* Reste à savoir l’orientation qu’il prendra, après son plébiscite comme candidat du MLC à la prochaine présidentielle.


C’est confirmé. Jean-Pierre Bemba arrive à Kinshasa le mercredi 1er août prochain. La nouvelle a été annoncée Mme Eve Bazaïba Masudi, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC), dans un communiqué signé hier lundi 23 juillet dont la copie est parvenue à la rédaction de « Forum des As ». Ainsi, la dame de fer du parti de la fourmi invite les Kinois à réserver un accueil chaleureux au chairman de leur parti qui signe son retour au bercail, après une longue absence de dix ans du pays.

Au siège national du parti, situé sur l’avenue du Port à Gombe, tout comme dans les différentes fédérations du MLC, la nouvelle du retour de Jean-Pierre Bemba au pays a suscité une exaltation incoercible. Une allégresse à l’image de celle des membres de famille d’un enfant prodige. Cadres, militants et sympathisants du MLC s’impatientent. Tous, implorent le temps d’accélérer son vol. Autant dire qu’au MLC, un travail de fond est en train de se faire pour une mobilisation sans faille. Le tout, à l’honneur de Jean-Pierre Bemba.

UN ECLAIR DANS LE FIRMAMENT POLITIQUE DE L’OPPOSITION ?
Conformément au contexte politique actuel du pays, Jean-Pierre Bemba arrive à Kinshasa à une étape importante du processus électoral en cours. A savoir le dépôt de candidatures pour la présidentielle et la députation nationale, prévu du 25 juillet au 8 aout prochain. Hasard ? Simple coïncidence de calendrier ? Signal fort d’un come-back sur la scène politique ? A priori, personne ne saurait y répondre avec une certitude absolue.
Cependant, des inconditionnels de la scène politique rd congolaise considèrent l’arrivée annoncée du chairman du MLC dans la capitale, comme un éclair de rouge vif dans le firmament politique de l’Opposition.
Au moment où certains plénipotentiaires de l’Opposition plaident pour une candidature commune ou unique -c’est selon - de leur camp à la présidentielle du 23 décembre prochain, la rentrée de Jean-Pierre Bemba évacuera sans doute, certaines hypothèques, quant à son avenir politique.
Le leader du MLC postulera-t-il à la Magistrature suprême ? Sera-t-il disposé à coaliser avec d’autres partis politiques en vue de la formation d’une méga plateforme électorale, dans la perspective d’une candidature commune souhaitée de l’Opposition ? Si non, quelle est la consigne de vote que Jean-Pierre Bemba donnera à sa base, au cas où il ne serait pas candidat au scrutin présidentiel à venir ? Autant de questions, sans réponses, qui restent suspendues sur les lèvres de plus d’un Congolais.
Néanmoins, le moins que l’on puisse savoir, est que Jean-Pierre Bemba a été plébiscité comme candidat du MLC à La prochaine élection présidentielle, à l’issue du Congrès du parti organisé du 12 au 13 juillet au centre catholique Nganda, dans la commune de Kintambo, à Kinshasa. Ici, la question n’est de savoir si l’intéressé avait ou pas, été contacté au préalable. D’emblée, on serait tenté de penser que le MLC n’en serait pas arrivé là, sans l’aval même de son leader.
Principal challenger de Joseph Kabila au second tour de l’élection présidentielle,organisée le 28 octobre 2006, Jean-Pierre Bemba revient donc au pays dans un environnement politique tout autre que celui de 2006 marquant quelque peu, l’apogée de son combat politique. Pendant les dix années qu’il a passées en prison, beaucoup d’eau aura coulé sous le pont.D’ores et déjà, d’aucuns pensent qu’il devrait momentanément se retirer de la scène politique de cinq prochaines années pour se refaire le moral et prendre l’exacte mesure des enjeux politiques de l’heure, en vue d’un bel élan pour le futur.

ENCORE EN LIBERTE PROVISOIRE
Pour la petite histoire, Jean-Pierre Bemba, élu sénateur en janvier 2007, avait quitté la RD Congo quelques mois après le scrutin sénatorial, avant d’être arrêté à Bruxelles, au mois de mai de la même année. De la capitale belge, il fut aussitôt acheminé à la prison de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye en Hollande. C’est là qu’il a consommé les dix ans de son mandat de sénateur.
L’un des quatre vice-présidents de la RD Congo (2003-2006), Jean-Pierre Bemba avait été condamné en première instance en 2016 à 18 ans de prison, la peine la plus lourde jamais imposée par la CPI, pour les meurtres, viols et pillages commis en Centrafrique par sa milice entre octobre 2002 et mars 2003. Mais au mois de juin dernier, un jury d’Appel divisé a ordonné sa mise en liberté, l’acquittant à la surprise générale de sa condamnation de 2016. Le cas Bemba est revenu le mercredi 4 juillet devant la Cour de La Haye où il est accusé de subornation de témoins dans le cadre de son principal procès. Les juges doivent rendre leur décision dans les prochains mois.
Laurel KANKOLE
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