* Le leader de l’UDPS s’engage à combattre la corruption, fléau dont les proportions se chiffrent par milliards.
*Quant à sa prétendue inexpérience dans la gestion des affaires de l’Etat, Fatshi répond : "C’est vrai, je n’ai pas d’expérience dans le bradage et le pillage des deniers publics, mais j’ai de l’expérience dans le respect des libertés publiques et des droits de mes concitoyens..."

Le président de l’Union pour la Démocratie et le progrès social (UDPS), Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, candidat à l’élection présidentielle du 23 décembre prochain, a présenté hier mercredi 15 août à Kinshasa, son programme de gouvernement. Celui-ci, intitulé "Vaincre la pauvreté", et qui vise la transformation de la RD Congo, est chiffré à 86 milliards 710 millions de dollars USD, étalés sur deux fois 5 ans (2019-2023) et (2024-2028). Fatshi, comme l’appellent si affectueusement ses innombrables partisans, a détaillé les grands axes de son programme de gouvernement devant un auditoire constitué de plusieurs dirigeants des partis de l’Opposition, mais aussi de chefs de missions diplomatiques accrédités à Kinshasa.

Selon le Président de l’UDPS, la lutte contre la pauvreté sera la "Grande cause nationale". Pour cela, Fatshi entend "mobiliser toutes les énergies, tous les moyens d’Etat et tous les appuis extérieurs, pour les faire converger vers ce dessein commun, dont la réalisation va reposer sur trois piliers". A savoir : l’homme, la croissance économique et une société solidaire.
"Une fois élu, je ferai de la lutte contre la corruption mon cheval de bataille et, dans 10 ans, je sortirai le Congo de la pauvreté avec une mobilisation de 86 milliards de dollars", a fait savoir le leader de l’UDPS. Il affirme que si son programme est appliqué, "dans dix ans, la RDC, actuellement classée parmi les Etats les plus pauvres et les plus inégalitaires du monde, sortira par le haut de ce statut humiliant..."
Conscient du fait que "le progrès ne vaut que quand il est partagé", Fatshi assure que la redistribution équitable du revenu sera au coeur de la nouvelle politique qu’il entend impulser et dont "l’axe central est la promotion d’une société à la fois performante et solidaire". Le président de l’UDPS souligne le fait qu’on ne peut redistribuer ce qui n’a pas été préalablement produit. Aussi est-il inadmissible, dit-il, qu’"une caste de privilégiés s’accapare de la quasi-totalité du revenu national, fruit de tous, chacun pour sa part".
Pour un pays continent, le volet sécuritaire n’a pas été oublié. Bien au contraire, la défense occupe d’ailleurs une place privilégiée dans le projet de gouvernement de Fatshi. Car, le président du RASSOP reconnait que la réalisation de son programme postule, avant tout, que la RDC cesse d’être un non-Etat pour devenir un Etat de droit. "Un Etat capable de gérer et de défendre ses frontières, d’asseoir une administration efficace autant que d’exercer son autorité sur toute l’étendue du territoire national".
S’agissant donc du domaine de la défense, Félix Tshisekedi entend mettre en place un plan de cinq ans dénommé :"une nation, une armée". L’objectif dudit plan, explique Fatshi, est de doter la RDC d’une armée dont les principales missions seront, entre autres, de protéger le territoire national à ses frontières et à l’intérieur du pays. Pour cela, Félix Tshisekedi promet de s’employer pour "redonner à la jeunesse congolaise le goût de s’engager à servir sous le drapeau."
"Je n’ai pas d’expérience dans la gabegie mais dans le respect des droits de l’homme"
Le candidat de l’UDPS n’a pas loupé ses détracteurs. Au cours de la présentation de son programme, Félix Tshisekedi a, du haut de sa tribune, répondu de la meilleure des manières aux sempiternelles critiques formulées à son endroit sur son "manque d’expérience" dans la gestion de la res publica au moment où il brigue la Magistrature suprême.
"Je voudrais tordre le cou à ce procès en manque d’expérience. C’est vrai, je n’ai pas d’expérience dans le bradage et le pillage de deniers publics, je n’ai pas d’expérience dans la gabegie et dans la corruption, je n’ai pas d’expérience dans la violation des droits et libertés de mes concitoyens", a souligné Félix Tshisekedi, qui a fait vibrer la salle en lançant "j’ai de l’expérience dans le respect des libertés publiques et des droits de mes concitoyens..."
Fatshi explique que s’il n’a pas occupé de postes ministériels, ni gouverné jusque-là, en revanche, il a passé toute sa vie à œuvrer pour la défense des droits de la personne et lutte contre la corruption.
