*Une seule certitude est qu’il finira par parler. Mais, ni le jour, ni la date n’ont été révélés, lors de l’ouverture, ce mercredi 20 juin 2018, de la session extraordinaire convoquée à son initiative. A en croire Aubin Minaku, le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, a à dire à la nation, d’ici le 20 juillet. Voilà tout.

De quoi s’agit-il ?

Au fond, que veut-il annoncer au moment où le processus électoral passe à une vitesse de croisière, avec la convocation, dès ce samedi 23 juin 2018, du corps électoral et l’ouverture des bureaux de réception et de traitement des candidatures pour tous ceux, démocratiquement, veulent rivaliser d’ardeur en vue de briguer un mandat électif à la Députation Provinciale ? Certes, des préoccupations qui, constitutionnellement, attendent des réponses précises du Président de la République, sont multiples. Tout comme les préalables posés par la plupart de parties prenantes pour garantir la tenue d’élections crédibles, transparentes, démocratiques, justes et apaisées, demeurent entiers. S’il a choisi de parler demain ou, même, d’ici le 20 juillet, l’impatience mêlée à la course contre la montre créent un effet contreproductif dans les calculs politiques de tous ceux qui espéraient ainsi être fixés sur ce florilège de conditionnalités, pour se lancer, enfin, dans la bataille. Les affaires, par exemple, de la machine à voter, du fichier électoral dont les recommandations de l’OIF trainent encore, du moins jusqu’ici, sur la table de la CENI, l’épineuse question de la décrispation politique ou, alors, celle de son éventuel troisième mandat, soulèvent des montagnes. Le fait, pour lui, de s’annoncer servait, tout de même, d’amortisseur de tous les chocs aussi bien internes qu’externes auxquels la RD. Congo est, depuis un certain qu’on parle ‘’d’elle sans elle’’ à Paris, Luanda, Addis-Abeba, New York, Bruxelles, Londres ou Berlin, confrontée.

Plusieurs fers au feu

Quoi qu’il en soit, Kabila, manipulant apparemment, plusieurs fers au feu, clique sur plusieurs claviers. Tantôt, il secoue le Parlement, pour la continuité du travail en session. Tantôt, il réunit le gouvernement en retraite à Kingakati. Puis, finalement, il visite les ouvrages à Kinshasa, après l’inauguration de quelques chrysanthèmes à Lubumbashi. Dans l’entretemps, il nomme au Conseil d’Etat, à la Cour de Cassation et promet de chambouler partout. Dans l’espace de quelques mois, il est à l’offensive sur tous les fronts. She Okitundu est, dorénavant, entre les deux avions. D’ailleurs, lui-même, revenant de Kinshasa, n’a-t-il pas reçu à l’aéroport international de N’djili, au prestigieux salon présidentiel situé dans les nouveaux bâtiments made in Matata, un légat de Moussa Faki Mahamat ? Comme qui dirait que l’homme qui était attendu à Luanda, un dimanche 17 juin 2018, aurait choisi, plutôt, d’écrire sur les avancées du processus électoral congolais à ses pairs africains, en lieu d’en discuter de vive voix avec eux. Mais ceci n’épuise pas, pourtant, le débat.

Pressions internes et externes…

Car, en revanche, les revendications du CLC, de l’Opposition, de la Communauté internationale, loin de s’entrechoquer, se ressemblent et se recoupent autour de ce même processus électoral dont le train veut, décidément, quitter la gare, faut-il le rappeler, ce samedi 23 juin 2018. Toute l’artillerie mise en branle pour exiger la mise en œuvre de l’Accord de la Saint Sylvestre, en ce qu’il postule pour la décrispation totale de l’espace politique et médiatique, le consensus et, surtout, la ribambelle de mesures de confiance, ne résonne pas de la même manière dans les tympans du Président de la République. A contrario, il fait une fine bouche, fait fi de tout cela, et poursuit, inexorablement, son bonhomme de chemin. D’où, la CENI, très accusée d’être de mèche, fonce et elle irait, semble-t-il, jusqu’au bout, tout en maintenant la machine à voter et le fichier électoral dans son arsenal technique en l’état.

Entre la prise en compte de ces revendications et la continuité du processus, la RD. Congo va, certainement, tanguer. Mais, l’on devra tout faire, pour sauvegarder son unité et son territoire, conseille-t-on.

Avant-goût

C’est aujourd’hui qu’en principe, les Députés et Sénateurs réunis en Congrès, pourvoiront à la succession à la Cour Constitutionnelle de Vunduawe Te Pemako, devenu Président du Conseil d’Etat. Minaku et Kengo ont convoqué, depuis hier, ce Congrès aux allures d’un avant-goût avant celui que tout le monde attendait pour entendre le Président Kabila.

LPM
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