Après son acquittement, les autorités congolaises autorisent Jean-Pierre Bemba à disposer d’un passeport diplomatique. Ce qui n’est pas le cas pour l’opposant Moïse Katumbi. Qu’est ce qui explique cette disparité ?

Jean-Pierre Bemba peut demander un passeport diplomatique et rentrer dans son pays. Le ministre des Affaires étrangères le lui a signifié dans un courrier datant 25 juin dernier.

"Je vous saurais gré de bien vouloir demander à l’honorable sénateur Jean-Pierre Bemba de dépêcher son agent du protocole pour retirer un formulaire de demande de passeport diplomatique auprès de notre ambassade à Bruxelles", a écrit Léonard She Okitundu, dont un extrait du courrier a été publié par nos confrères de Jeune Afrique.

Fidèle Babala : "Jean-Pierre Bemba est sénateur. Il a droit à un passeport diplomatique"
Le secrétaire général adjoint du MLC, le Mouvement de Libération du Congo, dirigé par Jean-Pierre Bemba, juge cette démarche tout à fait normale.

"Monsieur Jean-Pierre Bemba est sénateur de la République. Tous les sénateurs ainsi que les députés ont droit à un passeport diplomatique. Je ne vois pas pourquoi vous faites la comparaison avec Moïse Katumbi", soutient Fidèle Babala.

Injustice ?

Pour le porte-parole de l'ancien gouverneur du Katanga, en revanche, "cette comparaison a sa raison d’être car Moïse Katumbi subit une injustice. Comme tout citoyen congolais, il a le droit de disposer d’un passeport", nous a déclaré Olivier Kamitatu.

Réplique de Lambert Mendé Omalaga, le porte-parole du gouvernement congolais. "Il a un problème de nationalité. Seuls les nationaux ont droit à un passeport. Il avait fait de fausses déclarations pour devenir gouverneur. On a découvert ca. Pour avoir un passeport, que ce soit diplomatique ou ordinaire, il faut présenter une attestation de nationalité. Comment va-t-il l’avoir s’il n’a pas la nationalité congolaise."

Le refus des autorités congolaises d’octroyer un passeport à Moïse Katumbi se justifie aisément, selon Jean Omasombo Thsonda, professeur de science politique à l'Université Libre de Bruxelles et à l’Université de Kinshasa.

"Ce n'est pas par amour. C'est par stratégie politique pour intimider, pour décourager davantage Katumbi en disant : je peux favoriser tout le monde, même mon pire ennemi d'hier, sauf toi qui m'a trahi. Tu as été mon homme, tu es passé dans l'autre camp. Je ne te pardonnerai jamais."






Juste après son acquittement début juin, le ministre congolais de la Justice a déclaré à la DW que Jean-Pierre Bemba serait le bienvenu dans son pays. "Moïse Katumbi sera remis à la justice dès son retour à Kinshasa", conclut Alexis Thambwe Mwamba.

Affaire de "faux passeport"

Le 14 juin dernier, l’opposant Moise Katumbi a été interpellé à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem. Motif invoqué : son passeport congolais n’est pas en règle. Après des tractations, l’ex gouverneur du Katanga s’est vu délivré un titre de séjour provisoire, le temps de lui laisser le temps de régulariser sa situation, ont expliqué les autorités belges.





Selon nos confrères de Jeune Afrique, citant le quotidien flamand Het Laatste Nieuws, "en contrôlant son passeport, les policiers ont découvert une fausse page d’identité". Réponse du cabinet de M. Katumbi :"le passeport semi biométrique qu’il détenait n’aurait pas été reconnu par la machine de contrôle".

Plusieurs sources nous ont confirmé que Moise Katumbi a formulé une demande de délivrance d’un passeport à l’ambassade de RDC à Bruxelles, sans succès pour l'heure.
dw.com
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