Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit par apparaitre ! L’acquittement de Jean-Pierre Bemba constitue l’évènement de cette année, autant pour le peuple congolais que pour l’ensemble de la planète terre. Les dix années que ce compatriote vient de passer en
prison ont connu une fin normale. Mais le verdict du vendredi 08 juin a fortement entamé la crédibilité de la Cour Pénale Internationale.

Peu des gens et particulièrement les africains ne lui prêtaient plus la moindre confiance car cette cour s’est acharnée sur des africains avec une ferveur sans pareil. Depuis sa création, la Cour Pénale ne s’est occupée que des Africains et spécialement des Congolais. En tout
et pour tout cinq compatriotes ont été pratiquement enlevés sans ménagement ni la moindre considération et cosdnamnés lourdement pour 4 d’entre eux.

Mauvais signal

D’aucuns pensent qu’au lieu de laisser moisir JP Bemba en prison, il
aurait été plus juste de le fixer rapidement sur son sort ou de lui
accorder la liberté provisoire, telle que sollicitée plusieurs fois
par la défense. Le constat d’un dossier mal ficelé pousse à croire que
le Procureur Moreno était, soit instrumentalisé, soit « corrompu » par
une main noire. Dans un sens, cadres et militants du MLC n’avaient pas
tort de décrier un procès politisé.
En tous les cas, le revirement spectaculaire que vient de connaître
l’affaire Bemba vient de semer le doute dans de nombreux esprits au
sujet des investigations du Procureur Moreno Ocampo comme de celles de
celle qui lui a succédé au poste, Bensouda.
Beaucoup de Congolais et Africains ont désormais toutes les raisons
de douter de l’indépendance et de l’impartialité des magistrats du
parquet comme du siège de la CPI. Du coup, il y a à se demander si
les arrêts rendus contre Germain Katanga, Thomas Lubanga, Matthieu
Ngudjolo étaient assis sur des faits irréfutables. Il reste à savoir
si le Général Bosco Ntaganda, dont le dossier relatif aux crimes de
guerre et crimes contre l’humanité commis en RDC y est pendant
connaîtra un verdict sans reproche.
Au regard du feuilleton de Jean-Pierre Bemba, on est en droit de
s’interroger sur l’impunité des commanditaires et auteurs des
massacres, viols, tortures, et autres épurations ethniques au
Nord-Kivu, en Ituri, au Sud-Kivu, au Nord-Katanga et dans le Grand
Kasaï. En s’illustrant par une justice qui a tout l’air d’être
sélective, la CPI laisse la triste image d’une juridiction qui agirait
sur ordre. De qui ? Les Occidentaux sont pointés du doigt.

Arrestations illégales et irrégulières
En 2008, en exil en Belgique, Jean-Pierre Bemba fut cueilli vers 21
heures en son domicile situé au quartier huppé de Rhode-Saint-Genèse
avant d’être menotté et conduit brutalement dans une fourgonnette de
la Police Belge pour la prison de Scheveningen, aux Pays-Bas. Le
mandat d’arrêt émis par la Procureur Ocampo Moreno n’était pas
accompagné d’un dossier judiciaire documenté par des preuves de
culpabilité. Il va ainsi passer presque douze mois dans cet état sans
que le Procureur n’ait pu requalifier les faits comme prévu par la
Charte de Rome en ce qui concerne les accusations de crimes de guerre
ou contre l’humanité, viols et autres crimes lui reprochés sur papier,
sans aucune preuve palpable.
Des audiences publiques lugubres et ennuyeuses
L’opinion a assisté à des audiences publiques ennuyeuses et monotones
au cours desquelles l’accusation n’avait apporté aucune preuve
palpable au regard de la Charte de Rome créant cette juridiction
judiciaire internationale. Bien au contraire, que des fois les avocats
de la défense n’ont-ils pas humilié le Procureur Occampo Moreno en
balayant du revers de la main les différentes accusations qu’il
prononçait à charge de l’infortuné !

J.P Bemba n’a jamais mis ses pieds à Bangui
Le tout premier élément qui a surpris l’opinion, c’est le fait que
durant tout ce procès, l’accusation n’a jamais apporté des preuves
attestant une quelconque présence de l’infortuné sur le territoire
centrafricain. Il en est de même du gouvernement centrafricain et de
la Fédération Internationale des Droits de l’Homme qui s’étaient
présentés comme parties civiles, en saisissant la Cour Pénale
Internationale.

