L’analyse des relevés d’analyse se poursuit dans l’affaire opposant le ministère public aux 36 présumés miliciens du mouvement terroriste Kamwina Nsapu, branche Kinshasa. Le tribunal s’est adonné, à l’audience d’hier jeudi 12 juillet, à l’exercice de rétablir les contacts téléphoniques entretenus par les prévenus Ali Mputu, Ben Tshimanga, Bakenga, Christian Muakadi, Kaleu Francky, Tudiakwila Roger, Bakajika et Eric Ngalamulume.

S’appuyant sur les procès verbaux des OPJ, l’Officier du ministère public a, dès le début de l’instruction d’hier à la prison militaire de Ndolo, dit sa consternation de constater que le prévenu Ali Mputu, considéré comme l’implanteur du mouvement terroriste Kamwina Nsapu dans la mégapole congolaise, aurait utilisé 12 numéros de téléphone pour sensibiliser ses troupes aux attaques.
Le simple fait d’utiliser 12 numéros en une tranche de temps aussi réduite, renseigne suffisamment sur la personnalité du prévenu", argue l’organe de la loi.
"Le prévenu a lui-même reconnu sur PV qu’il utilisait 12 sims différents. C’est par diversion qu’il a utilisé autant de numéros. L’objectif pour lui était, non seulement de mobiliser ses poulains, mais aussi de jeter le flou sur les services de sécurité", a déclaré le ministère public.

DES PRÉVENUS NIENT LEURS NUMÉROS DE TÉLÉPHONE
Interrogé, le prévenu Ali Mputu dit ne reconnaître que deux numéros de téléphone. Réagissant à la demande du tribunal de donner le mot de passe de son téléphone, le prévenu a semblé l’ignorer. Il est allé jusqu’à affirmer qu’au moment de son arrestation, son téléphone n’avait pas de code de déverrouillage.
Après vérification des experts, il s’est avéré que l’un des numéros communiqués par le prévenu était enregistré sous un autre nom. Une révélation qui a conduit les avocats des parties civiles à conclure que le prévenu a fourni au tribunal un faux numéro.
"Le fait que le prévenu refuse de permettre au tribunal d’accéder au contenu de son téléphone affirme qu’il en sait quelque chose sur cette affaire", a réagi Me Lunda Banza, avocat de la partie RDC.
"Le prévenu dit qu’il n’a jamais eu de code pour accéder au contenu de son téléphone. Cela est absurde, car le téléphone ne se donne pas un code lui-même. Donc, nous notons que le prévenu ne veut pas collaborer avec le tribunal pour des raisons que lui-même sait", a réagi le bâtonnier national Matadi Wamba.
Le tribunal a, au cours de cette même instruction, fait état d’une communication téléphonique entretenue entre les prévenus Christian Mukadi et Bakajika le 27 juillet à 11h52. Criant au montage, le prévenu Mukadi n’a pas caché son étonnement de ne pas comprendre comment son téléphone continuait à émettre des appels jusqu’ à 11heures, lui qui a été arrêté le même jour à 9 heures.

LA DEFENSE NOTE DES INCOHÉRENCES
Dans sa réplique, les conseils de la défense ont formulé un certain nombre d’observations à l’intention du tribunal. S’agissant de Mputu Ali, Me Richard Ngoy fait remarquer qu’à la lumière des déclarations faites par les experts, le numéro que l’on attribue à son client ne serait activé qu’en janvier 2018, alors que ce dernier se trouvait aux arrêts depuis six mois.
"Vous avez remarqué que le ministère public a été en difficulté au cours de cette instruction. Les opérateurs de téléphonie ont démontré que ces numéros sont identifiés à d’autres personnes. Le numéro sur lequel on estime que mon client avait abondamment communiqué n’a été activé qu’en janvier 2018. Ce, alors que le concerné était en détention depuis six mois plus tôt", a plaidé Me Richard Ngoy.
Le tribunal a, avant de lever la séance, fait le constat selon lequel la plupart des prévenus se sont enregistrés auprès des compagnies de téléphonie mobile sous de fausses identités. Pour des raisons de célérité, il promet de confronter 10 autres prévenus â l’audience du mardi 17 juillet prochain. Orly-Darel NGIAMBUKULU
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