Lire ci-dessous, l’intégralité du programme de gouvernement du président de l’UDPS.
Didier KEBONGO

Mesdames et messieurs,
Distingués invités,
Chers compatriotes,
Je vous salue et vous exprime le plaisir que je ressens, en ce moment où je présente, à travers vous, au peuple congolais, mon programme comme candidat à l’élection présidentielle du 23 décembre prochain.
Au terme de ce scrutin, la République Démocratique du Congo prendra un nouveau départ qui sera le bon, celui qui, sous mon leadership, permettra l’alternance démocratique !
Nous aurons ainsi mis fin au cycle infernal des crises de légitimité récurrentes et à la gouvernance chaotique, qui a fait sombrer le pays.
Voilà le fait majeur qui marque un tournant décisif pour la RDC.
Cette élection présidentielle est, pour moi, une occasion de nouer un dialogue avec les Congolaises et les Congolais, pour les entendre et pour leur parler.
La situation actuelle de notre pays est comparable à un avion en voie d’atterrissage sous un temps orageux. Les Congolais s’interrogent avec anxiété sur leur devenir, ils hésitent sur l’idée qu’ils ont d’eux-mêmes. Les voici partagés par des inquiétudes légitimes. Ils sentent combien le potentiel de notre pays a été si souvent gaspillé.
La crise est sévère, nous en mesurons d’autant plus la gravité, qu’elle s’accompagne des pertes en vies humaines incommensurables.
Cette situation de convulsion politique dramatique a été voulue, planifiée et entretenue par un pouvoir illégitime finissant. Notre pays et notre peuple, ont connu toutes les abominations.
Cela doit finir.
Pour répondre à cette exigence, je me porte candidat à l’élection présidentielle dé cette année dans notre pays, la République Démocratique du Congo.
Je me réjouis donc de partager avec vous l’enthousiasme pour ce nouveau départ et aussi mon ambition, nourrie par la vision qui m’anime, d’un meilleur devenir de notre mère-patrie.
Car, il nous faut bâtir un pays plus beau, une nation sans pauvreté.
Le chemin, qui mène de la pauvreté au bien-être du peuple congolais, a été balisé par le projet de société de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS, qui est ma principale source d’inspiration.
Par ailleurs, agissant au non de l’ensemble de la communauté internationale, les Nations-Unies (ONU), guidées par la conviction que la paix durable et la sécurité internationale ne sont possibles que sur la base du bien-être économique et social assuré pour tous, ont promu le projet, dénommé « Objectifs du Millénaire pour le Développement » les OMD, destiné à réduire l’extrême pauvreté et à construire un monde plus sûr.
Devant la défaillance du pouvoir sortant de conduire le peuple vers ce mieux-être, ce beau rêve a, malheureusement, tourné au cauchemar !
Pour ma part, Congolaises et Congolais, je vous invite de nous rassembler autour de mon Programme.
Solidaires et rassemblés, nous ferons de notre rêve une réalité.
Nous allons donc lutter pour éradiquer la pauvreté, le plus vite possible ! Ce sera « La Grande Cause Nationale » de notre pays !
Pour cela, nous allons mobiliser toutes les énergies, tous les moyens de l’État et tous les appuis extérieurs, pour les faire converger vers ce dessein commun, dont la réalisation va reposer sur trois piliers.
Le premier pilier est l’Homme. La République Démocratique du Congo ne manque pas d’hommes et de femmes de valeur, ni au sommet ni à la base de sa pyramide sociale.
C’est la raison pour laquelle, dans mon Programme, les quatre-vingt millions des Congolaises et des Congolais sont considérés comme le principal facteur, mieux encore, le moteur du développement de notre pays.
Le deuxième pilier est la croissance économique. Je veux une croissance économique forte, soutenue, de 25% par an en moyenne, qui sera créatrice d’emplois et protectrice de l’environnement alors que, dans le même temps, notre population va croître de 3% en moyenne par an.
Le troisième pilier est une société solidaire. Avec le peuple congolais, je veux sceller un « Pacte social », pour bâtir une société solidaire, garante de la cohésion nationale.
Mes chers compatriotes,
La réalisation de ce Programme postule, avant tout que notre pays cesse d’être un non-État pour devenir un État de Droit. Un État capable de gérer et de défendre ses frontières, d’asseoir une administration efficace autant que d’exercer son autorité sur toute l’étendue du territoire national.
S’agissant du domaine de la Défense, je vais mettre en place un Plan de cinq ans, dénommée : « Une Nation, une Armée ».