Experts militaires
ridiculisent la CPI
Au cours des audiences publiques, tous les experts militaires
provenant des Etats européens commis pour éclairer la religion de la
Cour avaient démontré, preuves à l’appui, que l’on ne peut pas diriger
les opérations militaires pendant une guerre à partir de 8.000 kms du
front. Il étairt, du reste, prouvé que J.P.Bemba se trouvait à la tête
de la délégation de son mouvement politico-militaire le MLC aux
négociations politiques inter congolaises de Sun City en Afrique du
Sud.

Eléments du MLC sans armes au beach de Bangui
Il a été établi aussi que les éléments du MLC avaient été accueillis
au beach de Bangui par l’Etat-Major composé des militaires de l’armée
régulière centrafricaine. C’est là qu’ils avaient été équipés en armes
et habillés en tenues de l’armée régulière centrafricaine.
Et c’est le même Etat-Major centrafricain qui allait diriger les
opérations de ratissage de la ville de Bangui et ses environs pour
déloger des éléments rebelles du général François Bozize. L’actuel
général de Brigade Mustafa Munia commandait les éléments du MLC en
compagnie des officiers supérieurs centrafricains qui connaissent bien
le terrain et les différentes localités occupées par les rebelles de
François Bozize, qui bénéficiait des appuis militaires de l’armée
tchadienne.

Ange-Félix Patassé jamais entendu par la CPI

Le plus étonnant et révoltant, c’est le fait que le chef de l’Etat
centrafricain de l’époque, à savoir Ange-Félix Patassé, et aucun
officier supérieur centrafricain n’avaient jamais été convoqués, ni
comme témoins ni comme renseignant, par la Cour et encore moins par le
Procureur Occampo Moreno. Et cela pendant tout le procès qui avait
duré sept ans.

Les lettres de Bemba à Bangui, ONU, Union Africaine et Union européenne

Lorsque Jean-Pierre Bemba avait eu vent des exactions attribuées aux
éléments du MLC durant les opérations militaires de ratissage à Bangui
et ses environs, il avait expédié des lettres au gouvernement
centrafricain, avec copies pour information à l’Union Africaine, Union
Européenne, l’ONU et certaines ONG de défense des droits de l’homme
pour demander à la justice militaire de l’Etat centrafricain de
sanctionner avec sévérité ce genre d’actes. Plus tard, de retour à
Gemena, il avait institué une cour martiale pour juger certains de ses
hommes reconnus coupables de ces crimes. La presse congolaise avait
été conviée à couvrir ce procès. On rappelle à ce sujet qu’un avion de
la MONUSCO mis à la disposition des journalistes kinois avait été
empêché de décoller de l’aéroport international de Ndjili. Ceux de nos
confrères qui avaient pu atteindre Gemena à bord d’un autre avion de
la MONUSCO avaient été entendus sur procès-verbaux par les «services»
dès leur retour à Kinshasa.

Jurisprudence Mathieu Ngudjolo
Le chef d’une milice de l’Ituni, en la personne de Mathieu Ngudjolo,
et expédié à La Haye pour des accusations à charge de ses éléments
d’avoir commis des crimes de guerre et contre l’humanité dans le
territoire de l’Ituri. Il passa à cinq ans à la prison de
Scheveningen, jusqu’au jour où les différents témoignages confirmèrent
que lors des massacres commis sur des populations civiles dans la
localité de Bogoro, en sa qualité d’infirmier, il était en train de
travailler dans un hôpital au niveau de la salle d’accouchements. La
Cour Pénale Internationale l’acquitta et il retourna au Congo. C’est
grâce à cette jurisprudence de la CPI et aux autres éléments que
vendredi dernier la chambre d’appel a fini par acquitter purement et
simplement le leader du MLC.
Une autre jurisprudence internationale qui a été prise en compte par
les juges de la chambre d’Appel concerne le cas d’un grand général de
l’armée de la République de Croatie. Ce dernier avait été accusé
d’avoir été mêlé à des crimes de guerre et crimes contre l’humanité
pendant la grande guerre civile dans l’ex-Yougoslavie. Dès lors que
des témoignages concordants avaient démontré qu’il n’avait jamais été
sur les champs des batailles, la Cour Pénale Internationale sur la
Yougoslavie l’avait purement et simplement acquitté.
F.M.
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