Le Président ougandais a jeté un pavé dans la mare jeudi en déclarant depuis le Soudan du Sud que les Occidentaux avaient placé une marionnette à la tête du Congo. Dans un tweet qui a accompagné cette déclaration choc, Yoweri Museveni précisait qu’après avoir tué Lumumba, parce qu’il était communiste, « ils ont ensuite placé un Président marionnette » et depuis lors, « l’ONU est Congo ». De quoi parle Museveni ? Récit.

Avant et après l’indépendance, le Congo vit des moments troubles. Face à face, les tenants d’un système d’État unitaire porté par Lumumba et les fédéralistes, amenés par Moïse Tshombe. Le discours de celui qui deviendra le 30 juin 1960 le tout premier Premier ministre du pays est cinglant. Il dénonce un « séparatisme camouflé derrière le fédéralisme » avec pour objectif d’opposer les peuples et ensuite d’obtenir un Katanga indépendant destiné à servir, demain, les intérêts du capitalisme.

Lumumba se met à dos les Occidentaux

Ce discours et celui d’investiture, retransmis en direct à la radio, font mouche dans le pays et sur le continent. Mais la situation dégénère, aussi, car les ressortissants occidentaux et les Belges en particulier sont pris pour cibles. Obligeant la Belgique d’intervenir militairement. Problème, en pleine guerre froide, les moyens employés par Bruxelles – 11 000 hommes, avions de transport des troupes et navires – sont colossaux. De plus, l’OTAN valide l’opération. De quoi provoquer la réaction de l’Union soviétique à l’ONU. Le conflit congolais s’internationalise et les élites congolaises sont partagées entre les deux blocs.

Le 12 juillet 1960 le gouvernement congolais fera pourtant appel à l’ONU pour l’aider à faire face à l’agression extérieure. Le Conseil de sécurité demande à la Belgique de retirer ses troupes et autorise l’envoi d’une mission, l’ONUC, l’Organisation des Nations unies au Congo, visant à fournir une assistance militaire au jeune État indépendant. Jusqu’à 20 000 hommes, casques bleus et personnel civil, resteront sur le sol congolais jusqu’en 1964.

Mobutu, le pion occidental, se met en selle…

Dans ce contexte sulfureux, le 4 septembre 1960, le chef de l’État, Joseph Kasavubu, révoque le Premier ministre. Mais il oublie que la constituon d’alors ne le lui autorisait pas. Lumumba résiste et s’accroche à son poste. Donnant ainsi l’occasion à un troisième homme d’émerger : Mobutu.

Dans la foulée de la guéguerre Kasavubu-Lumumba, un coup d’État militaire a lieu à Léopoldville, soutenu par les États-Unis et l’ONU. Ancien militaire et journaliste, Mobutu se met en évidence. Avec l’appui des Américains et de la Belgique, il met en place une équipe, le fameux Collège des commissaires généraux, chargée de gérer cette situation chaotique.

La suite ? entre assignation à résidence de Lumumba, puis son assassinat le 17 janvier 1961, et l’écrasement de l’insurrection muleliste qu s’en est suivi, le nouvel homme fort du pays prend ses marques. Ayant ainsi réorganisé l’armée, Mobutu dépose Joseph Kasavubu et prend le pouvoir le 24 novembre 1965.

Après 32 ans de pouvoir sans partage, vomi par les puissances occidentales, Mobutu est à son tour chassé du pouvoir le 17 mai 1997 par Laurent Désiré Kabila, porté lui aussi par les mêmes occidentaux avec l’aide des pays de la région.

La nouvelle guerre qui éclate le 2 Août 1998, donne l’occasion à l’ONU de faire son retour dans le pays. La Mission des Nations unies en RDC, la MONUC, qui deviendra la Monusco, Mission pour la stabilisation du Congo en 2010, est créée le 30 novembre 1999. Entre temps, sous son regard, le pouvoir changeait de nouveau des mains. Avec l’avènement de Joseph Kabila remplacement son père assassiné le 16 janvier 2001.
Par CAS-INFO

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