L’objectif de ce Plan sera de pourvoir, en cinq ans, la RDC d’une Armée digne de ce nom, dont les principales missions seront de :
- Protéger le territoire national à ses frontières et à l’intérieur du pays,
- Éradiquer les groupes armés et les milices, qui ont transformé, notamment l’Est de la RDC, en un sanctuaire où l’on viole, pille et tue en toute impunité,
- Effectuer, en temps de paix, des travaux de génie civil et intervenir, notamment en cas de catastrophe naturelle, aux côtés du service de protection civile.
Je vais redonner à la jeunesse congolaise le goût de s’engager à servir sous le drapeau.
Une nation de 80 millions d’âmes, doit pouvoir trouver un pour cent (800.000) de garçons et de filles prêts à recevoir une éducation civique, une formation générale et spécifique, et un entraînement militaire adéquat pour être en mesure de défendre la patrie à tous les niveaux de grades de l’Armée.
Au plan politique, je vais également initier des réformes à l’effet de :
- Respecter les vertus de la démocratie.
- Renforcer les institutions de l’État et améliorer la gouvernance administrative.
- Rendre le pouvoir judiciaire indépendant du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif.
- Extirper de notre environnement la corruption, la concussion, l’ethnisme, le clientélisme et toutes les dérives de gouvernance.
Au plan social et culturel, je vais inscrire l’Éducation et la Formation Continue parmi les priorités de la mandature. A cet égard, je vais :
- Revaloriser les métiers de l’éducation de la petite enfance. Sans éducation, une jeunesse est une bombe sociale à retardement.
- Imposer et mettre en pratique le principe selon lequel, chaque jeune Congolais a le droit d’accéder et d’accomplir, à égalité de chances, les cycles de scolarité qui couvrent l’école maternelle, les degrés primaire et secondaire.
- Refonder notre système éducatif, organiser les états généraux de l’éducation, de la formation et de la recherche, qui vont se consacrer sur la mission éducative, sur les questions de l’accessibilité et de la réussite, sur le curriculum d’études, sur les matières relatives à la dynamique pédagogique, sur la situation de la formation professionnelle et technique, sur la formation continue et sur le financement.
- Promouvoir un partenariat public-privé en vue de créer un centre d’excellence du type « Silicon Valley », destiné à stimuler la Recherche et l’enseignement de nouvelles technologies, en collaboration avec des Universités congolaises et étrangères. Tout autant qu’à servir de catalyseur à la création ainsi qu’à l’implantation des PMI, nationales et internationales, de technologies.
Je mettrai en place une politique de santé pour tous. A cet égard, il s’agira :
- D’instaurer un système d’Assurance Maladie Universelle. Toutes les branches d’activités pourront y souscrire. Des modalités particulières en la matière seront arrêtées en ce qui concerne respectivement les secteurs agricole, artisanal et des travailleurs indépendants.
- De promouvoir une politique incitative pour encourager les jeunes Médecins, assistants médicaux, Infirmiers et autres personnel de santé à s’installer dans l’arrière pays.
- De promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, notamment par l’accès à la formation et au travail.
- De soutenir l’organisation et la pratique des sports de compétition et de loisir.
Mes chers compatriotes,
Améliorer les indicateurs d’appréciation du climat des affaires, fait partie des tâches prioritaires que je vais assigner à mon Gouvernement.
Je vais faire de l’assainissement du Climat des Affaires en RDC, un atout majeur pour son développement socio-économique, en confiant au Comité de Pilotage et de Réforme des Entreprises du Portefeuille (COPIREP), dont les missions seront repensées, la responsabilité d’établir l’état d’avancement du Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP) et de faire des recommandations au gouvernement d’une part et, d’autre part, faire le suivi du Comité de Pilotage des Indicateurs d’appréciation du Climat des Affaires édicté par le « Doing Business » de la Banque Mondiale.
De même, je vais mettre en place une Charte d’investissement, qui va activer un système fiscal incitatif, relatif aux nouvelles sociétés industrielles et aux Grandes ainsi qu’aux Petites et Moyennes Industries (PMI).
Changer les mentalités. Depuis plus de cinquante ans les dirigeants congolais ont désacralisé les valeurs qui ont conduit à la déstructuration physique, mentale et morale de toute notre nation, de tout notre peuple, qui ont laissé des traces dans toute notre société.
Le mépris de la dignité humaine, la banalisation de la misère, l’indifférence à la pauvreté et la marginalisation, le goût de l’argent facile, l’enrichissement sans cause, la prédation, l’escroquerie, la concussion, la culture de la corruption, l’impunité, le culte de la personnalité, le trafic d’influence, et j’en passe, font hélas office de valeurs chez nous.
