nous sommes donné. La Majorité présidentielle se prépare à aller aux élections à la date du 23 décembre 2018», a-t-il déclaré.
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