Alors que Glencore a annoncé avoir été assigné en justice aux Etats-Unis dans le cadre d'une vaste enquête pour corruption qui porte sur ses activités au Nigeria, au Venezuela et en République démocratique du Congo de 2007 à aujourd'hui, de nouvelles révélations pourraient bien compliquer encore les affaires du géant suisse des matières premières. L'information a été dévoilée par le Wall Street Journal. L'une des filiales de Glencore en RDC, KCC, payait des millions chaque année à une société liée à Dan Gertler, homme d'affaires israélien – déjà sous sanction du Trésor américain pour corruption – afin de faciliter ses relations avec différentes institutions congolaises. Que dit ce contrat ? En quoi est-il suspect ?

Il s'agit d'un contrat signé entre KCC, une filiale de Glencore, et Denovo Congo SPRL, présentée à l'époque comme la représentation au Congo de Fleurette, la société de Dan Gertler, l'ami du président Kabila.
Ce contrat date du 3 décembre 2013. A l’époque, l'homme d'affaires israélien est déjà très controversé. C'est pour une transaction douteuse signée avec Dan Gertler que le FMI avait suspendu quelques mois plus tôt ses prêts à Kinshasa. L'Africa progress panel de Koffi Annan l'avait aussi pointé du doigt.
Depuis 2007, Glencore et Dan Gertler étaient pourtant déjà partenaires au Congo dans deux projets miniers, dont KCC. Mais ce contrat montre qu'en plus, depuis 2013, KCC payait en plus chaque année 6 millions de dollars à Denovo Congo SPRL et à son représentant Dieter Deboutte - lui aussi aujourd'hui sous sanctions du Trésor américain - pour lui fournir toute une série de services, notamment pour « le maintien des relations avec la présidence, le Parlement, différents ministères » et même le système judiciaire.
Ce contrat évoque tout de même dans son point 9 la nécessité pour le sous-traitant, en l'occurrence Denovo Congo, de respecter les dispositions anti-corruption. Mais si la transaction parait aujourd'hui suspecte, c'est que Dan Gertler avait déjà été soupçonné d'avoir payé des pots-de-vin à plusieurs officiels congolais, du président Kabila à des magistrats, pour le compte d'un fonds d'investissement américain Och Ziff.
Ce fonds avait été épinglé en 2016 par le SEC, le gendarme des marchés américains, et avait reconnu les faits. La présidence congolaise avait, elle, démenti toutes ces accusations.
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