Cela doit cesser, en particulier en ce qui concerne la corruption et l’impunité. Je m’engage à faire de la lutte contre la corruption, fléau dont les proportions se chiffrent par milliards, notre cheval de bataille et à mettre effectivement fin au règne de l’impunité.
Mes chers Compatriotes,
Mon Programme sera réalisable en dix ans, si au bout de cinq ans vous voulez bien m’accorder à nouveau votre confiance. Il poursuit des objectifs concrets et mesurables, en faveur du grand nombre.
En 2018, le revenu moyen annuel d’un Congolais (en USD courants) est de 458 USD par an, c’est-à-dire que le citoyen Congolais vit misérablement aujourd’hui avec seulement 1.25 USD par jour, alors que la contribution du PIB au Budget annuel n’est que de 5 milliards USD.
Mon ambition est de sortir notre Nation de cette situation indigne et de la faire accéder au bien-être, en portant cet indice à 4.288 USD par an, soient 11.75 USD par jour. Pour assurer le coût de ce Programme, nous mobiliserons une enveloppe budgétaire de $ 86,71 milliards soit 25% du PIB-N, qui sera répartie sur dix ans.
Notons, à l’attention de l’oligarchie, qui affectionne dilapider l’argent du Trésor public, en allant se faire soigner par exemple en Inde, au lieu de construire des hôpitaux chez-nous ; qu’en Inde, pays reconnu comme émergent, les citoyens vivent en moyenne par jour avec 5.30 USD.
On l’aura compris, si mon Programme est appliqué, dans dix ans, notre pays, actuellement classé parmi les États les plus pauvres et les plus inégalitaires du monde, sortira par le haut de ce statut humiliant. En ayant atteint un revenu annuel moyen par habitant de 11.75 USD, par jour, la République Démocratique du Congo rejoindra les nations qui figurent parmi les pays émergents, avec pour ambition additionnelle le bien-être collectif.
A cette distance de seulement deux mandats, les Indiens viendront se faire soigner en République Démocratique du Congo. Ce fut d’ailleurs déjà le cas des Sud-africains, dans les années 1960. L’hôpital de la GÉCAMINES de Lubumbashi, qui les accueillait, était alors l’un des meilleurs établissements de sa catégorie en Afrique.
Mes chers compatriotes,
Pour autant, le progrès ne vaut que quand il est partagé.
La redistribution équitable du revenu sera au cœur de la nouvelle politique que je vais impulser et dont l’axe central est la promotion d’une société à la fois performante et solidaire.
En d’autres termes, je tiens à le souligner, de même qu’on ne peut redistribuer ce qui n’a pas été préalablement produit, il est inadmissible qu’une caste de privilégiés s’accapare de la quasi-totalité du revenu national, fruit du travail de tous, chacun pour sa part.
Mes chers Compatriotes,
La République Démocratique du Congo, comme tous les autres pays qui se trouvent dans son cas, ne peut d’abord compter que sur ses propres forces, comme qui dirait « aide-toi et le ciel t’aidera ». Mais, une nation n’est forte que lorsqu’elle est unie autour de l’essentiel, autour d’un « dessein commun ».
Je lance donc un vibrant appel, à toutes les forces de progrès, à tous les Patriotes ! A l’occasion de la tenue prochaine des élections, que nous voulons tous crédibles, apaisées et inclusives, rassemblons-nous autour de mon Programme.
Dans l’unité, menons la lutte contre la pauvreté pour, d’ici à dix ans, vaincre ce fléau indigne de notre Nation.
Main dans la main, tissons une chaîne d’union, qui nous rendra capables de mettre en mouvement notre capital humain, pour transformer les 2.340.000 Km2 de notre pays en un gigantesque chantier, sans doute le plus grand du siècle.
Les conditions, politiques, économiques et sociales catastrophiques dans lesquelles le pouvoir sortant, en dépit de ses diatribes choquantes envers le peuple, a plongé et laisse le pays, indiquent que les Congolaises et les Congolais, même différents et même adversaires, ont le devoir transcendant de regarder dans la même direction, dans le respect mutuel des opinions et des personnes.
Le salut de notre Patrie est là, nous le devons à nos Enfants !
Nous le pouvons. Aussi, sur mon honneur et sur ma conscience, je vous dis que le moment de le faire, C’EST MAINTENANT.
Mesdames et messieurs, Distingués invités,
Chers compatriotes,
Je vous remercie.
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