Depuis deux jours, la CENI continue à taper du poing sur la table en rapport avec les provinciales. La date de clôture prévue au calendrier électoral pour le dépôt des candidatures, c’est le dimanche 8 juillet, dans quelque deux jours. La centrale électorale fait savoir qu’il n’y aura aucune prolongation possible sinon elle impacterait négativement sur le reste des opérations préélectorales dont la date du 23 décembre pour la tenue des élections générales.

Or, dans presque toutes les provinces, il n’y a pas eu d’engouement autour des Bureaux d’enregistrement des candidatures, du moins jusqu’hier, presque deux semaines après le début de l’opération. Pire encore, dans la Tshuapa et la Mongala, les plus démunies des provinces de l’ancien Equateur où on parle de désert total devant les Bureaux d’enregistrement des candidatures.
La raison de ce désintérêt semble bien être le taux prohibitif de la caution dont le montant est de 1000 USD par candidat désigné sur la liste électorale. Alors que dans l’ancienne loi électorale, la caution couvrait tous les candidats alignés dans une liste d’un parti politique. Ce qui était facile. Aujourd’hui, les partis politiques sont contraints de débourser une petite fortune pour couvrir les frais de caution dans toutes les provinces où ils vont compétir aux provinciales.
Il y a 26 provinces y compris la ville-capitale Kinshasa. Ce qui est généralement au-dessus de leur maigre bourse. C’est ici le blocage. La nouvelle loi électorale n’avait pas pris en compte les réalités dans les partis politiques, ceux-là qui compétissent aussi bien aux provinciales, aux législatives qu’à la présidentielle dans la fixation du montant de la caution en dollars US et par candidat sur les listes électorales.
La conséquence vient par ce délitement devant les Bureaux d’enregistrement des candidats députés provinciaux. Pourtant, il s’agit-là d’une Institution délibérante essentielle. D’autant plus qu’elle vote au second degré les sénateurs et les gouverneurs de provinces. Cela fait douze ans qu’il n’y a pas eu en RDC la moindre élection provinciale, c’est pratiquement deux législatures et demie sans le moindre renouvellement du mandat des instances provinciales. C’est trop comme hors mandat.
Les Congolais attendent cette fois de voir élire les députés provinciaux valables, compétents et irréprochables sur le plan de la moralité. Au cours de ces 12 ans, on a assisté à des scènes bizarres et inédites dans les Assemblées provinciales, chaque fois qu’il était question d’une élection généralement des gouverneurs de provinces. Les voix des députés provinciaux sont vendues aux enchères. Ce qui a souvent fait élire les gouverneurs les plus offrants.
Ces derniers se sont occupés moins du développement de leurs provinces respectives qu’ils ont ramenées à l’âge de la pierre taillée. Une autre séquence déplorable dans les Assemblées provinciales, ce sont les motions de défiance contre les gouverneurs en fonction qui sont aussi monnayées, ce qui a pour effet de déstabiliser nombre d’Exécutifs provinciaux.
Ces derniers ont trouvé une parade qui est de saisir la Cour constitutionnelle pour qu’elle se prononce sur la constitutionnalité de ces motions de défiance. Dans presque tous ces cas, la haute Cour a débouté les Assemblées provinciales et réhabilité par Arrêt les gouverneurs de provinces concernés. On s’est retrouvé dans un hiatus.
Des gouverneurs de provinces qui ont perdu la confiance de leur mandant, l’Assemblée provinciale mais avec en poche des Arrêts de réhabilitation de la Cour constitutionnelle. On peut rappeler à ce sujet les cas les plus pathétiques connus qui sont ceux de Jean-Pierre Kazembe Mukonzo du Haut-Katanga, Jean-Marie Booto de la Tshuapa et Alex Kande Mumpompa du Kasaï central. Tous étaient finalement bloqués à Kinshasa où plus tard où ils durent se résoudre à présenter leur démission.
Plusieurs autres gouverneurs de provinces ont connu le même cheminement. On voit comment les députés provinciaux jouent un rôle-clé à travers les Assemblées provinciales dans la stabilité ou l’instabilité des provinces. Ces députés provinciaux avec les gouverneurs qu’ils produisent sont souvent du côté de l’instabilité des provinces.
Pour les provinciales du 23 décembre 2018 dont l’opération de dépôt de candidature se termine ce dimanche, le vœu des Congolais est de voir s’opérer un changement radical dans le choix des députés provinciaux. On peut poser la question à chacun de ces députés provinciaux des actuelles Assemblées provinciales combien, au cours de ces 12 ans d’exercice, ont élaboré une proposition d’Edit (loi en provinces) pour améliorer le quotidien de leurs populations. Nul doute qu’ils sont à compter sur les doigts d’une main. KANDOLO M.
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