Le président Joseph Kabila, candidat à sa propre succession lors des élections prévues le 23 décembre prochain ! Intox ? Ballon d’essai ? Initiative privée d’un Kabiliste qui aimerait voir le Raïs demeurer au pouvoir au sommet de l’Etat ? Mystère ! Entretemps, les réseaux sociaux semblent en savoir un peu plus. Sans la moindre réserve d’usage, plus d’un internaute confirme la candidature du Raïs à la présidentielle, officiellement prévue dans la dernière semaine du mois de décembre 2018. Cependant, du côté de la Majorité présidentielle (MP), les allégations partagées par les internautes, via les réseaux sociaux, sont qualifiées de folles rumeurs. Pas plus tard qu’hier lundi 7 mai, la Présidence a démenti toute nouvelle candidature du Président Joseph Kabila, au prochain scrutin devant élire son successeur. Selon Jean-Pierre Kambila, Directeur de cabinet adjoint du Raïs, cité par l’Agence France Presse (AFP), les affirmations relayées sur les réseaux sociaux, procèdent de la rumeur et de l’intox. " C’est de l’intox pure et simple.Il n’en est pas question ", a déclaré Jean-Pierre Kambila, interrogé par notre consœur. " Combien de fois voulez-vous que le président Kabila dise qu’il respectera la Constitution ? La Constitution est en vigueur et elle sera respectée dans son intégralité. Ceux qui demandent au président de déclarer qu’il ne sera pas candidat attendront longtemps puisque c’est lui manquer de respect ", a ajouté Jean-Pierre Kambila Une autre réaction est celle de M. Alain André Atundu Liongo, porte-parole de la Majorité présidentielle (MP). Comme Jean-Pierre Kambila, le porte-voix de la MP qualifie lui aussi d’intox, la rumeur sur la candidature du Président Joseph Kabila au scrutin de décembre prochain. " C’est de l’intox. Peut-on imaginer quelqu’un se représenter à l’improviste à une élection présidentielle ? ", a réagi Alain-André Atundu. LA GENESE DU FEUILLETON Selon cette même rumeur largement partagée depuis le week-end sur les réseaux sociaux, la MP se préparerait à déposer la candidature du Président Joseph Kabila à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui va la rejeter avant de saisir la Cour constitutionnelle qui trancherait en faveur du chef de l’État. Du point de vue de nombre d’analystes de la situation politique en RD Congo, tout part d’une conférence-débat sur le thème " La possible éligibilité du Président Joseph Kabila pour un nouveau mandat, au regard de la Constitution du 18 février, telle que révisée à ce jour ", donnée au mois d’avril dernier par M. Mirindi Batumike Jean Cyrus, dans la salle père Boka de CEPAS à Gombe. Face à un auditoire majoritairement composé de juristes, l’orateur avait constaté que la RD Congo semble actuellement revivre l’époque de Copernic, naguère marquée par l’intolérance. "Joseph Kabila est en droit de briguer un nouveau mandat au regard du comptage contenu dans la loi n°11/02/2011 ", avait déclaré le même conférencier, assistant à la Faculté de Droit de l’Université de Kinshasa (UNIKIN). Selon Mirindi Batumike, c’est la modification de l’article 71 de la Constitution du 18 février qui offre justement à Joseph Kabila, la possibilité de se présenter à la prochaine élection présidentielle. " Il ne fallait pas modifier cet article. Le comptage du nombre de mandats devait en principe commencer avec l’organisation des élections de 2016. Le fait que ces dernières n’avaient pas eu lieu, suppose que le mandat constitutionnel de Joseph Kabila issu des élections de 2011 se poursuit encore ", avait expliqué le conférencier. Et d’ajouter : " On ne peut pas empêcher le Président Kabila d’exercer sa faculté de se présenter aux élections dès lors que le régime juridique a changé. La force n’appartient pas à la rue. Plutôt à la loi. Le droit est du côté de l’actuel Chef de l’Etat ", avait renchéri ce jeune chercheur congolais en Droit constitutionnel, avant de conclure que " le cas Joseph Kabila n’est qu’un cas didactique. N’importe quel autre acteur politique à sa place, bénéficierait de mêmes garanties juridiques ". Quiconque avait participé à cette conférence-débat, se rappellera de mémoire la guerre sémantique et même de doctrines ayant opposé des juristes présents dans la salle, à leur collègue. Depuis, la thèse de Mirindi est diversement commentée dans l’opinion à Kinshasa. Et dire qu’il y a des gens aussi bien dans les rues de la capitale qu’au sein des états-majors des partis politiques de l’Opposition qui, à tort ou à raison, prêtent déjà cette "stratégie " à la Majorité présidentielle. FAIRE GAGNER LE DEBAT POLITIQUE EN CLARTE A plus d’une occasion qu’il lui est posé la question sur son avenir politique, le Président Joseph Kabila a toujours brillé par une sorte de constance. En d’autres termes, chaque fois que l’on pose clairement à Joseph Kabila, la question de savoir s’il se représentera ou pas à la prochaine présidentielle, sa réponse a toujours été la même et sans la moindre équivoque. " La Constitution sera respectée ", rétorque généralement l’actuel Chef de l’Etat. Il l’a encore déclaré lors de son tout dernier face-à-face avec les professionnels des médias au Palais de la Nation. A une consœur revenue sur cette récurrente question de sa candidature, le Président Joseph Kabila avait même ironisé, en demandant de trouver pour l’auteur de la question, un exemplaire de la Constitution du 18 février. C’était tout dire. A la lumière de ces réactions spontanées de Joseph Kabila, nombre d’observateurs se trouvent en droit de chercher à savoir à quoi rime alors le débat qui s’installe de plus en plus dans l’opinion, à propos de cette idée de la représentation du Président Joseph Kabila pour un nouveau mandat. S’agirait-il d’une initiative d’un Kabiliste qui aimerait voir le Raïs demeurer au pouvoir ? Toute la question semble est là. Cependant, l’article 64 de la Constitution interdit formellement au Président Joseph Kabila, de briguer un troisième mandat consécutif. C’est en tout cas, ce que n’ignorent pas les majors de la Coalition au pouvoir. Fort de cette restriction constitutionnelle reprise dans l’article sus-évoqué, les dauphins se chauffent en catimini, s’épient et se donnent des crocs-en-jambe dans les vestiaires de la Kabilie. Car, si la Constitution n’autorise pas l’actuel Chef de l’Etat à se présenter pour la troisième fois de suite, en tout cas, la même Loi fondamentale n’interdit pas à la Majorité présidentielle de présenter son candidat au prochain scrutin. Déjà, au crépuscule du second et dernier mandat constitutionnel, l’Opposition ne jure que par l’alternance au sommet de l’Etat. De bonne guerre. Légitime aussi est l’ambition de la Majorité présidentielle de conserver le pouvoir. A tous égards, le débat actuel gagnerait en clarté, si maintenant ou dans les jours à venir, les Congolais pouvaient savoir qui, au sein de la MP, porterait les couleurs ou serait le candidat à la présidentielle de décembre. Cet exercice est aussi valable pour l’Opposition. C’est la seule manière de mettre un terme à toutes les supputations qui semblent avoir gagné du terrain dans les débats sur la place publique à Kinshasa. La loi sur la répartition des sièges votée au Parlement étant en passe d’être promulguée, il appartient donc aux deux camps politiques (Majorité présidentielle et Opposition), de fixer l’opinion quant à leurs candidats Présidents de la République. Car, conformément au calendrier électoral publié le 5 novembre 2017 par la Ceni, le dépôt des candidatures à ce scrutin interviendra en juillet prochain.
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