Le 5 novembre 2017, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), avait annoncé la convocation du corps électoral le 23 juin 2018. Pas seulement. Corneille Nangaa avait promis l’ouverture des Bureaux de réception et de traitement de candidatures (BRTC), le 24 du même mois pour les provinciales. C’est chose faite depuis les samedi et dimanche derniers. La Centrale électorale a ouvert ses BRTC sur l’ensemble du territoire national. Comme pour dire le train a quitté les différentes gares à la même heure.

Vu des analystes, de par les deux actions sus-évoquées, c’est-à-dire la convocation du corps électoral le samedi 23 et le dépôt de candidatures 24 heures seulement après, le processus électoral en RD Congo vient de franchir une étape importante. Tout un symbole. Preuve que la CENI tient mordicus au respect de son chronogramme rendu public le 5 novembre de l’année dernière. Que n’aurait-on pas dit s’il n’y avait rien à la date du 24 juin ? Poser la question, c’est y répondre.

LA BALLE DANS LE CAMP DES ACTEURS POLITIQUES
Au premier trimestre de l’année en cours, beaucoup s’est raconté dans les rues de Kinshasa, au sujet du processus électoral en cours. Nombreux sont des Congolais en général et Kinois en particulier qui, "instrumentalisés" par des discours politiques contradictoires, émettent encore des doutes quant à la tenue effective des élections le 23 décembre prochain. Un doute peut-être légitime, mais qui malheureusement, semble plus reposer sur des conjectures que sur des données fiables. Dans un environnement où des colportages sont distillés à la vitesse du son, chacun rafistole et donne l’impression de détenir la bonne info. Sur les réseaux sociaux, le président de la Ceni et toute son équipe occupent une place privilégiée dans les débats des internautes rd congolais. .
Cependant, il s’avère que malgré toute la diatribe contre sa personne, Corneille Nangaa demeure imperturbable. Autant dire que le numéro 1 de la Centrale électorale reste attaché à ses prévisions dévoilées depuis le mois de novembre 2017. Qui va donc reprocher à la Ceni d’exécuter son calendrier ? La question vaut son pesant d’or, quand on sait que c’est cette même Feuille de route que la classe politique et les partenaires extérieurs de la RD Congo réclamaient matin, midi et soir.
La réussite du processus électoral en cours n’étant pas la seule affaire de la Ceni, il appartient donc aux autres partenaires de remplir leurs parts de contrat. Avec la convocation de l’électorat samedi et l’ouverture des Bureaux de réception et de traitement des candidatures le jour suivant, la Ceni en tant qu’organe technique chargé de l’organisation matérielle du scrutin, a prouvé à la face du monde qu’elle met effectivement le cap sur la tenue des élections à la date prévue. En tout cas, au stade actuel du processus, il n’y a encore aucun clignotant visible qui ferait penser à un nouveau report du scrutin, après celui de décembre 2016. Sur cette base, la balle se trouve dorénavant dans le camp des acteurs politiques. Placés devant leur responsabilité collective, les acteurs politiques congolais n’ont plus droit à des manœuvres dilatoires, de nature à freiner l’élan actuel du processus.

VIVEMENT UNE "CITOYENNETE ELECTORALE "
Ici comme dans des pays de "jeune" démocratie d’Afrique subsaharienne, les élections constituent un moment crucial de la vie d’une nation. L’expérience renseigne que dans la plupart des cas, le scrutin est souvent contesté avant même son organisation. En RD Congo, plus précisément, la très vive controverse sans cesse ni fin sur la machine à voter illustre parfaitement cette réalité bien malheureuse. Normal dans un pays au consensus difficile.
Cependant quelle que soit la pertinence de l’argumentaire développé, soit pour récuser cette imprimante, soit pour soutenir son utilisation aux opérations des prochaines élections, plus d’un observateur invite la classe politique à faire preuve de beaucoup de civisme. Ici, l’exhortation consiste à créer un environnement favorable à la réussite du processus électoral en cours. Cela s’entend, un comportement citoyen est un impératif sur lequel nul acteur politique impliqué à quelque niveau du scrutin, ne saurait transiger. C’est ce que d’aucuns qualifient de "citoyenneté électorale". Pour y parvenir, les différents partis et regroupements politiques endossent une lourde responsabilité d’éducation de leurs militants.
A tous égards, les jours avancent et nous approchent davantage du délai butoir. Face à cette évidence, la classe politique congolaise n’a plus droit à l’erreur. Les élections étant l’un des principaux moyens de faire participer le peuple à l’exercice du pouvoir, l’unique voie pour se choisir librement les dirigeants, il appartient donc à ceux qui ambitionnent d’exercer le pouvoir à quelque niveau du mandat électif, de se concentrer sur cette ultime bataille démocratique. Laurel KANKOLE
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