C’est une candidature qui suscite polémiques et interrogations depuis ce week-end dans la ville de Bukavu.
Il s’agit de celle de Frédéric Batumike Rugimbanya, retenu candidat député provincial pour le compte du parti “Convention des Congolais Unis”, CCU dans le territoire de Kabare au Sud-Kivu.
Pourtant, au premier comme au second degré, respectivement par la Cour Militaire et la Haute Cour Militaire, Batumike Rugimbanya et 11 de ses coaccusés ont été reconnus coupables de meurtre, création d’une milice dénommée “Jeshi la Yesu” et de viols sur mineures, constitutifs des crimes contre l’humanité. Le 27 juillet dernier, la haute militaire avait confirmé la condamnation à perpétuité.
Sur le réseau social Whatsapp, des juristes et autres internautes tentent de trouver une explication à cette situation. Des militants et citoyens dénoncent une décision « d’une CENI au service du pouvoir qui refuse de voir la condamnation de Batumike alors qu’elle a invalidé Bemba pour subornation des témoins ».
« A l’issu des audiences, elle a confirmé la peine du premier degré pour le député Batumike, c’est-à-dire qu’elle a aussi condamné à perpétuité. Alors, est-ce qu’à ce niveau il y a une autre possibilité de recours ? A mon avis non, sous réserve de me faire compléter chers collègues, confrères et compatriotes. Comment quelqu’un condamné pour des crimes graves (crimes contre l’humanité) suite aux petites filles dont l’âge varie de 2 mois à 10 ans qu’il a fait violer et mutiler à Kavumu pendant plusieurs années et on l’a condamné, mais on accepte sa candidature ? Et pire encore dans la même circonscription où il a semé terreur et désolation ? Est-ce que c’est parce que seulement il est de la majorité et du parti cher à Lambert Mende ? Voilà pourquoi nous disons que la CENI dans ce pays a vraiment démontré ses limites avec un penchant bien clair à la majorité » dénonce Pascal Mupenda de la NDSCI, comme nombreux internautes.
Une inquiétude comprise par un autre internaute, proche de la CENI mais qui estime que la faiblesse vient de la loi électorale elle-même.
« Mais je pense que cette lacune vient elle-même de la loi électorale qui n’exige pas l’extrait du casier judiciaire dans le dossier de candidature des députés nationaux et provinciaux. Comment la CENI serait-elle au courant de sa condamnation sans une quelconque pièce le signalant dans son dossier. C’est aussi le rôle de la société d’observer le processus et de signaler tous ces cas-là. La liste provisoire fut publiée et sa candidature pouvait être contestée au niveau de la Cour d’Appel de Bukavu » dit-il.
Madame Élodie Ntamuzinda, membre de la plénière de la CENI, estime aussi qu’il n y a pas lieu de commencer à s’acharner sur les membres de la CENI mais de s’adresser aux Cours et Tribunaux.
« Ne vous dérangez pas trop! S’il y a des interprétations dans lesquelles vous ne devez pas vous entre-déchirer ce sont celles qui soient légales! A tout moment qu’il y a des soucis, referez-vous aux instances compétentes. Heureusement que dans le calendrier Électoral la période des contentieux électoraux est prévue à chaque étape et après chaque opération. Donc, il n’y a pas de quoi avoir des inquiétudes là-dessus car tout est règlementé par la loi » tente d’expliquer Élodie Ntamuzinda sur la toile.
En attendant, la polémique se poursuit et cela risque encore une fois d’écorner sur l’image de la Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI. Elle qui est sensée organiser les législatives nationales et provinciales couplées de la présidentielle le 23 Décembre prochain.
Eric Shukrani, LaprunelleRDC.info
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